5. Waste Management
Jusqu’où faut-il aller pour préserver le droit de réglementer le territoire de Drummondville dans le dossier du site d’enfouissement dans lequel le gouvernement du Québec est intervenu?
S. Lacoste. Le gouvernement, par son décret, est venu jouer dans les pouvoirs d’une municipalité. On doit se défendre. La problématique au niveau de ce site, ce n’est pas parce que Waste Management n’essaie pas de mieux faire les choses. Mais il n’y a aucune membrane éternelle sur la Terre. La question n’est pas de savoir s’il y aura un déversement un jour, mais quand il y en aura un. Le problème du site de WM est qu’il est trop proche d’une réserve d’eau d’une population dans son entièreté. En tant que Ville, il faut être conséquent et défendre nos citoyens jusqu’au bout. Il n’y a pas d’autres solutions. On ne peut pas décréter une zone d’intervention spéciale en mentionnant l’urgence de 10 ans. 10 ans, ce n’est pas une urgence, c’est une mauvaise planification. Il y a deux décrets. Il y en a un qui permet de continuer d’empiler les déchets pendant une année. On a justement au Québec un BAPE qui doit se terminer en décembre. Peut-on attendre ses conclusions avant de décider de décréter une urgence de 10 ans? Il faut avoir une vision à long terme de ce qu’on va faire. Il faut mettre des incitatifs en place pour créer moins de déchets. Nos citoyens à Drummondville sont exemplaires. Est-ce qu’on peut s’améliorer encore un peu? Oui certainement, mais les Drummondvillois font déjà des efforts. Pourquoi les autres villes qui nous amènent leurs déchets ne le font pas elles aussi? C’est un effort collectif qu’il faut créer et ce n’est pas à Drummondville à payer pour le manque d’investissements des autres villes. Donc, la Ville a été très claire : nous allons travailler jusqu’au bout pour défendre nos citoyens.
A. Carrier. Waste Management, c’est une bombe à retardement, selon moi et selon plusieurs écologistes aussi. La superficie qui serait allouée avec ce décret, c’est pratiquement la même grandeur que ce qui a été fait jusqu’à présent. Étant donné qu’on enfouit moins, malgré tout, on en a pour beaucoup plus que 10 ans. On parle donc de plusieurs années à venir avant que ce site soit plein. J’ai dit qu’on allait acheter les terres avoisinantes pour ne plus que ça arrive. Supposons que dans 25 ans, la phase 3B qui est encore pleine, probablement que quelqu’un va encore dire qu’il ne reste plus d’espace ailleurs pour envoyer les déchets et qu’on va continuer de le faire au site d’enfouissement de Saint-Nicéphore. Le gouvernement peut forcer une ville dont le propriétaire du terrain est privé, comme WM. Le décret ne pourrait pas arriver si les terres nous appartenaient. Je pense que ça aurait dû être fait dans le passé. Si ça avait été fait, on n’aurait pas le problème qu’on a aujourd’hui. Maintenant, on le sait. Le décret est là. On s’attend que, si on gagne encore devant les tribunaux et c’est ce qui va arriver selon moi, le gouvernement va intervenir avec une loi spéciale, comme c’est arrivé avec la crise du verglas. Et quand ça arrive, c’est terminé. On va être obligé de vivre avec. Alors ce sera de négocier avec le gouvernement si ça arrive. Comment on pourrait faire pour mieux protéger nos aires avoisinantes? Ce sera une grosse discussion.
O. Bouattour. C’est un dossier qui a fait couler beaucoup d’encre. J’ai visité WM. Avant, j’ai visité plusieurs autres sites d’enfouissement en Europe et en Amérique du Nord. WM m’a expliqué davantage sur les membranes. Mme Lacoste dit qu’une membrane ne peut pas être étanche éternellement. On ne sait pas. Moi, personnellement, je n’ai pas les compétences pour le savoir. Eux m’ont expliqué qu’il y a trois membranes en bas et trois en haut. En tant qu’humain, on continuera à consommer et à faire des déchets. À Drummondville, on est en train de payer des taxes supplémentaires pour envoyer nos déchets ailleurs, à une centaine de kilomètres d’ici. Les déchets nous viennent de l’agglomération de Montréal. Au moins, je préfère que si on prolonge la durée de vie de ce site, que ce soient les déchets des Drummondvillois. En collaboration avec WM, la Ville va donner des formations pour dire quoi mettre dans les bacs gris et comment réduire les déchets.
6. Qualité de vie
Cela a été démontré au Québec, lorsque les villes investissent dans des infrastructures liées à la qualité de vie, comme dans les parcs de quartier, les gens sont au rendez-vous et voient ces installations comme un appel aux saines habitudes de vie. Par exemple, à Drummondville, on peut penser à la Promenade Rivia. Comptez-vous, si vous êtes élu, poursuivre dans ce sens et de quelle façon?
S. Lacoste. «Mon objectif est de rendre la piste Rivia jusqu’à Saint-Joachim et éventuellement d’avoir une passerelle pour traverser et finalement concrétiser une boucle cyclable digne de ce nom à Drummondville. Pour ça, il va aussi falloir prendre un leadership avec le Parc régional de la MRC de Drummond parce que ça ne bouge pas. Il n’y a rien en ce moment qui nous aide à développer ce genre d’infrastructure de plein air et on a, à Drummondville, de belles opportunités. Il faut absolument pouvoir concrétiser ça et ça va prendre une collaboration de la MRC pour y arriver. On n’a pas de montagne ici. On a une belle rivière. Je crois que c’est important de la redonner aux citoyens. On voit que tout le monde du cyclisme est en essor, mais ayons une piste cyclable digne de ce nom! Le ponton qui relie les deux rives est extrêmement sollicité durant tout l’été. Faisons en sorte que ça devienne une force. On a déjà mis de l’avant une marque qui est le Parc-à-parc et, ça, ça peut se renforcer avec la continuité de la promenade Rivia. Maintenant, faisons en sorte qu’elle soit assez développée pour la faire rayonner à l’extérieur de Drummondville.»
O. Bouattour. «Depuis quatre ans, Drummondville accueille beaucoup de gens. La rivière, c’est le centre de développement et d’amusement. Il y a plusieurs projets à mettre en place. Une passerelle, c’est une très bonne idée, toutes les grandes villes ont ça. Moi, je cite l’exemple de Calgary qui a une passerelle rouge très célèbre. Elle servira les cyclistes, les gens qui se baladent à pied ou en trottinette électrique. Un bateau-mouche pour animer la rivière serait une bonne idée. Le ponton qui a été fait il y a quatre ans est une idée extraordinaire. Ce n’est pas la ville qui va investir seule dans ces projets. Il y a des subventions provinciales, fédérales et le secteur privé.»
A. Carrier. «La qualité de vie, c’est plusieurs petits gestes qui sont posés par la Ville qui font en sorte que les gens se sentent bien d’être chez nous, chez eux. Beaucoup de gens sont frustrés des pistes cyclables improvisées et qui ne sont pas interconnectées sécuritairement. Le centre-ville n’est pas attrayant. Il n’y a rien au centre-ville, il n’y a pas d’activités. Alors moi, j’ai dit de créer des shows, créer un mouvement pour que les gens aient quelque chose à aller voir dans leur propre ville comme à Trois-Rivières. Le plan de match : c’est Trois-Rivières.
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