COVID-19. Les hôpitaux de la région sont plus que surchargés et le nombre d’hospitalisations liées à la COVID-19 ne tend pas à diminuer. Face à cette situation préoccupante, le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec doit réduire de moitié les activités chirurgicales.
«Le réseau a atteint un niveau de saturation sans précédent», a signalé Carol Fillion, président-directeur général du CIUSSS MCQ, lors d’un point de presse tenu cet après-midi. «Il y a plusieurs personnes qui ont des complications et on remarque que les hospitalisations sont plus longues. Tous les groupes d’âge sont touchés, mais il y a davantage de personnes de 50 à 59 ans qui rencontrent des complications. Ça fluctue énormément.»
À ce jour, le CIUSSS rapporte 102 hospitalisations, soit 17 de plus en 24 heures. Sur ce nombre, 13 personnes requièrent des soins intensifs. La capacité actuelle est normalement de 56 lits dans les unités de médecine et 12 lits de soins intensifs pour les personnes atteints de la COVID-19.
«Avec cette capacité, on a doublé ce qu’on anticipait comme besoins de services hospitaliers», a-t-il indiqué.
Avec la situation actuelle, le CIUSSS MCQ est en mesure de maintenir les activités chirurgicales à 50 %, ce qui correspond au niveau trois de l’échelle du délestage. Lors de la première vague, ce taux se situait entre 30 % et 40 %; à 60 % durant la deuxième vague; et avant les Fêtes, 85 % des chirurgies étaient réalisées.
«Plus on augmente les services en lien avec la COVID (soins, vaccination, dépistage), plus on doit réduire notre offre de services réguliers à l’ensemble de la population. Mais on veut à tout prix préserver un certain nombre de services essentiels, que l’on pense à la vaccination, au dépistage, aux urgences majeures, aux CHSLD, à la protection de la jeunesse, aux chirurgies urgentes et aux traitements oncologiques. Donc à 50 %, on est en mesure de maintenir les chirurgies urgentes, semi-urgentes et oncologiques. Cela représente environ 250 rendez-vous par semaine qui devront être reportés», a expliqué M. Fillion, conscient que derrière ce délestage, se retrouvent des personnes qui devront attendre davantage avant d’être opérées.
Pour être en mesure d’assurer les services dans le temps, les activités seront également réduites dans les centres de prélèvements, les départements administratifs et de recherche ainsi que du côté des soins à domicile et de l’enseignement.
L’établissement prendra toutes les mesures nécessaires dans les prochains jours afin de maintenir ce niveau.
«Chaque jour, on revoit l’organisation des services dans chacun des secteurs et on réévalue les besoins d’hospitalisation. On demeure attentif (…) On souhaite éviter de passer au niveau 4, car on veut préserver notre capacité chirurgicale à 50 %. Pour ce faire, certains services pourraient être regroupés dans une seule installation, par exemple, les services de néonatalogie pourraient être concentrés dans certaines installations. Cela dit, il pourrait y avoir encore une diminution de services», a précisé le PDG.
Malgré l’ampleur de la situation, celui-ci a affirmé que le CIUSSS n’envisage toujours pas d’appliquer le protocole de priorisation des soins.
«On évalue que le délestage va continuer de nous permettre d’offrir les services aux personnes qui ont besoin d’être soignés à l’hôpital», a-t-il fait part.
Transmission communautaire et éclosions
Depuis l’arrivée du variant Omicron, le taux de transmission communautaire en Mauricie et au Centre-du-Québec s’établit à plus ou moins 30 %, ce qui est très élevé, aux dires de M. Fillion.
«L’Organisation mondiale de la santé dit qu’après 5 %, on est dans une transmission extrêmement grande.»
Par ailleurs, depuis la mi-décembre, 45 éclosions sont survenues dans les installations du territoire du CIUSSS MCQ, dont 25 en CHSLD. Arthabaska-Érable est la région la plus touchée actuellement en raison du nombre élevé d’éclosions. Neuf ont cours actuellement dans des centres d’hébergement.
À Drummondville, les équipes du Centre Frederick-George-Heriot doivent conjuguer avec deux unités en éclosion depuis le 30 décembre, soit le 1er Ouest et le 3e Nord paradis. En raison du fort volume de cas et d’éclosions partout sur le territoire, le CIUSSS n’est toutefois pas en mesure de confirmer le nombre de cas.
Prochaines étapes
Tout près de 2000 personnes se sont portées volontaires via la plateforme de recrutement Je contribue dans les dernières semaines. Le CIUSSS s’affaire actuellement à intégrer rapidement ces nouvelles ressources. L’établissement a également fait appel à certains partenaires et aux services de l’Armée canadienne pour obtenir du renfort pour donner de l’air à ses employés et médecins qui sont «à bout de souffle après 22 mois de pandémie.»
Enfin, dans le but de libérer plus rapidement de lits, le CIUSSS analyse présentement les différentes alternatives d’hébergement «pour les personnes qui n’ont plus besoin de services hospitaliers, mais qui ne peuvent pas retourner dans leur milieu d’origine afin de rapidement obtenir leur congé.»