JUSTICE. Un homme qui fait face à 15 chefs d’accusation à caractère sexuel aurait écrit 300 textos à sa sœur, la principale plaignante, juste avant que son procès pour inceste, bestialité et autres soit fixé.
Cet homme qui habite sur une ferme d’une municipalité rurale de Drummond aurait notamment commis l’inceste et aurait eu des rapports sexuels avec sa sœur qui avait moins de 14 ans. Il l’aurait forcée à commettre un acte de bestialité, en plus d’obtenir ses services sexuels moyennant rétribution, alors que les deux étaient toujours mineurs. Les faits reprochés se sont déroulés de 1985 à 1991.
Cet individu qui a aujourd’hui 48 ans aurait également touché à des fins sexuelles les parties du corps de deux autres victimes de moins de 14 ans, en plus de commettre des actes de grossière indécence, de 1987 à 1991.
Son procès pour ces 15 accusations est prévu les 20 et 21 février 2023 et le 23 mai 2023 à la Chambre de la jeunesse au palais de justice de Drummondville.
Harcèlement criminel
En lien avec ces procédures judiciaires, cet accusé aurait écrit du 2 au 5 avril dernier environ 300 messages via Messenger à sa sœur, alors qu’il lui était interdit de communiquer avec elle.
L’un des messages disait : «vendredi, c’est fini le niaisage», a rapporté le procureur de la Couronne, Me Jean-Philippe Garneau. À son avis, tout porte à croire que les textos comptaient inciter la victime à retirer ses plaintes d’agression sexuelle.
Le suspect a de nouveau été arrêté, accusé de harcèlement criminel et de bris de probation puis mis en détention. Il a comparu le 8 avril dernier au palais de justice de Drummondville pour son enquête caution, car la Couronne s’objectait à sa remise en liberté.
Me Garneau affirme que les messages envoyés sont à la limite d’être considérés comme un outrage au tribunal. Selon lui, l’accusé aurait également diffusé de la fausse information pour salir la réputation de sa sœur. Il aurait entre autres publié sur Facebook la photo de sa sœur, affirmant qu’elle était impliquée dans un dossier de meurtre.
Fermeture du compte Facebook
Ce résident de Drummond s’est d’ailleurs engagé à fermer ses comptes sur les réseaux sociaux. «Je panique et je réplique aux gens qui m’attaquent. Ça me crée des ennuis», a-t-il déclaré, vendredi, par visioconférence.
La défense a d’ailleurs présenté plusieurs engagements que l’accusé acceptait de prendre pour sortir de prison.
Après avoir pris le week-end pour réfléchir, la juge Marie-Josée Ménard a accepté mardi de le remettre en liberté, considérant que le suspect n’a aucun antécédent criminel, qu’il travaille pour le même employeur depuis plusieurs années et qu’il a des responsabilités parentales importantes.
«Je suis en mesure de vous faire confiance (…) Vous êtes capable d’être un actif pour la société», a-t-elle affirmé.
Cependant, la juge a imposé plusieurs conditions strictes pour s’assurer que la principale plaignante, et sa famille, ne soient pas importunées par l’accusé d’aucune façon durant les procédures judiciaires. L’accusé doit notamment fermer son compte Facebook, se rapporter chaque semaine au poste de la SQ, respecter un couvre-feu. Une caution sans dépôt de 10 000$ lui a été imposée, etc.
De son lieu de détention, le suspect a demandé, par visioconférence, que la principale plaignante et ses proches ne puissent pas non plus communiquer avec lui, ce que la juge n’a pas autorisé. «Je m’adresse à vous. Je n’ai pas de pouvoir sur eux», a-t-elle répondu.
Ce résident de Drummond reviendra devant les Tribunaux pour ce dossier le 15 juillet 2022.