7. Urgence climatique
Le GIEC l’a répété à maintes reprises : la planète est en urgence climatique, un sujet qui préoccupe grandement les gens d’ici et d’ailleurs. Selon vous, est-ce que la Ville de Drummondville devrait prioriser les actions en lien avec la protection de la biodiversité ou du développement économique?
O. Bouattour. «Il faudrait qu’il y ait, à la tête de la Ville de Drummondville, des spécialistes qui pourraient dire oui, on accepte ce projet industriel, on le reporte ou on le décline. La priorité est la qualité de vie. On n’acceptera pas d’industriels qui pollueront, qui dégageront plus que la norme en CO2. Il faudra être axé sur l’environnement sans pour autant nier les investissements et l’agrandissement de notre ville. J’ai proposé aux citoyens de trois municipalités voisines, L’Avenir, Saint-Cyrille et Saint-Germain, une possibilité de fusionner pour acquérir plus de terrains agricoles, qui nous permettront d’accueillir plus d’investisseurs. Mais à mon avis, l’environnement doit passer avant l’économie.»
S. Lacoste. «On ne peut pas opposer selon moi le développement économique à l’environnement. Ce qu’il faut, c’est du développement durable. On est en mesure de créer à Drummondville une meilleure synergie avec les entreprises qu’on veut aller chercher. Ce sera bénéfique pour l’ensemble des industriels du territoire. Si une entreprise vient à fournir plusieurs industries de la région, on minimisera à ce moment-là les GES issus du transport. Aussi, il y a le virage technologique que les industriels vont prendre pour minimiser l’impact de la crise de la main-d’oeuvre. À mon avis, il est possible de continuer de développer la ville si on s’appuie sur les réels besoins du milieu et si on fait en sorte de travailler avec les professionnels présents sur le territoire, comme le Conseil régional en environnement du Centre-du-Québec, qui sont en mesure de nous guider.»
A. Carrier. «Je mise sur le développement économique, mais plus vert. Le développement économique, c’est la source de revenus principale à Drummondville. On l’a vu : nous faisons des constructions domiciliaires, mais on est en train de se planter au niveau des commerces et des industries. Il va y avoir un impact si on ne réagit pas et ce sera pire dans les deux prochaines années. Donc, on peut être plus vert. C’est tellement possible de faire de l’économie en pensant à l’environnement. Ce qu’une entreprise produit comme résidus, l’autre peut s’en servir. Ce sera un choix de se dire qu’on va choisir de belles industries, plus vertes, et plus en complémentarité avec nos industriels. À la base, le développement économique, c’est ce qui va faire qu’on pourra faire nos pistes cyclables, s’électrifier, aider nos aînés et faire plein de belles choses.»
8. Taxes et finances
À l’approche de la mise à jour du Plan triennal des immobilisations en novembre, vous devrez prendre en compte l’ensemble des dossiers en attente d’être réalisés à Drummondville. L’an dernier, la Ville de Drummondville a investi considérablement dans le réseau routier en augmentant de 5 millions $ supplémentaire le budget. Pour 2022, si vous étiez seul à décider, quelles seraient vos priorités, en ordre, et auriez-vous les moyens de vos ambitions?
S. Lacoste. «Si en 2022, j’avais seule les pouvoirs, c’est sûr que j’accélèrerais la construction des 270 logements sociaux. Si on pense à ces logements, on a un bon plan de match, mais qui est pensé sur sept ans. Si on veut l’accélérer sur trois ans, ça serait environ 380 000 $ de plus par année. Je pense que sur le total des 134,5 M$, on est en mesure de faire en sorte que ça s’accélère. On doit également faire l’acquisition d’une centaine de logements qui représentent un investissement d’environ 2,5 M $, soit 135 000 $ par année. Je pense que c’est également possible d’accélérer cette acquisition. Si les industries réussissent à bien loger leurs employés, ça va faire en sorte que l’économie va se relancer. Et si les ménages, au lieu de prendre 35 % à 40 % de leurs revenus pour payer un loyer prennent 20 % ou 25 %, à ce moment-là, ils vont avoir plus de sous à dépenser sur le territoire. L’autre chose qui est importante, c’est l’usine de traitement des eaux. Il faut s’assurer que ça se passe bien, parce que c’est essentiel sur notre territoire.»
O. Bouattour. «Avoir une qualité d’eau potable est une priorité. Ensuite, travailler à contrer la pénurie de main-d’œuvre, accepter des industries qui sont vertes et développer des places en garderie ainsi que des logements sociaux.»
