SITE D’ENFOUISSEMENT. Afin de mieux concentrer leurs actions, le Comité de vigilance hydrocarbure Drummond (CVHD) et le Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville (GODD) fusionnent leurs activités pour former le Collectif d’action pour une rivière et un environnement sans site d’enfouissement (CA-PRESSE).
Ainsi, les deux regroupements évolueront dorénavant sous l’appellation CA-PRESSE. Pour se faire, un groupe Facebook a été créé et un site web devrait être accessible dans les prochains jours.
«Depuis un peu plus d’un an, on s’est unis afin d’avoir une force un peu plus grande. On compte désormais sur près d’une trentaine de membres, ce qui nous oblige à aller plus loin dans nos démarches», a signalé Jean-Guy Forcier, président du nouveau collectif.
Comme pour ses prédécesseurs, le groupe CA-PRESSE poursuivra les actions afin de protéger la rivière Saint-François des risques de contamination provenant du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore et dénoncera l’expansion du site actuel. Le groupe s’indigne également de l’implantation d’une zone d’intervention spéciale (ZIS) qui permet la poursuite de l’exploitation du dépotoir.
«Il est important de s’occuper de notre source d’eau potable. La rivière fournit l’eau à près de 106 000 personnes dans la région. La ZIS représente l’équivalent de mettre la Ville en tutelle en ce qui a trait à la loi de l’aménagement et de l’urbanisme. C’est un geste que le gouvernement peut faire et qu’on voit rarement. Le concept de ZIS est censé empêcher une Ville, par exemple, de poser une action qu’elle ne peut pas faire. Ici, c’est le contraire qui se produit. La ZIS du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore vient mettre en péril notre eau, notre sécurité et notre santé», a commenté M. Forcier qui a été maire de la municipalité de Saint-Nicéphore de 1993 à 2001.
Dangers de contamination
Les membres du collectif s’inquiètent également des dangers de contamination qui découlent des ruisseaux qui traversent le site d’enfouissement. Ceux-ci seraient à risque de transporter des résidus vers la rivière. Le groupe considère que le site d’enfouissement représente une bombe à retardement pour la rivière.
«Le site est tout près de la rivière. S’il y a une inondation ou un surplus d’eau, du lixiviat pourrait se retrouver directement dans notre rivière. Si de grandes quantités se retrouvent dans la rivière, comme à Napanee en Ontario, la rivière est foutue», a évoqué Roger Pomerleau, vice-président du collectif.
Le collectif CA-PRESSE a démarré l’automne dernier une pétition qui demande au gouvernement le retrait des décrets, la fermeture du site et une plus forte implication des deux députés de la région dans ce dossier.
«La pétition sera déposée à l’Assemblée nationale à la fin du mois de mai. Nous avons déjà environ 1 000 signatures. Nous avons eu des contacts avec Sylvain Gaudreault du Parti québécois qui est leur porte-parole en matière d’environnement. On tente également d’avoir la participation de tous les députés de l’opposition avant de déposer notre pétition», a ajouté Jean-Guy Forcier.
À court terme, CA-PRESSE tentera de se faire connaître auprès de la plus jeune population. «L’eau de la rivière représente tout de même leur avenir. On a l’intention d’aller les sensibiliser. Nous croyons qu’il s’agit simplement d’une question de manque de connaissances et d’informations. Il y a très peu de gens qui savent, au final, ce qui se passe autour de la rivière et du site d’enfouissement. Il s’agit de faire connaître les faits et les gens pourront en tirer leurs conclusions», a énoncé Évelyne Millien, membre du conseil d’administration du collectif.