ÉDUCATION. La Maison GARAF a mis sur pied un projet unique en son genre : les mini murs végétaux. Douze d’entre eux ont été installés dans les écoles de la région, dans le cadre d’un projet-pilote. À la suite de cette expérimentation, un troisième prototype verra le jour pour être déployé à plus grande échelle.
L’origine du projet remonte en 2019, alors que l’artiste Julie Lambert a amorcé un projet d’œuvre d’art collective, en lien avec les élèves du programme GARAF, soit le Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune. Un corridor de l’école Jean-Raimbault a été transformé à la fois en passage piétonnier pour étudiants et en passage migratoire pour petites bestioles à statut précaire.
Le coordonnateur du GARAF, Pablo Desfossés, a eu l’idée d’y intégrer deux murs végétaux, faits sur mesure. «On a tellement aimé ça qu’on a décidé d’aller plus loin. On a réalisé des bancs d’essai à la Maison GARAF pendant deux ans. Par la suite, on a eu un deuxième prototype. Je l’ai amené chez moi pour faire des tests», raconte-t-il.
Des plantes comestibles ou ornementales peuvent être cultivées dans les murs végétaux. L’entretien est simple. Pour la culture en terre, il suffit de remplir le réservoir. Grâce à une pompe, l’eau monte jusqu’en haut pour s’écouler sur les différents paliers.
Il est aussi possible d’utiliser les murs végétaux pour la culture en hydroponie et en aquaponie. «Pour l’aquaponie, l’eau de l’aquarium est pompée jusqu’en haut du mur et elle s’écoule dans les billes. L’eau de l’aquarium chargée en nutriment permet de nourrir les plantes. L’eau se filtre et retourne dans l’aquarium», explique Pablo Desfossés.
Douze murs végétaux ont été installés dans les classes de la région, en janvier. Les élèves et les enseignants, accompagnés par la conseillère pédagogique du Centre de services scolaire des Chênes Marylène Bienvenue, sont amenés à développer des apprentissages en science et en technologie.
Jusqu’à présent, Pablo Desfossés a constaté plusieurs retombées positives. Entre autres, ce projet permet aux élèves d’être initiés et sensibilisés à l’agriculture de proximité. Grâce à la présence de plantes, la qualité de l’air est améliorée dans les classes.
«Les mini-murs végétaux permettront la production toute l’année dans la classe. Si l’enseignant souhaite faire des recettes ou faire des dégustations, il en aura l’occasion. Si toutefois l’intervenant scolaire souhaite produire des plantes pour réaliser un projet d’embellissement d’école ou pour vendre ses récoltes, il pourra le faire», s’exclame-t-il, en précisant que les végétaux pourront être transplantés à l’extérieur pour poursuivre leur croissance.
D’ici les prochaines semaines, un troisième prototype verra le jour. Pour la prochaine rentrée scolaire, 40 classes supplémentaires auront leur propre mur végétal.
Si auparavant l’assemblage des murs végétaux était confié à Canimex, Pablo Desfossés a eu l’idée d’impliquer les élèves dans le processus. Un premier test s’est déroulé avec les élèves du GARAF et l’expérience s’est déroulée à merveille. Quant à la fabrication de la structure en acier inoxydable, elle sera toujours laissée à Canimex.
Pour l’avenir, Pablo Desfossés compte bien faire connaître le produit à l’extérieur de Drummondville, que ce soit dans les écoles ou ailleurs. «Les murs végétaux s’adaptent à toutes sortes de situations. Ça peut se retrouver dans une maison, une industrie et un restaurant. Les possibilités sont infinies», conclut-il.
Rappelons que ce projet est possible grâce au Fond du Grand Mouvement Desjardins.