MAGAZINE. Steve Laplante brille par sa polyvalence. Que ce soit sur la scène, devant ou derrière la caméra, le Drummondvillois a plusieurs projets à son actif, se taillant une place de choix dans le milieu artistique québécois. Rencontre avec un homme passionné qui a eu un coup de foudre pour son métier.
C’est d’abord l’improvisation qui a piqué la curiosité de Steve Laplante. «Quand j’étais plus jeune, j’écoutais beaucoup les soirées de la Ligue nationale d’improvisation (LNI) à la Télé-Québec, dans les années 1980. C’était un jeu qui m’attirait beaucoup. J’ai eu un premier intérêt pour l’improvisation. Ça m’a donné le goût de faire du théâtre, plus tard au cégep», exprime-t-il.
Après avoir obtenu son diplôme d’études secondaires au Collège Saint-Bernard, ce dernier s’est dirigé vers le Cégep de Drummondville, dans l’optique de poursuivre son cheminement à l’université. Au moment de choisir un programme, Steve Laplante a fait face à un mur. «Je ne savais pas dans quoi je m’en allais à l’université. J’étais un peu mêlé. Ce n’était pas clair, soutient-il. Le théâtre m’attirait beaucoup.»
Le jeune homme a tenté sa chance, sans se fixer d’attentes. «Je m’étais dit que j’allais faire des auditions dans les écoles de théâtre et que si ça ne marchait pas, au moins, j’aurais l’esprit tranquille. Pendant mes auditions, je n’étais vraiment pas sûr de mon affaire. J’étais vraiment intimidé par tout ce milieu-là », témoigne-t-il.
Steve Laplante a réussi à sortir du lot. «À l’École nationale de théâtre, ils sélectionnent des gens pour faire un stage de cinq jours. Je faisais partie des finalistes. Pendant le stage, j’ai réalisé que c’est vraiment là que je voulais aller. Avant d’avoir la réponse, le dernier soir, j’espérais vraiment être sélectionné. Il n’y avait plus aucun doute dans mon esprit.» Comble de bonheur, il a été accepté.
Dès son entrée, le sentiment d’imposteur, qui assaillait Steve Laplante lors des auditions, a rapidement repris le dessus. «Il y avait beaucoup de professeurs pour qui j’avais beaucoup d’admiration. Je me retrouvais dans le même monde qu’eux et ça m’a pris du temps à l’assimiler. Aussi, j’avais des collègues dans ma classe qui avaient beaucoup d’expérience. Il y avait un décalage.» Au fil des quatre années d’études, l’artiste a mis de côté ses appréhensions afin de se bâtir une solide confiance en soi, prêt à affronter le marché du travail.
Littoral
En sortant de l’École nationale de théâtre, un projet attendait Steve Laplante. «J’ai été chanceux. Je me suis mis à travailler sur un show de théâtre qu’on a répété toute l’année avec Wajdi Mouawad, qui est un metteur en scène avec qui j’avais travaillé à l’école. Il m’a demandé de faire un show avec lui. Ça m’a permis de partir en tournée. C’est un spectacle qui a eu beaucoup de succès. Il s’appelait Littoral. On est allé en Europe», mentionne l’artiste, alors que sa vingtaine a été teintée par cette expérience. Devant son succès, Littoral a été adapté au petit écran en 2004.
En parallèle, le Drummondvillois avait une compagnie de théâtre bien à lui. «Après ma troisième année d’étude, j’ai fondé avec des chums de ma classe un théâtre d’été à Drummondville, au camping des Voltigeurs. On a pris une salle communautaire pour la convertir en cabaret», explique-t-il.
Steve Laplante a été attiré par le côté créatif des productions. «On a monté un show et on s’est dit que ça coûterait moins cher si on écrivait le show. Je me suis dit que j’allais m’essayer. Je me suis mis à écrire à cause de ça. C’était dans le but de sauver des coûts sur les droits d’auteur des pièces.»
