BUDGET. Malgré un gel de taxes souhaité par la nouvelle mairesse Stéphanie Lacoste durant la campagne électorale, les Drummondvillois devront en moyenne débourser 47 $ de plus en 2022 pour leur impôt foncier, ce qui représente une hausse de 2,1 % par rapport à 2021.
D’abord, le taux de la taxe foncière augmentera légèrement, soit moins de 0,01 $, pour la fixer à 0,80 $ par tranche de 100 $ d’évaluation. D’après la Ville, ce taux est au même niveau qu’il était en 2013.
Les contribuables verront également sur leur compte de taxes 2022 que la taxe spéciale liée à la constitution d’une réserve financière dédiée au réseau routier, à la mobilité et aux transports augmentera aussi légèrement. Le nouveau taux pour le secteur résidentiel se situera à 0,032 $ par tranche de 100 $ d’évaluation; celui pour les commerces et industries à 0,068 $. Cela générera un revenu supplémentaire approximatif de 1,4 M$ permettant à la Ville de financer des projets figurant au plan triennal d’immobilisations.
«Cela nous permettra de faire face à nos obligations tout en nous amenant à intervenir massivement sur le terrain. C’est donc dire que les taxes augmentent plus faiblement que nos revenus et dépenses, qui sont en hausse de 4 % comparativement au budget de l’année en cours», insiste la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, réitérant son intention d’investir 100 M$ au cours des dix prochaines années en regard du réseau routier.
De surcroît, un gel est appliqué à diverses tarifications municipales, notamment pour l’eau, les égouts et les boues de fosses septiques. Toutefois, la tarification liée à la gestion des matières résiduelles subira une hausse de 4 $ par unité d’habitation unifamiliale, et ce, pour faire face à l’augmentation du coût du contrat lié à la gestion du contenu des trois bacs roulants.
Tous ces ajustements ont pour résultat de faire bondir le compte de taxes de 2,1 %. À titre d’exemple, pour une résidence d’une valeur de 222 900$, le compte de taxes s’élèvera à 2259 $.
«Je tiens à souligner que cette hausse est plus basse que l’augmentation de l’indice des prix à la consommation (la moyenne étant de 3,5 % de janvier à octobre)», souligne Mme Lacoste.
Rappelons que celle-ci avait affirmé, en campagne électorale, être en faveur d’un gel de taxes au cours de sa première année de mandat. Questionnée sur cette intention, la première magistrate fait valoir qu’une légère hausse est plutôt la solution la plus bénéfique et «responsable» à long terme.
«Je tiens à dire d’abord que pour nous, il était très, très important de respecter la capacité de payer des Drummondvillois. On a étudié l’option du gel, mais il ne faut pas oublier qu’il faut respecter le cadre financier. La façon la plus responsable de gérer les finances publiques, après analyse, c’est de ne pas prendre de retard. C’était mieux d’augmenter de 0,01 % que de geler et que l’année suivante, on se retrouve avec une hausse plus marquée pour rattraper le retard. On a quand même été plus bas que l’IPC (indice du prix à la consommation), ce qui ne surcharge pas les citoyens, mais qui permet à la Ville d’atteindre ses objectifs d’investissements», justifie-t-elle.
En contrepartie, celle-ci indique que la charge fiscale des Drummondvillois est près de 30 % inférieure à celle de la population des villes québécoises comparables.
«Lorsqu’une ville moyenne dépense 1 $ pour offrir un service, il en coûte environ 0,70 $ à Drummondville», image la mairesse.
Un budget de 139,9 M$
Par ailleurs, le conseil municipal de Drummondville a adopté ce soir, en séance extraordinaire, le budget de fonctionnement 2022 qui prévoit des revenus et dépenses en équilibre de l’ordre de 139,9 M$, soit une augmentation de 5,4 M$ par rapport à 2021.
En 2022, la Ville de Drummondville prévoit tirer la majeure partie de ses revenus de l’impôt foncier et de la tarification de services, soit une proportion de 77,7 % des revenus budgétés, pour un total de 108,6 M$.
Les revenus autres, comme les droits de mutation (15,6 M$), constituent également une principale source de revenus.
D’autre part, les travaux publics généreront le plus de dépenses avec un budget de 34,8 M$, notamment pour le déneigement, la voirie, la gestion des matières résiduelles ainsi que l’entretien des parcs et espaces verts. En ce qui a trait aux postes de l’administration générale et de génie et environnement, les dépenses prévues sont respectivement de l’ordre de 15,3 M$ et 9 M$.
Qui plus est, le maintien de services représente un accroissement des dépenses à hauteur de 3,8 M$, explicable essentiellement par les obligations liées au service de la dette, le nouveau contrat de gestion des matières résiduelles, les frais d’exploitation du centre sportif Girardin, les nouvelles primes d’assurance des employés de la ville de même que les coûts de la desserte policière, lesquels représentent une dépense de 12,9 M$, une hausse de 5,8 % conformément au règlement du gouvernement du Québec adopté en 2019.
La dette nette s’établit à 130 M$. Le remboursement en capital sera de 20,2 M$ en 2022, soit 17,3 % du budget.
Somme toute, malgré les aléas provoqués par la pandémie de COVID-19, la Ville affirme que tous les indicateurs financiers sont «au vert». D’ailleurs, un surplus net de l’ordre de 5,9 M$ est anticipé au 31 décembre prochain. Cet excédent s’explique notamment par le nombre exceptionnel de ventes de terrains et par la vigueur du marché de l’immobilier, qui a de nouveau généré d’importants revenus de droits de mutation.
Le budget 2022 de la Ville comprend aussi :
– Le financement de plusieurs initiatives liées au développement durable : bannissement des pesticides, collecte d’articles valorisables à domicile, mise en valeur des milieux naturels et sensibilisation à la réduction de la consommation de l’eau potable;
– L’entretien d’un réseau piétonnier et cyclable quatre saisons de plus de 44 km;
– Un nouveau festival au centre-ville;
– Le lancement du 311, le guichet unique de services aux citoyens;
– Une hausse de la contribution à l’Office d’habitation Drummond (47,2 %) et au Comptoir alimentaire Drummond (près de 40 %);
– Subventions totalisant 2,4 M$ à des organismes culturels et 5 M$ à des organismes sportifs et de loisirs.
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