COVID-19. Le premier ministre du Québec, François Legault, a annoncé en milieu d’après-midi une série de «petits» assouplissements qui s’étaleront sur deux semaines.
Dès le 31 janvier, les rassemblements privés de quatre personnes maximum ou deux bulles familiales seront autorisés. Les restaurants pourront rouvrir leur salle à manger. Le passeport vaccinal demeure obligatoire pour prendre un repas sur place. Les mêmes restrictions que celles des réunions dans un domicile privé s’appliquent, c’est-à-dire qu’un maximum de quatre personnes ou deux bulles pourront être assis à une même table.
Toujours à compter du 31 janvier, les activités sportives parascolaires et civiles reprendront pour les moins de 18 ans. Pour les sports hors des écoles, un maximum de 25 personnes est permis par pratique.
«C’est important de dire, la Santé publique y tient beaucoup, pas de compétition», a souligné le premier ministre.
Par ailleurs, le nombre de visiteurs permis dans les résidences privées pour aînés passera à quatre par jour, pour un maximum de deux à la fois; dans les CHSLD, deux quotidiennement, mais une à la fois.
Dans un deuxième temps, soit à partir du 7 février, d’autres assouplissements entreront en vigueur. Les salles de spectacles, les cinémas et arénas pourront rouvrir à 50 % de la capacité, pour un maximum de 500 personnes. Même chose pour les lieux de culte, sauf que le maximum autorisé est de 250.
«Je sais qu’il y a des activités qui ne sont pas mentionnées, je pense entre autres aux sports pour les adultes, aux gyms et aux spas, mais pour l’instant, la Santé publique nous dit que ça viendra dans une troisième étape. Le plus rapidement, lorsqu’on aura une certitude sur la situation dans les hôpitaux (…) «L’idée, c’est d’y aller graduellement, prudemment, tranquillement et comme on dit en bon québécois, d’y aller mollo», a insisté M. Legault.
«J’ai entendu bien des personnes dire « On aimerait ça avoir plus de prévisibilité pour les prochains mois, un calendrier pour tout le déconfinement ». Moi aussi, nous tous aussi, souhaitons avoir un calendrier plus complet, mais en même temps, il faut être réaliste, quand on parle avec les experts, il y a encore beaucoup d’incertitudes, donc il faut être responsable et humble», a-t-il ajouté.
«Refondation» du réseau
Par ailleurs, le premier ministre a soutenu qu’une «refondation» du réseau de la santé est «nécessaire».
«La semaine passée, je vous disais qu’on voyait la lumière au bout du tunnel, mais aujourd’hui, on peut dire qu’on est sorti du tunnel. Mais le train de la santé est magané, magané depuis plusieurs années, a-t-il lancé d’emblée. Une refondation est nécessaire dans le réseau de la santé pour, entre autres, augmenter la capacité hospitalière. Cette refondation doit se faire autour du personnel. Donc, ça va prendre plus de personnes, mais il faut garder en tête que former ces gens, ça prend du temps, 3 à 5 ans pour une infirmière, par exemple.»
M. Legault a d’ailleurs profité de l’occasion pour lancer un appel à tous : «Avec le vieillissement de la population, c’est important d’avoir plus de monde pour s’occuper de notre monde. Les jeunes et moins jeunes qui n’ont pas encore choisi leur emploi et qui hésitent, dites-vous qu’il y aura beaucoup d’emplois de disponibles dans les prochaines années. Aller étudier en soins infirmiers, c’est une très bonne idée de carrière», s’est-il dit d’avis.
La valorisation de l’expertise et de l’autonomie, la décentralisation des décisions, les incitatifs pour combler les quarts de travail de nuit et de week-end, sont autant d’autres moyens pour augmenter l’efficacité du réseau.
«On travaille aussi sur des formations accélérées destinées aux agents administratifs et infirmières auxiliaires dans le but que les infirmières puissent déléguer des actes pour se concentrer sur des tâches plus principales.»
M. Legault a également fait savoir qu’il faudra voir comment les médecins de famille puissent intervenir avant que les patients doivent aller à l’hôpital.
«On ne réussira jamais à avoir un réseau de la santé efficace si on continue d’avoir autant d’interventions mineures dans les urgences plutôt que dans les cliniques médicales», a-t-il fait observer.