SOCIÉTÉ. L’organisme La Piaule a maintenant son propre infirmier au sein de l’équipe de proximité interdisciplinaire déjà en place.
Après 12 années d’accès à une ressource infirmière déléguée par le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec (CIUSSS MCQ), La Piaule a choisi de procéder à l’embauche de l’infirmier Steeve Guay, après avoir connu un bris de service.
«Ça fait presque 12 ans qu’on avait une infirmière prêtée par le CIUSSS qui venait quelques fois par semaine. Avec la pénurie de personnel et le contexte actuel, elle a été appelée à travailler à temps plein dans son service, au CLSC, au début de l’été dernier. On s’est retrouvé en bris de service jusqu’à l’automne. On s’est alors mis à chercher des solutions et celle qui nous est apparue la plus efficace, c’est celle d’embaucher nous-mêmes une telle ressource pour ne plus dépendre du CIUSSS», explique Francis Lacharité, directeur général de La Piaule.
En plus de l’infirmier, l’équipe de professionnels compte une intervenante en toxicomanie et une intervenante spécialisée en santé mentale du CIUSSS MCQ, une travailleuse de rue de même qu’une médecin.
«Ça faisait longtemps qu’on cherchait à consolider l’équipe. En adoptant une approche flexible auprès des personnes en rupture sociale, l’objectif de l’équipe est de rejoindre ces populations et de leur offrir un support et un accompagnement adaptés à leur réalité» souligne M. Lacharité.
Dans ce contexte, La Piaule partage actuellement sa nouvelle ressource avec différents organismes drummondvillois.
«Nous avions les fonds pour l’embaucher deux jours par semaine, mais certains budgets reçus dans le cadre de la pandémie nous permettent actuellement de l’avoir quatre jours par semaine. Même si cet infirmier est payé par La Piaule, j’ai pour mon dire qu’il appartient aux gens en rupture sociale, et ces personnes-là, présentement, elles se retrouvent également à la Tablée populaire, à l’Ensoleilvent ou à Habitaction. Donc, tous ces organismes-là peuvent référer la clientèle vers l’infirmier. Comme on a actuellement la chance d’avoir quatre jours de disponibilité, l’infirmier va faire des présences à chacune de ces places-là aussi.»
Problèmes de santé physique, anxiété, stress, questionnements et inquiétudes au sujet de la santé globale, ne sont que quelques motifs de consultation auprès de l’infirmier.
«Il n’y a pas de critères d’admissibilité, précise le directeur général de La Piaule. Aussi, une fois par mois, se tient une clinique en présence d’un médecin.»
L’embauche de l’infirmier a été rendue possible grâce à un don de l’entreprise de soins à domicile Serenis Centre-du-Québec ainsi qu’à l’appui financier du CIUSSS MCQ, lequel couvre une journée de salaire par semaine.
«Serenis nous a approchés cet été, au moment où l’on cherchait une solution. C’était un bel adon», lance en toute reconnaissance M. Lacharité.
«Nous sommes convaincus qu’en alliant les forces du milieu communautaire et celles du CIUSSS MCQ, nous pouvons faire une réelle différence dans le quotidien des personnes en situation d’itinérance et de rupture sociale. Cette équipe interdisciplinaire a fait ses preuves depuis son implantation en 2011 et nous sommes fiers de pouvoir contribuer à la pérennité de ce projet sur le territoire de Drummondville», souligne Julie Poirier, directrice adjointe des services de santé mentale de proximité au CIUSSS MCQ.
«Savoir que notre don contribue à ce projet est significatif pour l’entreprise. D’une manière plus personnelle, ce soutien financier nous permet de commémorer la mémoire de l’infirmière Jessy Pressé, une membre de ma famille qui s’est investie auprès des personnes vulnérables et qui est décédée il y a maintenant 15 ans», ajoute pour sa part Jackie Lamothe, directrice de territoire de Serenis.
En 2020-2021, l’infirmière alors en poste à La Piaule est venue en aide à 118 personnes et a procédé à 250 interventions. Pour l’ensemble de l’équipe de proximité interdisciplinaire, cela représente 289 gens répondus et 1340 interventions.
La Piaule a pour mission d’intervenir auprès des personnes en situation d’itinérance et d’exclusion sociale.