JUSTICE. Une femme de 35 ans est accusée d’avoir agressé sexuellement un ado de 15 ans et de lui avoir notamment causé des lésions à son pénis. Elle a été remise en liberté mardi, sous plusieurs conditions.
Une femme de la région de Drummondville, qui fait face à quatre chefs d’accusation à caractère sexuel impliquant un mineur, a comparu mardi au palais de justice de Drummondville.
Le procureur de la Couronne, Me Garneau, s’opposait à sa remise en liberté. Il a relaté les versions de la victime et de ses parents ainsi que celle de l’accusée présentée lors de son interrogatoire policier, qui sont diamétralement opposées. Une ordonnance de non-publication protège l’identité de la victime.
Ecchymose sur le pénis
Les faits reprochés de la famille plaignante rapportent que la femme de 35 ans aurait eu des contacts sexuels avec le mineur au cours des derniers mois. Au terme d’une soirée très arrosée, elle aurait entrepris, dans la nuit du 24 et 25 mars dernier, d’avoir une relation sexuelle complète avec le jeune de 15 ans qui était ivre. L’agression aurait causé une ecchymose à son pénis.
Quant à elle, l’accusée prétend que le jeune lui faisait des avances depuis un certain temps et qu’après la fête où l’alcool coulait à flots, c’est lui qui l’a agrippée pour avoir la relation sexuelle. Elle craint que les présentes procédures judiciaires soient un acte de vengeance de la famille plaignante.
L’avocat de l’accusée, Me Guy Boisvert, a demandé que sa cliente retrouve sa liberté durant les procédures judiciaires pour plusieurs raisons. Parmi celles-ci, il a exposé que cette mère monoparentale a la garde de ses enfants. Son employeur s’est engagé à la garder en emploi. La mère de l’accusée, qui réside dans une autre ville, acceptait de l’héberger. Cette dernière s’engageait à dénoncer sa fille si celle-ci dérogeait des conditions imposées.
Des années de prison possibles
Tous les partis s’entendaient pour dire que les présumés crimes commis sont très graves. Le chef d’accusation d’agression sexuelle sur un mineur causant des lésions, à lui seul, pourrait valoir une peine minimale de cinq ans de pénitencier. Le fait que le jeune était en état d’ébriété très avancé aggrave la situation.
«Ce n’est pas de la petite sentence», a commenté Me Garneau, qui réitérait sa grande réticence.
Même si elle comprenait très bien la position du ministère public, la juge Marie-Josée Ménard a accepté que l’accusée reprenne sa liberté le temps des procédures judiciaires, en lui imposant plusieurs conditions strictes.
Par exemple, la femme de 35 ans devra s’abstenir de se trouver à proximité de la victime et sa famille ainsi que de communiquer avec elle. Elle ne devra pas consommer d’alcool ou de drogues. Il lui sera interdit de se trouver dans un lieu public en présence de jeunes de moins de 16 ans, sauf en présence d’un adulte au courant de la présente cause. Une caution de 1000 $ a été exigée, etc.
«Je vous permets de reprendre votre vie, mais c’est une vie encadrée», a déclaré la juge Ménard.
La cause reviendra au palais de justice de Drummondville le 13 juillet prochain.