MAGAZINE. En deux ans, Marko Métivier a basculé entre «dépression et confettis», titre de son nouveau spectacle solo.
L’humoriste avoue que même si sa vie a été ralentie par la pandémie, elle a suivi son cours, si bien qu’il a renoué avec l’écriture. La sortie de son deuxième one-man show est attendue à l’automne-hiver 2022-2023. Il prévoit être en période de rodage dès que la situation pandémique le permettra.
«Avec la pandémie, ma vie s’est un peu arrêtée. Mon show «Oui c’est vrai!» a été mis sur pause. Je me suis séparé de la mère de mon fils. À ce moment-là, je n’avais pas le goût d’écrire. Dès que la vie a recommencé, les idées se sont garrochées. Ç’a bien été pour moi par la suite; j’ai participé à deux galas; j’ai rencontré ma nouvelle blonde par hasard. Les confettis sont un peu là-dedans. Je parle aussi de séparation et d’essayer de rencontrer quelqu’un à l’âge de 41 ans, dans un contexte de pandémie et de couvre-feu. Il s’est passé des choses totalement absurdes et drôles», lance Marko Métivier, assurant qu’il ne s’agit pas d’un «spectacle dépressif».
Le raconteur drummondvillois nous a donné rendez-vous à la Maison d’Herbes, sur la rue Lindsay. Autrefois, l’endroit se voulait un pub irlandais nommé La Faculté. «C’est un lieu bien significatif», dit-il.
Si Marko Métivier a su faire sa place en humour avec ses anecdotes mixant quotidien et vie de famille, son passage à La Faculté a été l’un des tournants de sa carrière. «Mon ami Martin Parenteau et moi avons approché le propriétaire de l’époque, Dany Lefebvre, pour organiser des soirées d’humour. À ce moment-là, il n’y avait plus rien au Box-Office. La journée où j’ai commencé à animer à La Faculté, c’est là que j’ai pu commencer à vivre de l’humour, à faire ça à temps plein. Ç’a été magique», se souvient l’humoriste.
À cette période de sa vie, Marko Métivier travaillait comme serveur au restaurant Eggsquis, à Drummondville. «La propriétaire, qui est malheureusement décédée aujourd’hui, m’a aidé pour que je puisse organiser ces soirées. Elle disait que je n’étais pas un mauvais serveur, mais elle voyait que ce n’était pas ce que je voulais faire dans la vie. Elle nous a donné des commandites, sachant qu’elle ne reverrait jamais cet argent. Elle nous a aidés à lancer les soirées d’humour», raconte-t-il.
C’est ce qui lui a permis, notamment, de se faire connaître. «La plupart des humoristes vivent à Montréal; moi à Drummondville à cause de ma situation familiale. À Montréal, tu es à une rail de métro d’aller voir des shows, d’aller jaser avec un humoriste après une soirée. J’ai commencé à me faire connaître grâce aux soirées d’humour à La Faculté. C’était la seule place où je pouvais me faire voir», soutient-il.
«Il y a tellement d’humoristes qui sont venus jouer ici. Je pense entre autres à Jean-François Mercier, Cathy Gauthier, Korine Côté. Sam Breton et Simon Gouache aussi avant qu’ils soient connus. L’endroit était toujours plein. Il y avait une centaine de personnes toutes les semaines», poursuit-il.
L’humoriste garde de bons souvenirs de ces soirées d’humour. Certains cocasses, d’autres plus marquants. «Je me souviens d’une soirée. Il y avait un gars que je connaissais qui était là avec ses parents. Il m’a dit que leur maison était passée au feu quelques jours avant. Ils avaient tout perdu. À la fin de la soirée, ses parents sont venus me voir, les yeux pleins d’eau. Ils m’ont dit que, pendant deux heures, ils avaient réussi à oublier ce qu’ils traversaient. Ça, c’est pour ça que je fais ce métier.»
Tape dans le dos
En plus de l’écriture de son nouveau spectacle, Marko Métivier cumule les projets. On peut l’entendre à la radio sur les ondes d’Énergie 92.1 comme chroniqueur et animateur remplaçant. «C’est moi au départ qui les a approchés pour faire des chroniques. Ils ont dit oui. Ensuite, j’ai commencé à faire des remplacements. J’ai appris sur le tas, comme j’ai fait en humour», mentionne-t-il.
L’humoriste, qu’on a pu voir performer à l’émission Le prochain stand-up diffusée à Noovo l’automne dernier, évoque un nouveau projet télévisuel auquel il pourrait participer. Il souhaite aussi revivre d’autres galas d’humour.
Cet été, Marko Métivier a réalisé un rêve en montant sur les planches de la Salle Wilfrid-Pelletier de la Place-des-Arts pour le gala Juste pour rire, puis quelques semaines plus tard, sur celles du Théâtre Capitole pour ComediHa!.
«J’étais plus nerveux à Juste pour rire parce que c’était le premier. Ça s’est passé en une fraction de seconde. Je suis sorti de la scène les larmes aux yeux. J’étais trop ému. À ComediHa!, j’étais plus groundé Je savais plus à quoi ressemblait un gala. Les deux ont été aussi l’fun», concède-t-il.
D’ailleurs, les critiques ont été bonnes. «Après mon numéro, une fille qui travaillait à l’arrière-scène est venue me voir. Elle m’a demandé si je savais qu’en raison des mesures sanitaires, les spectateurs n’avaient pas le droit de se lever pour des ovations. Je lui ai demandé pourquoi elle me demandait ça. Elle m’a répondu que c’était la première fois depuis le début du festival qu’ils avaient été obligés de dire aux gens de rester assis. Elle voulait que je le sache», apprécie-t-il.
Il espère pouvoir recommencer l’expérience.
«Ç’a été une belle tape dans le dos. On m’a dit que j’étais capable. Maintenant, je veux continuer», conclut Marko Métivier.