JUSTICE. Michael Jolin a écopé mardi de six mois de prison après avoir plaidé coupable, en décembre dernier, dans le dossier de leurre impliquant une agente d’infiltration qui se faisait passer pour une prostituée mineure.
Lors du prononcé de la peine, mardi, au palais de justice de Drummondville, la juge Marie-Josée Ménard s’est adressée à Michael Jolin avant qu’il prenne la direction de la prison, à la suite d’une suggestion commune des procureurs de lui imposer six mois de détention.
Selon les faits relatés au Tribunal, l’accusé a répondu le 2 octobre 2019 à une annonce de prostitution et est entré en communication avec une escorte alors que celle-ci était en réalité une policière. M. Jolin s’est par la suite rendu au rendez-vous fixé où «l’escorte» l’a informé qu’elle avait 16 ans. Les policiers ont alors procédé à l’arrestation du «client».
Crime grave
La juge Ménard a rappelé que l’exploitation sexuelle des mineures est «un crime grave». Si des policiers se donnent la peine de mener des opérations semblables, c’est qu’il s’agit d’un «problème majeur» dans la société.
Au tribunal, elle est témoin des impacts chez les jeunes filles qui se retrouvent dans ces réseaux de prostitution, dont certaines sont recrutées par des proxénètes. Pour plusieurs, six mois ne sont pas suffisants pour se reconstruire…
La juge a demandé à l’accusé, âgé de 31 ans, de s’imaginer si c’était sa sœur, sa cousine ou même sa fille qui se trouvait dans cette situation. Les mineures impliquées dans ces réseaux ne sont pas seulement de mauvaises filles qui ont de mauvais parents, a-t-elle souligné.
Selon la juge Ménard, la seule bonne nouvelle dans cette affaire, c’est qu’il n’y a pas eu de vraie victime.
Délinquant sexuel
Avant de clore ce dossier, la juge a pris connaissance de trois documents venant des proches de l’accusé, comme sa conjointe et son employeur, qui apprécient ce dernier.
La destruction du cellulaire saisi de l’accusé et autres pièces qui servaient de preuve, comme l’interrogatoire policier, a été ordonnée.
À cause de son crime, Michael Jolin sera inscrit au registre des délinquants sexuels, tout comme les trois autres accusés qui ont aussi plaidé coupables dans ce dossier. Il s’agit de William Osadchuk de Saint-Pie, Serge Jr Noël de Saint-Germain-de-Grantham et Éric Daigle de Drummondville. Tous ont écopé de six mois de prison.
