SANTÉ. Armés de leurs fines aiguilles, cinq acupuncteurs aideront des personnes atteintes de problèmes de santé mentale à retrouver une forme de bien-être. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet pilote qui se déroulera à l’organisme Le Tremplin.
À la mi-février, les cinq professionnels drummondvillois ont complété une formation au protocole NADA (National acupuncture detoxification association). Dans le but de mettre en application leurs acquis et faire bénéficier la population de cette approche, ils ont proposé de mettre sur pied ce projet pilote d’une durée de trois mois à l’organisme, et ce, en collaboration avec l’Association des acupuncteurs du Québec (AAQ) et le Regroupement des ressources alternatives en santé mentale du Québec (RRASMQ).
La méthode NADA est un modèle clinique intégré depuis une cinquantaine d’années au sein de nombreux programmes de santé mentale et de gestion des dépendances aux États-Unis. Il s’agit d’une approche thérapeutique de groupe.
«Le NADA a beaucoup servi, notamment lors des attentats de New York. Les premiers répondants et survivants ont bénéficié de ces traitements qui sont d’une bonne aide dans l’atténuation des symptômes de choc post-traumatique», donne en exemple Sylvain Audet, l’un des cinq acupuncteurs participants.
Le traitement consiste en l’insertion de fines aiguilles sur cinq points précis de l’oreille permettant ainsi de rééquilibrer l’énergie du corps et de retrouver un calme intérieur, tout en améliorant la vitalité.
«Les cinq points sont connectés au système nerveux sympathique et parasympathique. Ça a pour résultat de recentrer les gens, d’enlever une certaine pression. C’est également efficace au niveau du sommeil, de l’anxiété et de la clarté d’esprit, comme rapporté par des participants aux projets pilotes qui se sont tenus dernièrement à Montréal et en Montérégie», détaille M. Audet.
À ses dires, la pratique d’acupuncture sociale ne règlera pas à elle seule les problématiques de la personne, mais elle complète et rend plus efficace une prise en charge thérapeutique.
«Ç’a été démontré que lorsqu’on combine la thérapie avec l’approche NADA, il y a 50 % moins de rechutes. On n’utilise pas cette technique dans le but d’aller vers l’abstinence. Ça favorise l’atteinte d’objectifs des gens et les aide dans leur cheminement. Ça peut aussi venir réduire les méfaits», précise-t-il.
Séances
Précisément, le projet propose au Tremplin une clinique NADA offerte à la clientèle et aux employés, et ce, deux fois par semaine pour une durée de trois mois.
Le traitement suggéré est d’au moins 20 minutes par personne.
«C’est l’idéal, car l’endorphine a le temps d’embarquer. Pour avoir plus de bénéfices, on peut aller jusqu’à une heure», indique M. Audet.
Celui-ci laisse entendre que dans la plupart des cas, les effets se font ressentir dès la première séance.
«Cette technique n’entraîne pas vraiment d’effets secondaires, sauf peut-être de petites piqûres. Par contre, certaines personnes peuvent avoir une réaction émotive», tient-il à ajouter.
Soulignons que les participants recevront les traitements sur une base volontaire. Deux acupuncteurs seront présents à chacune des cliniques, ce qui permet de traiter jusqu’à 40 personnes.
D’après le RRASMQ, il existe à l’heure actuelle plus de 3000 programmes NADA à travers le monde. Sylvain Audet et ses acolytes souhaitent que le projet pilote mis sur pied à Drummondville permette de développer l’approche NADA dans plusieurs autres ressources en santé mentale.
«C’est vraiment un beau projet! Au terme des trois mois, on va devoir remettre un rapport au RASMQ et à l’ordre, car le but est de faire des petits avec ça», conclut-il, confiant.
