Un premier débat électoral pour les candidats à la mairie de Drummondville

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Par Marilyne Demers
Un premier débat électoral pour les candidats à la mairie de Drummondville
Othman Bouattour, Alain Carrier et Stéphanie Lacoste, ont croisé le fer pour la première fois lors du débat électoral organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond. (Photo : Ghyslain Bergeron)

POLITIQUE. Les trois candidats à la mairie de Drummondville, Othman Bouattour, Alain Carrier et Stéphanie Lacoste, ont croisé le fer mardi à l’occasion du débat électoral organisé par la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID).

Au cours de l’événement animé par Sophie Bergeron, les candidats ont répondu à des questions des membres relativement aux enjeux économiques. La pénurie de main-d’œuvre est l’une des préoccupations  abordées au cours de la soirée tenue à l’ancienne usine Denim Swift.

À ce sujet, Alain Carrier n’a pas manqué de souligner, à plusieurs reprises au cours du débat électoral, le leadership de la Société de développement économique de Drummondville (SDED), notamment en ce qui concerne le recrutement de travailleurs à l’étranger. Il entend poursuivre en ce sens s’il est élu.

Othman Bouattour. (Photo Ghyslain Bergeron)

De son côté, Othman Bouattour a mentionné l’importance de l’automatisation au sein des industries. «Nos jeunes, on fera un programme pour qu’ils aient accès et plus d’informations sur les industries locales ici, pour que quand ils aient leur diplôme, ils intègrent le marché du travail plus rapidement», a-t-il suggéré, également.

Quant à Stéphanie Lacoste, elle estime qu’il faut créer une synergie entre les entreprises afin qu’elles soient complémentaires. Elle souhaite miser sur un virage technologique et travailler en collaboration avec le Centre national intégré du manufacturier intelligent (CNIMI) qui rassemblera sous un même toit les activités d’enseignement, de recherche, de valorisation et de transfert de technologies.

Au cours de l’échange, Alain Carrier a critiqué les membres du conseil municipal sortants de ne pas avoir acquis de nouveaux terrains afin d’accueillir de nouvelles industries sur le territoire drummondvillois. Il leur a aussi reproché d’avoir été «bloqué» pour 200 millions de dollars de projets, faisant notamment référence au projet immobilier du promoteur Novellis qui prévoyait la démolition de l’ancien couvent du site des pères Montfortains pour faire place à des logements pour étudiants et travailleurs étrangers.

Toujours en ce qui a trait à l’expansion du parc industriel, Stéphanie Lacoste a rappelé que la Ville a entrepris une étude, qui est toujours en cours. «À long terme, le plan de math est déjà sur la table. Le parc industriel, on le sait où il doit aller», a-t-elle fait savoir. À court terme, elle a mentionné que la SDED a été mandatée pour optimiser les espaces existants, alors qu’à moyen terme, la réalisation du parc industriel Saint-Charles se poursuit.

Othman Bouattour a proposé de fusionner Drummondville avec les municipalités de Saint-Cyrille, L’Avenir et Saint-Germain-de-Grantham, ce qui permettrait de créer de nouveaux espaces industriels.

Développement durable et transport en commun
En ce qui concerne le développement durable, Stéphanie Lacoste veut concentrer les interventions autour de trois principaux axes, soit social, environnemental et économique. «Il faut absolument s’assurer que chaque projet présenté réponde à ces trois axes», a-t-elle mentionné.

Elle souhaite obtenir un «engagement ferme» pour la création d’un Train à Grande Fréquence (TGF), ce qui permettrait entre autres de réduire les gaz à effet de serre (GES).

Othman Bouattour propose l’ajout de panneaux solaires sur les toits des bâtiments publics. «On produit notre propre énergie localement», a-t-il affirmé, ajoutant vouloir mettre en place un premier hôtel écologique en utilisant des GES.

