3. Centre-ville
La Ville de Drummondville a un grand projet dans ses cartons depuis trois ans : le quartier Fortissimo au centre-ville. Comptez-vous aller de l’avant avec le concept qui a été présenté par la firme d’architecture Atelier Pierre Thibault – et soumis en consultation publique – ou si vous allez présenter une autre option à la population?
A. Carrier. «Non, je n’irai pas de l’avant avec la Fortissimo avec le projet tel quel, car c’est irréalisable. C’est un échec total. C’est une conception qui relève de l’Europe. Ç’a n’a ni queue ni tête. D’ailleurs, aucun promoteur ne s’est pointé. Il faut plutôt créer un environnement où monsieur et madame Tout-le-Monde pourraient aller pique-niquer, par exemple. Je vais avoir bientôt un projet réalisable et faisable à la place de ce projet. Récemment, j’ai demandé aux architectes locaux ce qui pourrait être faisable et rentable. Maintenant, les plans et devis sont en route pour faire des rues, car il y a eu des arrangements avec le Collège Saint-Bernard, ce que l’ancien conseil n’a jamais pu faire autre que de se chicaner. Ce projet-là va voir le jour, mais pas de la façon dont il a été dessiné.»
O. Bouattour. «Je n’ai pas de détails sur ce projet-là, sincèrement.
S. Lacoste. «Oui, je veux continuer le plan tel qu’il a été proposé. Pourquoi? Parce qu’il y a une acceptabilité sociale. Ce plan a été développé avec les citoyens de Drummondville. C’est sûr que lorsqu’on va chercher de nouvelles façons de faire, ça demande une adaptation, mais je crois qu’on a prouvé par le passé qu’on pouvait être agile. On a d’ailleurs été cité dans La Presse, comme étant la façon de développer les quartiers de l’avenir. Avec les changements climatiques, il faut penser autrement. Là, on démocratise un peu la rivière, c’est-à-dire qu’avec la passerelle, on redonne l’accès aux citoyens à la rivière. Aussi, on a pensé à des infrastructures sportives pour justement pallier le manque de cour des deux écoles proches et on souhaite y implanter des services de garde. Donc, on va avoir tout à proximité, ça va faciliter et limiter les déplacements. On a également pensé à créer une mixité de clientèle avec les logements abordables, sociaux, familiaux, et même, luxueux. Quand on crée une mixité, ça crée un tissu social fort. Les gens s’entraident. C’est le concept du village à l’intérieur d’une ville. On a également pensé à des stationnements sous-terrain. Pourquoi? Pour redonner aux citoyens, des espaces publics.» L’objectif avec ce projet, c’est faire différemment, d’entrer dans le nouveau siècle pour être capable d’être résilient et faire face aux changements climatiques, entre autres choses.
4. Mobilité active et durable
Selon Statistique Canada, les Drummondvillois se déplacent dans une proportion de 89 % en auto solo. Quelles actions concrètes pourraient être mises de l’avant pour diversifier les modes de transport et ainsi réduire les gaz à effet de serre?
A. Carrier. Je pense que l’interconnexion des pistes cyclables devra être mieux pensée. Vous savez, c’est un échec total sur le boulevard Jean-De Brébeuf. Je ne peux pas croire que quelqu’un ait pu décider ça. On a vu récemment sur la rue Saint-Pierre ce que ça crée : de la frustration de beaucoup de gens. Je ne peux pas croire qu’on soit obligé de faire des pistes cyclables sur des rues très achalandées. Quand je faisais du vélo avec mes enfants, je n’allais pas sur le boulevard Saint-Joseph. J’allais sur les petites rues où j’étais certain que mes enfants allaient être en sécurité. Pour le reste, l’environnement, ça n’a pas de prix. Alors, passons à l’acte et arrêtons d’en parler.
O. Bouattour. Il y a eu une campagne récemment qui a incité les gens à aller au boulot en utilisant un vélo. J’ai fait mes propres statistiques et j’ai constaté que les gens utilisent individuellement des autos polluantes, qui dégagent beaucoup de CO2. En tant que Ville, on a les moyens de mettre des bornes électriques pour inciter les gens à avoir individuellement une voiture électrique. Une autre priorité sera de mettre en place des trottinettes électriques. On a sept ou huit mois d’été au Québec. On pourrait se promener en trottinette un peu partout en ville, aller d’un parc à l’autre, et aller cueillir une tomate rurale dans un jardin communautaire. Il faudra aussi électrifier nos autobus.
S. Lacoste. La mobilité active, il faut bien la comprendre. Ce n’est pas une balade la fin de semaine, avec nos enfants. Le but est d’aller au travail, de faire des commissions en vélo ou à pied. Ce cycliste ou ce piéton aura le même réflexe que l’automobiliste : il voudra prendre le chemin le plus court. On a la responsabilité de protéger tous les usagers. Il ne faut pas mettre en compétition les automobilistes avec les cyclistes. Il faut faire en sorte que chacun a sa place sur la route. C’est sûr qu’on ne peut pas rénover tout le réseau routier d’un coup. On doit y aller par phases et c’est pourquoi nous avons adopté une politique de rues complètes, qui nous permet de mieux préparer nos routes pour accommoder les gens qui décideront de se déplacer à vélo ou à pied. La mobilité durable ne veut pas dire qu’une personne n’aura pas d’auto chez elle. Ça veut dire qu’elle aura le choix. Il faudra changer peu à peu la culture de l’auto-solo et se doter d’une vision.
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