A. Carrier. «D’abord, les rues. C’est très important. Les logements sociaux et abordables, quant à moi, ça ne va rien coûter à la Ville. J’ai déjà entrepris des discussions avec des promoteurs pour voir la possibilité d’intégrer un pourcentage de logements sociaux dans des blocs appartement, mais pour ça, il faut assouplir nos règles à l’urbanisme et permettre la densification en hauteur. Ça fait dix ans que la Ville tourne en rond. Je veux aussi aider à faire venir des travailleurs étrangers. On a déjà des budgets à la SDED, mais est-ce qu’on pourrait aider autrement en permettant de construire dès maintenant des logements dans un endroit déjà choisi? Et il y a les garderies. Je l’ai dit, je vais m’assurer de créer d’ici décembre prochain, 300 places et ce n’est qu’un début. Pour ça, on va acquérir un bâtiment.»
9. Gouvernance
Qu’est-ce que vous allez faire au cours du prochain mandat que vos adversaires ne feront pas?
O. Bouattour. «Je vais mettre en place des trottinettes électriques au centre-ville. Je vais mettre en place des panneaux solaires sur nos écoles et sur l’hôtel de ville pour avoir l’électricité fournie. Je vais mettre une éolienne qui est fabriquée chez nos voisins à Montréal au parc Woodyatt. Ça nous fera des économies supplémentaires et ça nous permettra d’aller de l’avant dans l’écologie. Cette année, le conseil municipal nous a empêchés, vu que l’usine d’eau était à moitié de ses capacités, d’arroser notre gazon. Dans les années à venir, je mettrai en place des collecteurs d’eaux pluviales, là où on peut, pour collecter les eaux pluviales et les utiliser quand on veut. Il y aura des jardins communautaires.»
A. Carrier. «En toute humilité, je pense que je serais le meilleur maire pour gérer les finances de la ville. Mme Lacoste a dit au débat qu’elle avait travaillé à l’ancienne commission scolaire, qu’elle avait géré ou participé à gérer. Elle était dans un comité de parents. Il ne faut pas trop charrier non plus. Moi, j’ai une entreprise qui a un chiffre d’affaires beaucoup plus important que celui de la Ville et ce budget, je l’ai géré. C’était mon argent. À chaque fois qu’il sortait un dollar, il fallait que ça rapporte quelque chose. Il y a quelque chose qui n’existe pas présentement à Drummondville, c’est un comité des finances qui ne fait que contrôler les finances jour après jour pour ne pas dépenser à gauche et à droite. Il y aurait aussi un bureau sur l’environnement pour contrôler ce qui se passe. Il y a des personnes à la Ville, comme Roger Leblanc, qui pensent environnement, qui pensent réduction à effet de serre. On va avoir un bureau qui va gérer ça. On va avoir non seulement un désir de faire quelque chose, mais il va y avoir des actions qui seront posées. Quand je suis arrivé comme maire, il y avait une énorme pression d’abolir la SDED. Les grands événements ont été enlevés à la SDED, pensant faire mieux à la Ville. Déjà qu’à la Ville, on a tellement de choses à faire qu’on fait tout, mais tout à moitié. Il n’y a rien qui va de l’avant. Alors les comités vont être réduits, mais les comités importants vont être formés. Je pense que la SDED, il faut la garder. Ce sont des gens compétents. Au Québec, nous sommes des leaders.
S. Lacoste. Il nous faut une gestion saine, transparente et responsable. Quand je parle de saine, je ne veux pas alourdir la fonction publique en créant de nouvelles structures comme le bureau de l’environnement. On est choyé à Drummondville, on a une division de l’environnement. On a sur le territoire le CRECQ, qui est l’interlocuteur privilégié du ministère de l’Environnement. On a tout mis en place pour pouvoir travailler ces questions-là. Pour une gouvernance responsable, on s’est doté en 2015 d’un GPS financier, d’un cadre solide. Il faut le respecter, il faut faire confiance aux gens avec qui on travaille et qui vont nous permettre de maintenir notre cadre financier. La gouvernance transparente, je comprends qu’on a 15 personnes qui siègent autour de la table à la SDED et j’ai confiance en eux. Par contre, quand il est question d’une entente avec un DG, qui est aussi respecté et connu, et qui à la base était en convalescence. Maintenant, on apprend qu’il s’en va à la retraite avec une entente qui doit être confidentielle. Je me pose des questions et je ne dois pas être la seule. Quand on parle de transparence, si c’est pour une raison personnelle, ça se dit. Ça se dit et on va respecter ça. S’il y a d’autres raisons, à ce moment-là, il sera possible d’en discuter. Je pense aussi que quand on parle de transparence, il faut être à l’écoute des autres personnes, à l’écoute des organismes qui travaillent sur le terrain. J’ai toujours cru en la SDED pour les moyens financiers. La question des grands événements, c’est naturellement parce que notre département des loisirs, c’est lui qui coordonne les grands événements. La question était simplement pour une question d’efficacité. Est-ce que ça serait mieux d’être rapatrié à Drummondville? On n’a pas encore la réponse. On l’a posé la question, mais le conseil a terminé. Donc, pour moi, ce qu’il manque à Drummondville, c’est une gouvernance saine, responsable et transparente.
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