COURSE. Le moins que l’on puisse dire, c’est que Diane Dumas et Béatrice Gourdon-Fauron n’ont pas froid aux yeux. Les deux Drummondvilloises participeront bientôt à la course Cryo, un défi hivernal unique en son genre qui consiste à courir 33 kilomètres sur le lac Saint-Jean.
Reliant Saint-Gédéon et Roberval, la course Cryo se déroulera le samedi 19 février, à la tombée de la nuit. En plein désert blanc, les 100 participants seront confrontés au froid, à l’obscurité, au vent, à la neige et à la glace. Ces coureurs aguerris disposeront d’un maximum de cinq heures pour effectuer cette exigeante traversée sur une piste balisée entrecoupée de points de ravitaillements.
«Ça semble vraiment difficile, mais ce qui m’attire avant tout, c’est que j’adore l’hiver, explique Diane Dumas. Je n’ai pas peur du froid. L’idée de courir en ligne droite sur un lac gelé m’inspire. On me dit que c’est un parcours tellement grandiose.»
Pour participer à cette épreuve, chaque coureur s’est engagé à récolter 1000 dollars pour la fondation Sur la pointe des pieds. Cet organisme aide les jeunes atteints de cancer à retrouver leur bien-être en organisant des expéditions d’aventure thérapeutique.
«C’est une cause qui touche tout le monde, souligne Diane Dumas. J’ai un filleul qui a eu un cancer et qui est maintenant guéri. J’ai aussi su que le fils d’une donatrice est atteint d’une leucémie. Il a trois ans et il s’appelle Théodore. Cette histoire me touche vraiment. Je vais avoir une pensée bien spéciale pour lui.»
La femme de 55 ans a elle-même traversé de grandes épreuves ces dernières années. Elle dédiera donc cette course à son fils ainsi qu’à son père, qui sont décédés au cours des dernières années.
«J’ai vécu des périodes très difficiles. Je cours un peu à cause de ça, même si je courais déjà avant ces drames-là. Pour moi, la course à pied est un exutoire, une thérapie, une façon de me ressourcer, de canaliser mes émotions. Ça m’aide énormément», raconte la femme endeuillée.
«Je sais que cette course sera difficile, mais pas autant que ce que je vis chaque jour. Pas aussi difficile non plus que pour tous ces jeunes atteints d’un cancer, qui méritent ces moments de répit et de petits bonheurs grâce à la fondation.»
Dévouement et dépassement
Pour sa part, Béatrice Gourdon-Fauron se plaît à organiser des activités de financement pour appuyer diverses causes qui lui tiennent à cœur. Par exemple, la fondatrice des «défis de Béat» prévoit participer à un trek d’aventure au Sénégal en 2023 afin de soutenir des organismes africains ainsi que la prévention du cancer du sein.
«J’aime aider les gens. Ça me donne des ailes! C’est pourquoi je n’ai jamais hésité à me lancer dans ce défi. Cette cause me touche profondément. Ça rejoint mes valeurs. Ces enfants ont besoin d’aide. Je vais aller me dépasser pour eux, en sachant qu’ils souffrent beaucoup plus que moi pendant cette course», exprime-t-elle.
En plus de dédier cette course à sa mère qui est décédée d’un cancer, Béatrice Gourdon-Fauron souhaite s’associer à un enfant malade de la région de Drummondville.
«J’aimerais rencontrer une famille et m’imprégner de leur histoire. Le but, ce serait d’avoir une image pendant ce trajet. Je sais que ça va être exigeant, mais je vais penser à cet enfant-là. De cette façon, c’est obligé que je vais aller jusqu’au bout de ce lac.»
Habituée des courses de longue distance, la femme de 51 ans apprécie les bienfaits que lui procure ce sport.
«Ce que j’aime par-dessus tout, c’est le dépassement, la confiance en moi que ça m’apporte et le fait de m’évader. Plus tu en fais, plus tu en veux. Plus tu vas loin, on dirait qu’il n’y a pas de limites. C’est comme si je me sens pousser des ailes!»
Depuis plusieurs semaines, les deux passionnées de courses à pied s’entraînent régulièrement avec des raquettes spécialement conçues pour affronter les conditions qu’elles affronteront sur le lac Saint-Jean.
«Il y a des jours où je me dis que je ne serai pas capable, d’autres oui, affirme Diane Dumas, qui bénéficie des conseils d’anciennes participantes. Je suis vraiment motivée à faire de mon mieux. Si je ne suis pas capable de l’atteindre, j’aurais amassé les sous et j’aurais vécu cette expérience-là. Au moins, j’aurais essayé!»
«Les conditions pour courir sur un lac sont très difficiles. Ça demande un très bon entraînement, mais au-delà du froid, c’est un défi plus mental que physique», conclut Béatrice Gourdon-Fauron.
En 2020, Marianne Pelchat avait remporté le volet féminin de la course Cryo grâce à un temps de 3 heures et 38 minutes. Du côté masculin, Gino Gravel avait complété cette épreuve en 3 heures et 06 minutes.
Fondée en 2019, la course Cryo comprend également un parcours de 13 kilomètres. Les adeptes de vélo de type «fatbike» peuvent quant à eux participer à une épreuve de 33 kilomètres.
Pour faire un don, il suffit de cliquer ici : Diane Dumas ou Béatrice Gourdon-Fauron.
La course Cryo depuis 2019
246 courageux participants
7258 kilomètres parcourus
398 000 dollars amassés en dons