HONNEUR. Âgé de 19 ans à peine, Luka Bordeleau, un finissant en musique classique au Cégep de Drummondville, a eu la surprise d’apprendre au cours des dernières semaines qu’il avait remporté la prestigieuse Bourse Loran d’une valeur de 100 000$. Pour le jeune récipiendaire, cette bourse est loin d’être une simple somme d’argent, elle représente plutôt une série d’engagements qu’il devra remplir durant les quatre prochaines années.
«Ça s’appelle la bourse Loran, mais ce n’est pas tant une bourse, ce n’est pas juste un cadeau. C’est surtout un investissement qu’ils font, ils investissent dans les 35 jeunes qu’ils croient qui vont pouvoir changer les choses au Canada», débute d’emblée l’artiste en devenir.
Au cours des quatre prochaines années, Luka Bordeleau devra effectivement respecter certaines exigences. «Je dois garder une moyenne très élevée dans mes notes, je dois garder une implication et un engagement soutenu tout au long de mes années universitaires. À chaque fin d’année, j’ai aussi une rencontre avec la Fondation Loran pour savoir si je suis encore un bon « ambassadeur » et ils peuvent m’enlever la bourse à tout moment», énumère-t-il, conscient que les prochaines années seront bien remplies.
Heureusement, la bourse et ses exigences ne représentent pas une source d’angoisse pour lui. «C’est un objectif clair pour lequel je dois travailler, c’est plus un devoir de m’investir à 100% et un privilège qu’une pression», soutient le récipiendaire.
Selon lui, la Fondation Boursiers Loran lui offre davantage des opportunités de vie qu’une bourse. «Ce qu’ils font, c’est qu’ils paient les quatre premières années d’Université, ils te donnent une allocation [de 5 000$] par trimestre pour vivre, pour payer ton appartement et ta nourriture. Ils te donnent aussi plein d’opportunités comme des stages, un mentor, des conférences et des retraites entre boursiers», résume le jeune Drummondvillois.
Ainsi, sur le montant de 100 000$ versé sur une période de quatre ans, 40 000$ seront utilisés directement par Luka pour qu’il puisse payer sa nourriture, son loyer et ses déplacements puisque selon les exigences de la bourse, il ne peut pas travailler.
«Eux, ils veulent pas que je travaille durant mes études, ils veulent que j’étudie et que je m’implique, donc cet argent-là, c’est pour que je puisse le faire», affirme le jeune homme.
Les 60 000$ restants serviront à payer ses frais universitaires pour quatre ans, ses trois stages incluent dans le programme Loran, soit l’un au Canada et deux autres à l’international et, finalement, les conférences et les activités de leadership offerts aux boursiers.
Un long processus
Avec trois rondes de sélection, Luka Bordeleau a rempli de multiples formulaires, en plus de réaliser plusieurs entrevues individuelles, de groupe et devant jury entre octobre 2021 et mars 2022 avant d’aboutir à une réponse officielle. Il a été sélectionné parmi 5174 candidatures à travers le Canada.
«J’ai atteint cette bourse-là parce que j’ai eu des parents qui m’ont soutenu tout au long [du processus]. J’ai été soutenu par ma mère qui m’a aidé, conseillé et questionné, mes grands-parents aussi et mes enseignants. Je suis tellement reconnaissant pour tout ce qu’ils ont fait», souligne le collégien. Son enseignante de français, Lou-Ann Marquis, l’a particulièrement supporté en lui rédigeant une lettre de recommandation.
Lorsqu’il a reçu la confirmation qu’il était officiellement boursier, Luka Bordeleau était extrêmement heureux et surpris. «Je suis un artiste qui aime parler et qui fait des spectacles, donc c’était très improbable pour moi que je sois lauréat parce que je me suis entretenu avec des gens incroyables qui veulent révolutionner le monde de la science, de la médecine. C’est inspirant alors que je suis un artiste, je ne me voyais pas atteindre cette place-là, mais j’ai compris que la bourse Loran voulait une diversité de voix, d’opinions et qu’il voulait peut-être une vision plus artistique, plus sensible.»
Un parcours d’exception
Ce n’est qu’en quatrième secondaire que Luka Bordeleau s’est retrouvé entouré pour la première fois d’une vingtaine d’autres étudiants comme lui. Auparavant, le jeune homme étudiait à la maison.
Pour lui, il ne serait pas la personne qu’il devient sans ce cheminement. «L’école à la maison, ça m’a permis de développer une indépendance et je savais aussi que ma voix avait de l’importance et que mon opinion était valable. Ça m’a permis de me développer. Une grande partie de l’école à la maison a été des discussions, des lectures, des débats et ça m’a permis de me développer en tant que communicateur», explique-t-il.
Aussitôt arrivé dans l’éducation publique, Luka a sauté à pieds joints dans «toutes les activités inimaginables» de l’école secondaire Jean-Raimbault comme Secondaire en spectacle et le club de débat qu’il a créé.
«Quand je suis arrivé au Cégep, j’ai juste continué vraiment à vouloir faire rayonner mes amis artistes et l’art, malgré la pandémie», indique l’ambassadeur du programme de musique au Cégep de Drummondville qui organisé un spectacle de talents au profit du CALACS La Passerelle en mars dernier. En tout, il a amassé 1200$ en plus d’offrir une visibilité à l’organisme de la région.
Un futur prometteur
Partagé entre deux choix de carrière, l’un plus artistique et le second plus terre-à-terre, Luka Bordeleau sait qu’avec l’aide financière de la Fondation boursiers Loran, il est bien encadré pour le futur. «La bourse m’offre un support, un soutien et un réseau qui va pouvoir m’aider à atteindre de plus hauts sommets. C’est une richesse et une expérience incroyable.»
À long terme, Luka sait que peu importe le programme universitaire qu’il choisira, il œuvra pour redonner au suivant et pour mettre un baume au cœur des citoyens du monde. «Je veux faire du bien aux gens qui m’entoure avec la musique, c’est mon objectif de la prochaine année et pour toute mon existence», conclut le jeune artiste.