FESTIVITÉS. À un mois de Noël, la féérie s’empare du centre-ville. La basilique Saint-Frédéric, un des joyaux de Drummondville, est cœur d’un nouveau projet concocté par la Ville.
Les passants ont pu remarquer au cours des derniers jours que quelque chose se tramait, alors que la place Saint-Frédéric a été aménagée dans l’esprit des Fêtes. À un jet de pierre, la basilique Saint-Frédéric sera aussi illuminée. Pour la toute première fois, sa devanture sera animée par des projections architecturales, à la tombée du jour.
Les projections architecturales seront offertes jusqu’au 19 décembre, du jeudi au dimanche, de 17h30 à 21h30. La Ville espère que cette initiative favorise l’achalandage au centre-ville, notamment chez les restaurateurs et les marchands.
«Que ça fait du bien de revivre un peu, de proposer à la population certaines activités qui ne compromettent pas leur sécurité. Je suis très heureuse de cette initiative novatrice qui va faire beaucoup parler en ville, et même par-delà nos frontières. C’est nouveau, c’est original et ça vient mettre en valeur notre splendide basilique», souligne la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste.
Pour réaliser ce projet, la Ville de Drummondville a fait appel à l’équipe du festival MURAL, qui organise le plus grand rassemblement d’art urbain à ciel ouvert en Amérique du Nord. «Il y a quelques années, on a pris l’initiative de faire des projets à l’année, en dehors du festival, tout en mobilisant les artistes de la scène des arts urbains. Ça nous a amenés à expérimenter beaucoup de projets qui incluaient des projections architecturales, entre autres», indique Pierre-Alain Benoit, directeur général de MURAL.
«La Ville de Drummondville nous a demandé d’en produire une pour la façade de la basilique Saint-Frédéric pour donner un peu de vie à cet endroit du centre-ville dans le mois qui précède Noël. On a proposé un concept avec Catherine D’Amours, une artiste québécoise multidisciplinaire. C’est une création originale qu’elle présente, poursuit-il. Une façade de basilique, c’est impressionnant. Il y a beaucoup de textures, d’histoire. C’est sûr que ça présentait un certain défi et aussi tout le côté technique avec la proximité du parc et des arbres et de devoir garder la rue ouverte à la circulation automobile.»
Ce n’est pas la première fois que la Ville de Drummondville travaille avec MURAL. L’organisme a été sollicité pour le projet d’œuvre d’art public avec l’artiste muraliste La Charbonne sur la surface de la patinoire réfrigérée Victor-Pepin l’été dernier.
Cette fois-ci, c’est l’artiste Catherine D’Amours qui est derrière cette expérience intitulée Paysages intentionnels. Elle a travaillé en collaboration avec Nicolas S. Roy et Hugues Bruyère. L’œuvre, qui cherche à imaginer un paysage cartographié par l’humain et la technologie, sera accompagnée par la création musicale de Mister Something.
Les artistes ont exploré la cocréation avec l’intelligence artificielle et en travaillant la capture volumétrique. «Tous les paysages qu’on voit sont générés à partir du «machine learning», c’est un peu de l’intelligence artificielle. Ce sont des photos de la région, des paysages, de la nature qu’on retrouve ici qui y sont envoyées et l’intelligence artificielle en allant chercher tous les détails va recréer des paysages, des fleurs, des forêts», indique Catherine D’Amours.
«Paysages intentionnels est un poème visuel qui cherche à tisser un lien d’espoir entre le bagage du passé et les possibles. J’ai rencontré Jean-Guy Boulianne qui est responsable de la basilique et on a passé un long moment à discuter de Drummondville, de l’héritage du patrimoine. Aussi, j’ai fait beaucoup de recherches sur les communautés qui étaient à Drummondville avant. Ça inspire beaucoup mon travail le fait d’essayer de respecter la présence des communautés autochtones sur le territoire qui est possédé. Ce mélange de rencontres et de recherches a inspiré l’œuvre», ajoute l’artiste.
Par ailleurs, dans le cadre des projections architecturales sur la basilique Saint-Frédéric, un spectacle extérieur de DJ se tiendra le 3 décembre. Le LIVE JAM aura lieu de 17h30 à 22h. Les participants vivront une expérience multisensorielle inspirée de l’art numérique et de la musique électronique avec les artistes en arts numériques Catherine D’Amours et Dalkhafine ainsi que les DJ Moses Belanger et Nimbustwokay.
«Un de nos rôles est de développer des projets culturels stimulants pour tous les publics. Les projections architecturales s’adressent à un large public. Tout le monde sera émerveillé. Quant au LIVE JAM, c’est plus niché, pour les jeunes et les amateurs de musique électro. C’est rare que nous avons droit à ce genre d’activités à Drummondville», mentionne Émilie Grandmont-Bérubé, directrice du Service des arts, de la culture et de la bibliothèque de la Ville de Drummondville.
À noter que pour le LIVE JAM, il est nécessaire de réserver sa place et le passeport vaccinal sera exigé pour accéder à l’enceinte qui prévoit notamment des installations sanitaires et un camion de cuisine de rue.