DRUMMOND. Bien que le dossier ait été fermé à la Sûreté du Québec (SQ), le syndicat représentant la trentaine d’employés de la MRC de Drummond veut s’assurer que les propos jugés «déplacés et inacceptables» dans le cadre des démarches de syndicalisation soient sanctionnés.
«Ce n’est pas parce que ces propos ne sont pas criminels qu’ils peuvent être tolérés dans un contexte de syndicalisation ou dans un milieu de travail, indique la présidente du Syndicat, Sarah Lamontagne. On sait qu’il y a eu des propos qui sont complètement déplacés et inacceptables et le syndicat va faire un suivi. Il va s’assurer que ces propos soient sanctionnés.»
Jeudi dernier, la mairesse de Drummondville et préfète de la MRC de Drummond, Stéphanie Lacoste, a nié avoir tenu des propos dits menaçants dans le cadre des démarches de syndicalisation des employés de la MRC de Drummond, à la suite d’une plainte formulée à la SQ.
Mme Lacoste soutient avoir été rencontrée par un enquêteur deux jours plus tôt, mais «à titre de témoin comme d’autres intervenants» dans ce dossier. «Il y a une plainte qui a été logée à la police par une personne qui est soit à l’emploi de la MRC, soit un ex-employé de la MRC, soit quelqu’un autour de la MRC, dans laquelle j’ai été invitée à collaborer en tant que témoin. La plainte n’était pas à mon endroit», a-t-elle mentionné en point de presse, disant ne pas avoir eu connaissance non plus de tels propos venant d’autres personnes.
Lors du point de presse, Stéphanie Lacoste a tenu à saluer la démarche de syndicalisation des membres du personnel de la MRC.
En désaccord
Le syndicat se dit en désaccord avec une affirmation dite par la préfète en point de presse, selon laquelle le climat de travail s’était détérioré avant même les élections municipales en novembre dernier.
«On n’est pas d’accord avec ce que Mme Lacoste prétend. Le climat malsain qu’elle décrit devait être entre les élus parce que les salariés ne ressentaient rien de ça. Nous, ça allait très bien avec la direction qui était en poste. D’ailleurs, il n’avait jamais été question de se syndiquer avant», affirme Sarah Lamontagne.
Rappelons que le 1er février dernier, la MRC de Drummond a annoncé un changement à sa direction générale. Gabriel Rioux a été remercié de ses fonctions. La nomination de Christine Labelle a été confirmée au même moment. Les employés de la MRC de Drummond ont entamé les démarches pour se syndiquer au lendemain de cette annonce.
Une demande en accréditation syndicale a été déposée auprès du Tribunal administratif du travail (TAT). Celui-ci a autorisé, le 3 mars, que la trentaine d’employés de la MRC de Drummond soient représentés par le Syndicat des salariés municipaux de la région Mauricie Centre-du-Québec, affilié à la Centrale des syndicats démocratiques (CSD).
«Le but de la syndicalisation, c’est de se protéger contre un climat de dénigrement et de harcèlement des élus et de la nouvelle direction générale», indique Mme Lamontagne.
Une première assemblée a eu lieu la semaine dernière. «On a pu rencontrer les conseillers à la négociation qui vont travailler avec nous sur le projet de convention collective», informe la présidente du Syndicat.
De son côté, l’ex-directeur général de la MRC, Gabriel Rioux, conteste son congédiement devant le TAT. Des employés dénoncent également son départ, qui découle d’un diagnostic de gouvernance organisationnelle à la MRC mené par une firme externe à la demande des élus.
«On se demande encore ce qu’il y avait dans ce rapport parce que le congédiement a eu lieu avant que l’étude soit terminée, déplore Sarah Lamontagne. Quand on voit sur quoi est appuyé le congédiement et comment il a été fait, personne ne se sent en sécurité. On ne fait pas confiance à ces processus, on pense que c’est mené en tunnel. C’est ce qui nous insécurise beaucoup.»
Une rencontre entre les élus et les employés de la MRC de Drummond est prévue la semaine prochaine afin de prendre connaissance du rapport de Raymond Chabot Grant Thornton.