POLITIQUE. Le maire sortant et candidat à la mairie de Drummondville, Alain Carrier, veut développer le site de l’ancienne Fortissimo, mais estime que le projet tel qu’il est proposé est «trop risqué financièrement».
Alain Carrier a réagi aux propos tenus par son adversaire Stéphanie Lacoste plus tôt aujourd’hui. «Mme Lacoste et moi, sur le fond, nous sommes d’accord : on doit développer le site de la Fortissimo. Il s’agit d’un projet dont j’adhère aux objectifs, soit celui de permettre une densification du centre-ville par l’ajout de logements de tout genre avec des commerces et services. C’est sur les moyens pour y arriver que nous divergeons d’opinion» indique Alain Carrier.
Ce dernier est d’avis que les projets doivent être « régulièrement analysés» pour s’assurer qu’ils répondent toujours à un besoin. «On parle quand même de dépenser l’argent des payeurs de taxes. Je veux m’assurer que le citoyen de Drummondville et sa capacité de payer soient au cœur des prises de décisions. Mais le projet actuel que Mme Lacoste persiste à vouloir réaliser intégralement sans rien remettre en question n’est pas tenable financièrement pour la Ville. Nous sommes rendus à un total d’investissement envisagé par la Ville de l’ordre de plus de 45 millions de dollars. C’est énorme. Actuellement, le coût au pied carré de ce projet représente près de 80$. On n’est pas à Montréal ou à Copenhague. On est à Drummondville. Soyons réalistes», mentionne le candidat à la mairie.
Alain Carrier soutient que, malgré plusieurs rencontres ayant eu lieu au cours des deux dernières années avec des promoteurs de Drummondville, de la région et d’ailleurs au Québec, aucun n’a manifesté d’intérêt à développer le projet sous sa forme actuelle. Selon lui, ce manque d’intérêt s’explique par les contraintes exigées qui rendent le projet «trop risqué financièrement pour les promoteurs et pour la Ville».
«Ce qui m’inquiète le plus dans l’actuelle mouture du projet est que le coût des logements serait inabordable pour ne pas dire inaccessible. Prétendre le contraire est irresponsable. Il y a déjà une surchauffe immobilière, il faut trouver une façon de réaliser le projet avec un coût de loyer ou d’accès à la propriété qui soit réaliste en fonction du salaire moyen à Drummondville. Peut-on penser à ces gens-là, avant tout? Moi, je le ferai, c’est garanti», promet Alain Carrier.
Il s’engage à voir comment le projet peut être viable financièrement et qu’il puisse se réaliser dans un délai raisonnable en revoyant le modèle d’affaires tout en gardant l’objectif recherché. «C’est ce que l’on appelle de la saine gestion. C’est une question de respect pour la population qui travaille dur et souhaite que leurs taxes municipales soient gérées et dépensées de manière rigoureuse et responsable», conclut-il. (MD)