FUNÉRAILLES. Renée Martel laisse le souvenir d’une femme forte, résiliente, souriante et généreuse. Un dernier hommage lui a été rendu samedi lors de funérailles qui se sont déroulées à la basilique Saint-Frédéric à Drummondville.
Sous le coup de dix heures, les cloches de la basilique Saint-Frédéric ont retenti, faisant vibrer les rues du centre-ville. Le cercueil de Renée Martel a été accueilli dans la basilique, dans une ambiance de recueillement.
Parents, amis, collègues et admirateurs étaient invités à prendre part à l’événement. Des gens de partout sont venus rendre hommage à la reine de la musique country, dont quelques personnalités publiques comme Paul Daraîche, Michèle Richard et Joe Bocan.
Stéphane Demers, un admirateur de longue date, habite à Terrebonne. Il a fait la route jusqu’à Drummondville pour assister à la cérémonie. «Je suis venu avec mon père qui est âgé de 87 ans. Personnellement, j’ai grandi avec les chansons de Renée Martel. Mon père aussi l’aimait beaucoup. Son décès l’a affecté. C’était important pour nous d’être présent. Elle mérite tout ça», souffle-t-il.
Gisèle et Nathalie, résidentes de Longueuil, connaissaient personnellement celle qu’on surnommait la «cowgirl dorée». Elles gardent de précieux souvenirs de sa compagnie. «C’était une personne avec un grand cœur. Deux jours avant son décès, elle m’a écrit. Elle a pris le temps. Elle était d’une grande générosité. Ses chansons m’ont beaucoup marqué. Elles pouvaient être à la fois légères et profondes. Elle faisait du bien autour d’elle», raconte Gisèle, en précisant que son père a demandé sa mère en mariage sous les airs d’Un coin du ciel.
La basilique Saint-Frédéric s’est remplie progressivement. Tous les bancs étaient occupés. Germaine Therrien était touchée de constater qu’autant de gens se sont déplacés. Elle n’a que de bons mots à l’égard de sa cousine. «Renée était une femme joyeuse. Elle créait des amitiés facilement. Je suivais sa carrière avec attention et on était tous fiers d’elle», soutient la Drummondvilloise, les larmes aux yeux.
Renée Martel est décédée le 18 décembre, à l’âge de 74 ans, au centre hospitalier Honoré-Mercier de Saint-Hyacinthe, à la suite d’une pneumonie sévère non liée à la COVID-19. Totalisant plus de 65 ans de carrière et riche d’un parcours exceptionnel, elle a marqué l’histoire de la musique québécoise avec un répertoire qui conjugue à la fois modernité et tradition.
Depuis les dernières années, elle vivait sur la Rive-Sud de Montréal, mais elle est née à Drummondville. Elle y a grandi avec ses parents Noëlla Therrien et Marcel Martel.
Le départ d’une grande dame
Le curé Jean- Luc Blanchette officiait la cérémonie religieuse. Pour lui, c’était un privilège d’être présent pour honorer la Drummondvilloise. «On accueille Renée Martel dans le lieu où les funérailles de ses parents ont été célébrées il y a quelques années, a-t-il prononcé. Aujourd’hui, je n’ai pas la prétention de vouloir tout résumer la vie de Mme Martel. Je vais plutôt le faire dans la simplicité. C’est ce qu’elle a choisi comme événement.»
Son fils, Dominique Chapados, a pris la parole pour témoigner de tout l’amour qu’il a envers sa mère. Il a parlé de Renée Martel comme étant une femme attachante, généreuse, accueillante, résiliente et dévouée envers ses proches.
«Elle nous a inculqué plusieurs valeurs, dont le bonheur, la joie, la paix d’esprit et la sérénité. Sur scène, elle était tout simplement électrisante. J’en ai été témoin dès mon jeune âge, comme membre du public et comme musicien. J’ai eu l’honneur de partager la scène avec elle pendant quelques années. Sa présence et sa passion sont uniques», a-t-il partagé d’un ton posé, mais chargé en émotions.
Ce dernier tenait à remercier le public qui a été fidèle tout au long de la carrière de l’artiste. «Pendant près de 70 ans, de génération en génération, vous avez porté Renée Martel dans votre cœur. Vous avez été bon avec notre mère. Vous avez été au rendez-vous rempli d’amour, d’accueil et d’acceptation dans les bons moments et les moins bons moments. Ça voulait tout dire pour elle, jusqu’à la toute fin elle avait hâte de faire sa tournée avec Paul. Elle m’a toujours dit qu’elle était chanceuse de vous avoir.»
En plus de son fils, la Drummondvilloise d’origine laisse dans le deuil sa fille Laurence Lebel, ses quatre petits-enfants, Henri, Noah, Dante et Eli, son frère Mario Martel, ainsi que tous les membres de la famille Therrien et de la famille Martel.
Rappelons que Renée Martel avait accordé une entrevue à L’Express Magazine en 2020. Elle s’était ouverte sur les différentes épreuves de sa vie, dont les problèmes de santé et d’alcoolisme. Malgré tous ses combats, elle a toujours gardé la tête haute.