CENTRE-DU-QUÉBEC. Le Regroupement d’organismes de personnes handicapées du Centre-du-Québec (ROPHCQ) réclame l’équité dans la prime COVID attribuée à tous les préposés aux bénéficiaires, sans quoi, l’avenir des logements adaptés communautaires est en péril. L’organisme interpelle les députés de la région afin que le gouvernement la rende permanente, comme il l’a autorisé pour le secteur public.
Dans un communiqué de presse, le ROPHCQ affirme que le gouvernement du Québec refuse de rendre permanente la prime COVID de quatre dollars de l’heure attribuée à tous les préposés aux bénéficiaires (PAB) du Québec. Dans le secteur public (CHSLD, hôpitaux, ressources intermédiaires), ces primes ont été rendues permanentes. Dans le secteur privé, des aménagements financiers gouvernementaux ont été conclus pour maintenir la rémunération bonifiée des PAB. L’organisme se questionne sur cette iniquité et s’explique mal pourquoi les PAB des organismes d’hébergement communautaire ne pourront plus toucher à ces sous, une fois l’urgence sanitaire levée. L’impact anticipé est important sur la vie des usagers; sur les PAB, cela implique qu’elles devront retourner à un salaire nettement inférieur à la moyenne du type d’emploi, soit environ 10 $ de l’heure de différence.
«Avec la levée des primes dans nos organismes d’hébergement communautaire, les préposées aux bénéficiaires nous annoncent leur intention de quitter vers le secteur public. Les personnes handicapées se retrouveront alors sans ressource et plusieurs d’entre elles nous disent qu’elles demanderont l’aide à mourir plutôt que de quitter leur logement, leur milieu de vie, leurs amis, leur famille! Où est la logique gouvernementale, Monsieur Legault?», dénonce l’organisme dans le communiqué.
«Depuis plus de huit mois, les organismes d’hébergement communautaires, les Regroupements d’organismes de personnes handicapées et l’Association nationale (AQRIPH) interpellent les députés du gouvernement et des oppositions, les hauts fonctionnaires du ministère de la Santé et des Services sociaux ainsi que du Conseil du trésor et les directions des CISSS-CIUSSS. Tout le monde se renvoie la balle, tout le monde s’en lave les mains! À croire que la vie des [usagers d’organismes d’hébergement communautaire] n’intéresse personne dans les sphères administrative et politique!»
Selon le ROPHCQ, qui représente 30 organismes centricois, l’ajustement salarial de quatre dollars de l’heure pour les PAB est un effort financier qui représente 0.0026 % du budget de la santé. Le coût d’un hébergement communautaire serait de 56 600 $ par année avec le maintien de la prime COVID; dans un CHSLD, il est de 89 000 $ annuellement. C’est donc une économie de 32 400 $ par résident par année.
Au Québec, 136 personnes lourdement handicapées vivent dans neuf organismes d’hébergement communautaire. Ces gens dépendent entièrement du travail quotidien de préposées aux bénéficiaires dans les activités de leur vie courante. Sans elles, estime le ROPHCQ, ces usagers n’auraient d’autre choix que d’être transférés dans des CHSLD. Au Centre-du-Québec, 23 personnes bénéficient de tels services aux Logements adaptés Drummond ainsi qu’à la Maison le Coudrier, à Victoriaville.
«À la veille du temps des Fêtes, ce n’est pas un cadeau que nous réclamons, Monsieur le premier Ministre, c’est de l’humanité et de la bienveillance pour que 136 personnes handicapées au Québec puissent continuer à vivre… dans la dignité!», est-il écrit en guise de conclusion.
Le ROPHCQ est un organisme à but non lucratif, dont la mission est la défense collective des droits des personnes handicapées au Centre-du-Québec. Il représente, par l’intermédiaire de ses organismes membres, des milliers de Québécois vivant en situation de handicap ainsi que leur famille. Il vise à favoriser l’inclusion et la participation des personnes handicapées dans toutes les sphères de la société.