Alain Carrier. (Photo Ghyslain Bergeron)

Alain Carrier a une fois plus exigé la fermeture du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore. «S’il y a fermeture – et je pense qu’il y aura – il va falloir s’occuper adéquatement du méthane qui va continuer à être produit par les déchets qui sont empilés. Il va falloir continuer à prendre des échantillonnages d’eau», a-t-il soutenu.

Il envisage d‘implanter un «bureau de l’environnement, des changements climatiques et du développement durable». Il veut aussi ajouter des bornes électriques sur le territoire.

Les trois candidats étaient d’accord pour dire qu’il faut faire davantage d’efforts pour améliorer le transport en commun. Alain Carrier entend notamment opter pour l’électrification des autobus et mieux desservir le secteur de Saint-Nicéphore. Othman Bouattour souhaite aussi des autobus électriques fabriqués localement. Stéphanie Lacoste veut s’assurer d’avoir une densification des secteurs, dont le boulevard Saint-Joseph, ainsi que travailler avec Québec pour un meilleur financement de ce service.

Engagements

Lors du débat électoral, des engagements ont été prononcés par chacun des candidats. S’il est élu, Othman Bouattour désire implanter un service de trottinettes électriques au centre-ville. Il propose d’organiser un festival acadien à la fin août.

M. Bouattour veut mettre en place de l’énergie renouvelable dans le parc Woodyatt et ajouter des jardins communautaires dans les quartiers. «Nous sommes tous Drummondvillois et fiers de l’être. Une ville qui nous accueille, qui nous ouvre à grand cœur les bras, est une ville où on terminera nos études, où on va y rester. Donc, inciter les gens à voir la vie agréable», a-t-il indiqué.

Pour sa part, Alain Carrier s’engage à redynamiser le centre-ville, notamment par l’ajout d’un projet immobilier, qui a d’abord été présenté comme un stationnement étagé, ainsi que l’installation d’un chapiteau au parc Woodyatt afin d’y tenir des spectacles.

M. Carrier veut mener à terme son projet visant à contrer le manque de places en garderie à Drummondville. «Je sais ce qu’il faut faire et d’ici décembre, il va y avoir plus de 300 places qui vont être débloquées», a-t-il promis.

Il s’engage à poursuivre le développement économique et à aller chercher 1 milliard d’investissements sur quatre ans. «Ça va représenter 6,5 millions de dollars par année d’entrée d’argent», a-t-il précisé, ajoutant vouloir poursuivre la réfection du réseau routier.

Stéphanie Lacoste. (Photo Ghyslain Bergeron)

Quant à Stéphanie Lacoste, elle promet de trouver un nouveau festival. «Je prends l’engagement de trouver un festival pour remplacer ce qu’on avait avant sur le territoire. Le Festival de la poutine, c’est merveilleux pour terminer la saison estivale, mais au cœur même de la saison, qu’est-ce qu’on a? Il faut trouver un événement qui va redonner la fierté aux Drummondvillois», a-t-elle dit.

À court terme, elle veut mettre en place la campagne Ça va bien donner en vue de l’approche du temps des Fêtes pour faire rayonner le centre-ville. Elle propose aussi d’ajouter de l’animation dans le parc Woodyatt.

Mme Lacoste insiste sur l’importance de créer du logement social afin de répondre aux besoins de logement des ménages à faible et moyen revenu. Elle mise aussi sur la création de places en service de garde, un dossier sur lequel elle a travaillé. «Je suis heureuse de savoir que le chantier a fait en sorte que le ministère de la Famille a changé le statut de notre région de pleinement desservi à manque de places. On a fait des pressions avec l’UMQ pour être en mesure d’avoir un financement et des allégements pour pouvoir concrétiser plus rapidement les places déjà obtenues sur le territoire. On devrait avoir des nouvelles bientôt, des bonnes annonces de places maintenant octroyées, alors qu’avant on n’était pas dans les appels d’offres», a-t-elle soutenu.

Le débat électoral a été relayé au grand public le 20 octobre sur les ondes de NousTV. L’émission sera en rediffusion le 21 octobre, à 19h30 et 22h. Il est également disponible sur le web.

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