DRUMMOND. Le climat de travail continue de se dégrader à la MRC de Drummond. Le syndicat des employés de la MRC de Drummond dénonce de nouvelles incivilités et des épisodes d’harcèlement psychologique.
Des employés auraient porté plainte ou seraient en voie de le faire. Les plaintes viseraient la directrice générale de la MRC de Drummond, Christine Labelle, ainsi que la préfète de la MRC de Drummond, Stéphanie Lacoste.
«Les témoignages de plusieurs employés sont accablants. Menaces et accusations mensongères, humiliation, rabaissement, ingérence et démonstration de force de la part de madame Christine Labelle, suscitant un sentiment d’impuissance et d’injustice chez les employés ont été relatées», rapporte la vice-présidente du Syndicat des employés de la MRC de Drummond, Raphaëlle Laplante-Houle.
Christine Labelle fait également l’objet d’une mise en demeure par un employé afin qu’elle «change de comportement» et «cesse le harcèlement». Selon le syndicat, le document fait état «de plusieurs faits allégués troublants de la part de Mme Labelle : propos intimidants et menaçants, dégout, ton condescendant et infantilisant, mise à l’écart et isolement d’employés, et absence de suivis sur des dossiers importants». La mise en demeure a aussi été transmise à la préfète.
Le syndicat demande le retour d’un climat de travail sain. «Le lien de confiance se dégrade entre la direction générale et les employés. Tant et aussi longtemps qu’il va y avoir du harcèlement, la situation va continuer de s’envenimer, mentionne Raphaëlle Laplante-Houle. Il faut que ça change parce que ça joue sur la santé mentale et physique des employés.»
Rappelons qu’en mars dernier, une personne ayant requis l’anonymat a contacté la Sûreté du Québec (SQ) pour porter plainte envers la préfète de la MRC de Drummond et mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste.
Mme Lacoste a confirmé avoir été rencontrée par un enquêteur, mais à titre de témoin. Elle a nié avoir tenu des propos menaçants dans le cadre des démarches de syndicalisation des employés de la MRC de Drummond. Le dossier a été fermé à la SQ.
Selon le syndicat, le climat de travail s’est détérioré depuis l’arrivée en poste de Christine Labelle et le début des démarches de syndicalisation des salariés de la MRC, en février. Une demande en accréditation syndicale a été déposée auprès du Tribunal administratif du travail (TAT), quelques jours après le congédiement de l’ex-directeur général Gabriel Rioux.
La décision a été rendue par le TAT le 3 mars. La trentaine d’employés de la MRC de Drummond est représentée par le Syndicat des salariés municipaux de la région Mauricie Centre-du-Québec.
«Rencontre mouvementée»
Le rapport réalisé par la firme Raymond Chabot Grant Thornton, à la suite d’une analyse organisationnelle de la gouvernance et des modes de gestion de la MRC commandée par les élus, a été présenté aux employés de la MRC de Drummond le 24 mars dernier.
«La rencontre a été assez mouvementée», soutient la vice-présidente du Syndicat des employés de la MRC de Drummond, Raphaëlle Laplante-Houle.
Il aurait notamment été difficile pour les employés de prendre la parole et impossible pour eux d’obtenir une copie du rapport.
Une seconde rencontre a eu lieu le 4 avril entre la directrice générale de la MRC de Drummond et les salariés dans le but de connaître leurs attentes en lien avec le rapport et les recommandations formulées par Raymond Chabot Grant Thornton.
«Ce qui est ressorti, c’est qu’on souhaite une collaboration harmonieuse; une meilleure communication; que les projets élaborés par les employés voient le jour; qu’on ait les ressources nécessaires pour réaliser notre travail et nos projets, que ce soit les ressources matérielles ou en termes d’effectifs; que les rôles de tous soient bien définis, surtout au niveau de la direction générale et des élus», énumère la vice-présidente du Syndicat des employés de la MRC de Drummond.
«On s’attend à des actions concrètes. On s’attend à des changements», ajoute-t-elle.
Préoccupation
De son côté, la direction de la MRC de Drummond a réagi par voie de communiqué à la sortie médiatique de la partie syndicale.
«Le climat de travail est une préoccupation pour toute organisation. À titre d’employeur, la MRC de Drummond souhaite un environnement de travail harmonieux, et toute situation crédible visant à dénoncer le harcèlement et la violence, sous toutes ses formes, est analysée avec rigueur», peut-on lire.
Aucun autre commentaire ne sera émis.
«À l’heure actuelle, les énergies sont tournées vers la négociation d’un premier contrat de travail, et la MRC espère que son partenaire syndical en fasse tout autant. C’est la priorité. Par respect pour le processus en cours, aucun autre commentaire ne sera formulé à ce stade-ci», indique la direction.