EN TOURNÉE. Andréanne A. Malette invite le public à la suivre à travers son voyage en Alaska, un pèlerinage personnel qui a mené à la création de son troisième album Sitka, dans le cadre d’un spectacle à la Maison des arts de Drummondville, le 24 novembre.
L’autrice-compositrice-interprète rêve depuis son adolescence de parcourir l’Alaska, à la découverte des paysages nordiques et des trésors de la forêt boréale. Plusieurs années plus tard, Andréanne A. Malette a fait ses bagages, en partant sur un coup de tête. «J’ai une bucket list depuis 2009. Aller en Alaska, c’était le point numéro un. Je voulais faire aussi voyager seule avant mes 30 ans. J’ai jumelé les deux.»
L’artiste est montée à bord d’un bateau, se laissant guider d’une destination à une autre. Elle a apprécié cette période de recul, qui a été bénéfique pour elle. «J’étais dans ma tête. Ça m’a fait un bien immense. C’est un voyage qui avait pour but de faire un pèlerinage personnel, exprime-t-elle. On traine tous un moment donné un certain bagage. Si ton sac à dos est trop lourd, ça devient difficile à avancer. Le voyage en Alaska a été un grand ménage de sac à dos.»
Sur le pont du bateau, l’autrice-compositrice-interprète a écrit jour et nuit, en s’inspirant de l’environnement unique qui l’entourait. «Il y a un soir où j’ai rédigé tout ce que je voulais laisser derrière. J’en ai fait un bateau en papier. Je l’ai lancé dans le Pacifique. Ça a entre autres créé la chanson Bateau en papier», raconte-t-elle.
Alaska a été la deuxième chanson qui a été composée sur place. À son retour, Andréanne A. Malette a complété l’écriture de l’album, en gardant à l’esprit tous les souvenirs de son voyage.
Sans censure
Dans son nouvel album, Andréanne A. Malette se livre avec transparence, en abordant des thèmes qui poussent à la réflexion. «Avec le deuxième album, la chanson Fou parlait de maladie mentale. Il y a tellement eu une belle réaction et un bel impact. J’ai eu beaucoup de témoignages qui me disaient que ça avait ouvert le dialogue avec un ami ou un conjoint.»
«Avec le troisième album, je me suis dit que j’avais le droit d’aborder certains thèmes. À la limite, c’était un peu ça mon rôle», poursuit-elle. La violence conjugale, l’émancipation, la dépression, le deuil, la culpabilité et l’espoir : tous ces sujets sont abordés sans détour.
Toucher à tout
Andréanne A. Malette s’est aussi impliquée à d’autres niveaux à travers le processus, en étant la productrice et la réalisatrice de l’album. L’artiste tient les rênes de sa carrière. «Je suis une personne qui est extrêmement créative. En étant dans une grosse boîte de disque, souvent les gens manquent de temps, de personnel ou de budget. En étant toute seule, je peux diriger mes propres projets en passant rapidement à l’action.»
L’artiste est derrière la mise en scène du spectacle de sa tournée, qui a d’ailleurs débuté il y a quelques mois. «Sur scène, ça ressemble à un gros salon. Je me permets de discuter avec le public. Je raconte d’où je viens et ce qu’il y a dans mon bagage, que ce soit émotionnel, génétique ou médical. Je présente mes influences, comme ma grand-maman.»
Cette dernière chantera les chansons de Sitka, tout en faisant des clins d’œil à ses succès antérieurs. Elle sera à la Maison des arts le 24 novembre à 20h.
Pour la suite, plusieurs projets animent Andréanne A. Malette. D’ici l’été, une série de quatre épisodes sera diffusée, en lien avec la tournée Feu de camp. Plus précisément, ce sont des spectacles en compagnie d’artistes invités. Elle rédige actuellement un livre sur l’autoproduction.