POLITIQUE. La cheffe du Parti libéral du Québec (PLQ), Dominique Anglade, a pris le pouls des enjeux locaux lors de son passage à Drummondville vendredi.
Elle a profité de sa visite pour rencontrer des membres du parti et discuter des dossiers chauds avec la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste. «On est rapidement arrivée à Waste Management, qui n’a aucune acceptabilité sociale, avec raison», indique d’emblée Dominique Anglade, en entrevue avec L’Express.
«Personne ne pense que c’est une bonne chose ce qui se passe là, d’autant plus que Drummondville fait du compostage, du recyclage. Ce n’est pas une ville qui ne se prend pas en main. Elle récupère pour tous ceux qui ne font pas le travail. La responsabilité du gouvernement, ça ne peut pas être de dire « tant mieux vous faites ça et en plus on vous impose Waste Management ». Ça n’a aucun sens. Je ne conçois pas qu’aujourd’hui, ce soit à proximité d’une réserve d’eau potable et qu’on ne soit pas en mesure d’avoir un plan match qui va faire en sorte qu’on va trouver d’autres alternatives», poursuit-elle.
Un agréable petit-déjeuner au Café Morgane avec @StephanieLacos3, mairesse de Drummondville. Nous voulions l’écouter quant aux problèmes encourus par les citoyens de sa municipalité! #polqc #PLQ pic.twitter.com/GKAom63iDh
— Dominique Anglade (@DomAnglade) February 18, 2022
Que fera le PLQ avec le dossier du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore s’il obtient le pouvoir en octobre prochain? «On est encore en réflexion. C’est sûr qu’on va arriver avec une proposition étayée avec les candidats locaux. Il y a beaucoup de choses qu’il va falloir qu’on regarde, mais la non-acceptabilité sociale, ça ne devrait même pas être négociable. Il faut trouver d’autres alternatives. Est-ce que ça va être demain matin? Dans les propositions qu’on va faire, on va vouloir s’attaquer à ça», mentionne Dominique Anglade, qui a été proclamée cheffe du parti après le désistement surprise d’Alexandre Cusson en mai 2020, dans la course au leadership.
Services de garde et logements
Le manque de places en services de garde éducatifs dans la région a retenu l’attention de la cheffe du PLQ. Son parti entend s’attaquer à cette problématique.
«Ce qu’on propose, c’est 8,70 $ par enfant à tous les parents, que ce soit dans un milieu familial, un CPE, l’installation de leur choix. On veut qu’il y ait un droit au service de garde comme il y a un droit à l’école publique. Quand les parents inscrivent leur enfant de 6 ans à l’école, ils ne se font pas dire qu’il n’y a pas de place et de revenir quand il aura 8 ans. Alors pourquoi on se permet de le faire quand les enfants sont petits?», soulève Dominique Anglade.
La cheffe du Parti libéral du Québec s’est d’ailleurs rendue à la Maison de la famille de Drummondville pour discuter de cet enjeu. «On est en train de vivre un recul parce qu’il y a des femmes qui veulent travailler, qui ont des professions, mais qui ne peuvent pas retourner sur le marché du travail parce qu’il n’y a pas de service de garde. Ça, ce n’est pas acceptable. On veut régler l’ensemble de la chose une fois pour toutes», soutient Dominique Anglade.
Selon le Chantier sur les services de garde réalisé l’an dernier, entre 500 et 600 places en garderie sont manquantes dans la MRC de Drummond.
En ce qui concerne la pénurie de logements, elle soutient que le PLQ en fera davantage que le gouvernement caquiste. «On va faire part des propositions, il y a des annonces qui vont venir, a-t-elle fait savoir, sans en dévoiler davantage. Mais l’augmentation des loyers est extrêmement préoccupante, comme l’augmentation des tarifs. Le gouvernement de François Legault a décidé de dégeler les tarifs par exemple avec Hydro-Québec et de faire en sorte qu’il pouvait augmenter au même rythme que l’inflation. Nous, on gèlerait les augmentations.»
En 2021, environ 750 dossiers ont été traités par l’Office d’habitation Drummond afin d’accompagner des citoyens dans la recherche de logement.
Projet ÉCO
En entrevue, la cheffe du PLQ n’a pas manqué d’aborder son «projet ÉCO», qui prévoit des investissements publics et privés de 100 milliards dans une économie verte alliant électricité et hydrogène vert afin d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050.
«La lutte aux changements climatiques devrait être mise à l’avant-scène, et l’économie devrait suivre en arrière de ça. Il va falloir qu’on pense économie d’énergie, nationalisation de l’hydrogène vert, qu’on pense à notre eau. C’est un projet de société collectif. Ça va changer les manières de faire», affirme-t-elle.
Elle estime que la région pourrait bénéficier de ce projet. À titre d’exemple, elle nomme le Complexe Équestre Bécancour, qu’elle a visité la veille. «Tout le chauffage est à la biomasse, donc il y a un impact positif sur l’environnement, la manière de chauffer ce genre de bâtisse, et ce, avec un savoir-faire qui est de chez nous. C’est ce type d’entreprise qu’on va vouloir encourager. Chaque entreprise qui veut avoir de l’argent de l’État devra démontrer son impact à la réduction de changement climatique», propose-t-elle.
«Prendre le relais»
En vue des prochaines élections provinciales, le Parti libéral du Québec veut prendre sa place en région et Drummondville est dans sa mire. «Ça fait longtemps que c’est une région caquiste, mais je pense qu’il y a des gens qui commencent à trouver qu’il y a pas mal de choses qui n’avancent pas et qui devraient avancer», soutient-elle.
Je lisais la lettre ouverte d’un citoyen qui disait avoir été abandonné par les députés. Je pense que nous, on a le devoir de prendre le relais et amener des propositions dans lesquelles les citoyens vont se reconnaître», ajoute-t-elle, faisant notamment référence au site d’enfouissement de Saint-Nicéphore et à la promesse de la CAQ de créer un nouveau Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) au Centre-du-Québec.
Par ailleurs, en ce qui concerne les candidats qui se présenteront dans les circonscriptions de Johnson et Drummond-Bois-Francs, la cheffe du PLQ indique que des annonces seront faites «en temps et lieu».