VOITURES. La pénurie de voitures neuves ne semble pas en voie de se rétablir prochainement; elle se serait même exacerbée ces derniers mois.
Les causes de cette pénurie se concentrent surtout du côté du manque de micropuces, mais pour certains constructeurs, comme Volkswagen, la guerre en Ukraine amène d’autres problèmes puisque certains de ses fournisseurs sont implantés dans ce pays.
«Au début, c’était les micropuces qui posaient problème. Maintenant, il y a beaucoup d’autres composantes qui sont en rupture de stock dans les usines. Les chaînes de montage de Volkswagen fonctionnent plutôt au ralenti. Certains de nos véhicules assemblés en Europe sont affectés par la guerre, alors que certains fournisseurs fabriquent des pièces en Ukraine», a commenté Normand Chiasson, copropriétaire de Drummondville Volkswagen.
Afin de contourner les délais, d’autres constructeurs, comme Ford, sont tentés de proposer des solutions temporaires au manque de composantes électroniques.
«Selon ce que le manufacturier nous dit, ce serait encore les micropuces qui sont le nerf de la guerre. Ils ne sont pas capables de reprendre le dessus. Ce qu’on nous propose, c’est de retirer des options aux véhicules et d’installer les micropuces après la livraison. Ce n’est pas encore en marche, mais on se dirige vers ça», a mentionné Guillaume Lapointe, directeur des ventes chez Drummondville Ford.
Rétablissement en 2023?
Pour les concessions, il est encore difficile de savoir ou de prévoir un rétablissement des inventaires. Peu d’informations transpirent de la part des constructeurs. À l’heure actuelle, on espère un rétablissement pour l’année 2023.
«On est encore loin d’un retour à la normale. Je n’ai pas de boule de cristal, mais, selon ce qu’on voit, ça ne sera pas dans les prochains mois. C’est plus dans l’horizon de 2023», a avancé Guillaume Lapointe.
«C’est difficile de savoir actuellement. On a eu quelques rencontres avec notre manufacturier. Il semble que la situation perdurera durant toute l’année 2022. Il y a beaucoup de complications dans la chaîne d’approvisionnement. La bonne nouvelle est que la cadence de production tend à augmenter un peu», a répondu Normand Chiasson.
Afin de reprendre le dessus sur la situation actuelle, les concessionnaires souhaitent que les fabricants pourront augmenter leur rythme de production.
«La situation devient délicate dans les circonstances où quelqu’un perd son véhicule dans un accident. Ça devient plus compliqué de régler le dossier avec les assurances rapidement. La majorité des marques ont peu ou pas d’inventaire en ce moment. Si la personne a absolument besoin de son auto pour le travail, les solutions sont limitées», s’est désolé M. Lapointe.
L’expérience des consommateurs est donc impactée par ces manques d’inventaires. Le concessionnaire offre plutôt la commande d’un véhicule et non l’achat immédiat. Il devient aussi plus difficile de faire l’essai de voitures.
«Les véhicules arrivent au compte-goutte. À cette période de l’année, on tiendrait plus de 100 modèles en inventaire pour la vente. Présentement, on a une ou deux voitures disponibles; les autres voitures neuves qu’on a attendent d’être livrées d’un jour à l’autre», a indiqué M. Chiasson. D’ailleurs, des véhicules d’occasion sont utilisés pour meubler l’espace dans la salle d’exposition de la concession.
On effectue le même constat du côté du concessionnaire Ford : l’inventaire de voitures neuves disponibles ne compte qu’une demi-douzaine d’unités. «L’expérience pour le client est complètement différente. On ne vient plus s’acheter un véhicule, on vient en commander un», a affirmé le directeur des ventes chez Drummondville Ford.
Malgré les difficultés, l’un des côtés positifs de la situation actuelle aura été de favoriser une plus grande entraide entre les concessionnaires d’un même constructeur. Afin de fournir à leurs clients le véhicule qu’ils désirent, les échanges d’unités se sont faits plus fréquents.
«Le manufacturier nous fournit les voitures et, entre concessionnaires, on peut s’adapter. Il y a toujours eu cette collaboration entre marchands avant, mais la situation actuelle nous a amenés à faire plus d’échanges lorsqu’il y a des besoins», a conclu M. Chiasson.