L’écriture
La pièce de théâtre Entre-deux a vu le jour en 1998, racontant l’histoire de deux célibataires endurcis qui tombent en amour. «Cet été-là , ça a marché vraiment fort. C’était un été magique, raconte-t-il, les étoiles dans les yeux. On a vraiment eu du fun. Les salles se remplissaient. Il y a eu une belle popularité. Aussi, on avait joué à Montréal. Le texte a vécu et il y a d’autres théâtres d’été qui l’a repris comme à Châteauguay, Gatineau et Terrebonne».
Par la suite, Steve Laplante a été approché par le Théâtre du Tandem en Abitibi-Témiscamingue pour un projet d’écriture. Ainsi est né la comédie dramatique Le long de la principale. «C’est l’histoire d’un gars qui est à la recherche de son père qui est décédé subitement sur le plancher de la cuisine. C’est une fable sur la mort», explique l’auteur. Dans le récit, le personnage principal passe la journée à marcher sur le long de la rue Principale, à Saint-Icitte, rencontrant une panoplie de personnes colorées.
Sans contredit, ces expériences ont été bénéfiques pour la carrière de l’artiste. «Ça a fait en sorte que j’ai développé cette arme qui est l’écriture. Si je n’avais pas écrit, je ne sais pas si je serais encore comédien aujourd’hui, bien honnêtement. Ça m’a permis d’ajouter des cordes à mon arc», affirme-t-il.
Devant et derrière la caméra
Son amour pour le jeu s’est aussi transposé à la télévision. «C’est arrivé vraiment tranquillement. Pendant les dix premières années, j’ai pratiquement juste fait du théâtre. Un réalisateur est venu voir un show que j’ai fait et il m’a donné une chance. Ça a bien été et il m’a rappelé pour un autre projet.»
De fil en aiguille, les opportunités se sont enchaînées. La série Aveux, dans laquelle il incarnait Luc Desharnais, a été une expérience inoubliable. «Quand j’ai décroché cette série, je savais qu’il se passerait quelque chose et que ça serait bon. C’était vraiment un scénario hallucinant. C’est une série vraiment marquante pour moi. On m’en parle encore d’ailleurs!», s’exclame-t-il.
Depuis quatre ans, Steve Laplante fait partie du groupe d’auteurs qui écrit la populaire série Léo, en plus d’y jouer un personnage. Si la troisième saison a été tournée au printemps dernier, le Drummondvillois travaille actuellement sur la quatrième saison.
Écrire pour le théâtre et la télévision a son lot de différences, reconnaît-il. «Au théâtre, on est beaucoup plus libre pour le temps et la forme. Les épisodes de Léo sont d’une durée de 21 minutes 36 secondes. On a deux blocs de pause. C’est beaucoup plus encadré comme structure de travail.»
Steve Laplante se plaît à explorer les différentes sphères de son métier. «On dirait qu’avec les années et le temps, j’ai besoin de toutes ces affaires-là . Le théâtre et la scène, c’est d’où je viens. L’écriture, c’était pour moi compliqué. Maintenant, j’ai besoin de ces moments-là où je suis seul devant mon ordinateur. J’ai aussi un intérêt à tourner pour la télé. J’ai un projet de film qui s’en vient aussi. Je me considère vraiment chanceux de pouvoir travailler sur des projets que j’aime», conclut-il, tout sourire.
Où voir Steve Laplante prochainement?
À la télévision, Steve Laplante figurera dans les émissions suivantes : Après, à Radio-Canada, Pour toujours, plus un jour, sur Noovo, C’est comme ça que je t’aime, sur ICI Tou.tv Extra et Léo, sur Club illico.
Au théâtre, l’acteur fera partie de la distribution de la pièce Deux femmes en or au Théâtre La Licorne, en janvier.
Au cinéma, il a d’ailleurs tourné dans le film Baby-sitter, qui sera prochainement à l’affiche.