HABITATION. Au lendemain de l’annonce du nouveau programme prévoyant des investissements de 200 M$ pour la construction de logements abordables au Québec, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, estime qu’il s’agit d’un pas dans la bonne direction, mais qu’il faudra en faire plus pour pallier le manque de logements.
Le nouveau Programme d’habitation abordable Québec (PHAQ) a été lancé jeudi par la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation (MAMH), Andrée Laforest. Un investissement de 200 M$ a été annoncé pour démarrer les premières constructions de logements abordables dès l’été 2022.
«C’est super, mais concrètement sur le terrain, ce n’est pas suffisant pour qu’on puisse aller à la hauteur de nos ambitions plus rapidement. C’est 200 M$, mais pour l’ensemble du Québec», indique la mairesse Stéphanie Lacoste.
Le nouveau programme doit permettre d’appuyer financièrement des projets de logements locatifs abordables destinés à des ménages à revenu modeste ou faible ainsi qu’à des personnes ayant des besoins particuliers en habitation.
Les logements devront être offerts à un loyer maximum fixé par la Société d’habitation du Québec (SHQ) correspondant environ au loyer médian. Les coopératives, les organismes à but non lucratif, les offices d’habitation et les entreprises du secteur privé pourront déposer des projets le 1er mars.
Pour la mairesse de Drummondville, cette annonce soulève davantage de questions que de réponses. «Un autre joueur s’invite dans la partie et c’est le privé, ce qui peut être excellent, mais il reste à savoir quels seront les leviers pour s’assurer que ça reste du logement abordable? Je ne suis pas contre le privé si ça peut accélérer le logement abordable, mais il y a beaucoup de questions sans réponses», soutient-elle.
Le MAMH indique qu’afin de s’assurer de l’abordabilité des logements construits, une période de maintien de celle-ci sera exigée. Elle pourra aller jusqu’à 35 ans et les taux d’aide seront modulés en fonction de la durée de l’engagement. Les loyers pourront être indexés chaque année en fonction des indices de fixation prévus par le Tribunal administratif du logement.
Par ailleurs, le programme AccèsLogis Québec demeure en place afin de permettre la poursuite des projets déjà amorcés.
«Dans la machine»
Afin de combler les besoins des ménages à revenus modestes, l’Office d’habitation Drummond (OHD) veut acquérir des immeubles à logements existants pour qu’ils soient abordables. Quelques mois après son annonce, le projet a été mis sur la glace puisqu’il est jugé non conforme en vertu de la Loi sur les cités et villes.
La Ville de Drummondville avait annoncé une aide financière de 2,5 M$ à l’OHD pour réaliser le projet, mais le MAMH l’a informé en novembre dernier qu’une municipalité ne peut cautionner un organisme dont la mission principale est liée à des projets d’habitation.
La mairesse de Drummondville dit explorer des pistes de solution pour que l’initiative se concrétise. «Il y a eu des questions posées; on est à la recherche des réponses pour s’assurer qu’on arrime tout. Tout est dans la machine, mais on est en attente de confirmation», mentionne Stéphanie Lacoste.
«Quand l’OHD est venu présenter son plan de match et qu’on a accepté, on a dégagé des sommes. La question du cautionnement s’est invitée, mais il reste que ces sommes sont toujours disponibles. Il y a des réponses qu’on attend pour avancer plus vite, mais on est prêt. Pour nous, ça reste une priorité», ajoute-t-elle.
Rappelons que le montant de 2,5 M$ doit permettre à l’OHD d’acquérir des immeubles à logements existants, les rénover, puis les remettre sur le marché pour contrôler le prix des loyers. L’objectif est de rendre 100 nouveaux logements abordables disponibles d’ici deux ans sur le territoire de Drummondville et, par la suite, 200 logements additionnels d’ici 2027.
En 2021, environ 750 dossiers ont été traités par l’OHD afin d’accompagner des citoyens dans la recherche de logement.