JUSTICE. Un accusé qui se décrivait comme un «gentleman» ira en prison pour avoir eu, alors qu’il avait 20 ans, des relations sexuelles avec une ado de 14 ans, qu’il filmait en lui demandant de se masturber.
L’homme de 20 ans, qui a plaidé coupable vendredi à plusieurs chefs d’accusation à caractère sexuel, a connu sa victime alors que les deux travaillaient dans une pharmacie.
L’adulte se montrait tout à fait charmant avec l’ado de 14 ans, qui a accepté de faire des activités avec lui, comme de jouer au mini-golf, etc. Les baisers se sont ensuivis et les premiers contacts sexuels aussi.
«Il était poli. Il la complimentait sans cesse», a relaté la procureure de la Couronne, Me Vicky Smith, au palais de justice de Drummondville.
Selon l’avocate, la victime ne réagissait pas trop. Elle pouvait feindre d’avoir ses règles pour éviter que les avances aillent plus loin. Or, elle ne s’est jamais clairement opposée aux demandes, ne voulant pas lui déplaire.
«Elle n’ose pas le confronter», ajoute Me Smith, soulignant que les jeunes filles de cet âge peuvent avoir de la difficulté à s’affirmer.
L’homme dont le nom est gardé confidentiel pour conserver l’anonymat de la victime lui a envoyé des photographies de son pénis en érection. En utilisant des applications, telles que Facetime, il a demandé à sa victime de se masturber avec des objets et a filmé les séances intimes. Des vidéos ont été retrouvées dans le cellulaire de l’accusé.
Un jour où il a convaincu sa victime «de se faire pardonner» ses hésitations, il s’est rendu chez elle et a eu des relations sexuelles complètes avec elle. Il lui a demandé de lui faire une fellation, prétendant que c’était à son tour de lui donner du plaisir.
Par la suite, il voulait qu’elle enfile une robe de bal et ils sont sortis à l’extérieur.
Cas parfait d’abus
Lorsqu’il a plaidé coupable par visioconférence, l’accusé a dit n’avoir jamais senti qu’il pouvait être une menace pour la victime. «Je suis resté gentleman», a déclaré l’accusé qui a maintenant 22 ans.
Cette affirmation a fortement fait réagir la juge Marie-Josée Ménard qui ne voit rien de gentleman dans le fait d’envoyer des photos de son sexe en érection, de faire des vidéos de pornographie juvénile et d’avoir des relations sexuelles avec une jeune fille de cet âge, etc.
«Comment un gars de 20 ans peut s’intéresser à une fille de 14 ans?», questionne la juge Ménard, qui rappelle qu’aucun consentement n’est possible avant 16 ans.
«Depuis le début, il ne s’assure de rien sauf de son petit plaisir à lui (…) On est dans un cas parfait d’un adulte qui abuse», dénonce la première magistrate.
La juge Ménard a demandé à ce que l’accusé reconnaisse pleinement ces faits. Un rapport présentenciel et sexologique sera réalisé d’ici le prononcé de la peine. Pour elle, il n’y a aucun doute que l’homme ira en prison.
«C’est une longue peine qui vous attend, Monsieur!», l’a-t-elle prévenu.
L’accusé sera de retour au palais de justice de Drummondville le 14 avril 2022.