RESTAURANTS. Les restaurateurs sont unanimes : la réouverture annoncée pour le 31 janvier fait du bien. Cependant, à moins d’une semaine d’avis, il leur faudra un peu plus de temps pour retrouver leur rythme.
La fermeture des salles à manger du mois de décembre a contraint autant les restaurants que leurs fournisseurs à ralentir le rythme. Le défi sera maintenant pour eux de regarnir leurs réfrigérateurs à temps pour accueillir les premiers clients.
«Pour le gouvernement, ça a l’air facile de gérer un restaurant, mais il nous donne quatre jours pour commander toutes nos fournitures. J’ai parlé à mes fournisseurs et ils ne sont pas autant enjoués. Eux aussi fonctionnaient au ralenti; ils ont dû remercier des employés et leurs frigos sont aussi vides. J’estime qu’il faudra une semaine ou deux avant que tous les produits soient disponibles», a suggéré Hugo Leclerc, chef co-propriétaire du restaurant Les Garnements.
Certains restaurants devront se résigner à offrir un menu partiel en attendant que la situation se rétablisse. «J’imagine que ça va ressembler un peu à la dernière réouverture alors qu’il manquait plein de choses. Mais les gens étaient tellement heureux d’être de retour au resto que, même s’il manquait des items sur le menu, ça n’était pas grave. Personnellement, c’est une joie de rouvrir et je me dis qu’on s’arrangera avec le reste; au moins, toute notre équipe est encore là», a exprimé la propriétaire du restaurant La Muse, Julie Arel.
Chef cuisinier et propriétaire du restaurant Le Rachel, Mathieu Gauthier s’est dit surpris de cette annonce. Il s’attendait à ce que le gouvernement donne deux semaines de préavis, comme cela a déjà été fait, afin d’éviter ces problèmes d’approvisionnement.
«Je suis enjoué qu’on puisse rouvrir, mais on doit évaluer si l’on sera capable d’ouvrir la semaine prochaine ou s’il faudra attendre plus longtemps. En plus de se réapprovisionner, on a eu des démissions dans notre équipe avec la troisième fermeture», a indiqué M. Gauthier.
Engouement
Malgré tout, un engouement se fait déjà sentir. Quelques établissements ont déjà commencé à recevoir des réservations de clients.
«C’est important d’avoir de la vie dans un restaurant. En faisant des repas pour emporter ou de la livraison, on dirait qu’il n’y a pas d’âme dans les restos. Je crois que les gens seront présents, mais on ne pourra pas abandonner les plats pour emporter parce que ce n’est pas tout le monde qui sera à l’aise de revenir immédiatement en salle à manger. J’ai confiance qu’on reprendra le rythme assez rapidement», a ajouté Mme Arel.
«Je crois qu’on va commencer à recevoir plus d’appels à partir de demain [mercredi] ou au courant du weekend», a renchéri M. Leclerc.
Les restaurateurs espèrent maintenant pouvoir rester ouverts longtemps et se rendre à la saison estivale sans embûches. «C’est qui est dommage, c’est que les restaurants sont toujours les premiers fermés. Je ne crois pas que les restaurants sont la cause d’éclosions importantes. On est heureux de rouvrir, mais il faut que le gouvernement cesse de jouer au yo-yo avec nous. Chaque fermeture représente beaucoup de dépenses pour nous», a poursuivi Hugo Leclerc.
Julie Arel est du même avis concernant les fermetures. «Il faut que ça arrête. Ce n’est pas bon pour une équipe de travail de toujours devoir arrêter. J’ose espérer que c’était la dernière fois qu’on fermait. Il faut que la vie reprenne et on fait tellement attention dans les restaurants. Je reste positive; je me dis que c’était la dernière fermeture qu’on vivait», a dit la propriétaire de La Muse.
Rappelons que les restaurants pourront accueillir dans leur salle à manger les clients vaccinés en groupe de quatre personnes ou de deux bulles familiales maximum. La capacité des établissements sera limitée à 50 % lors de l’ouverture prévue le 31 janvier.
