ENVIRONNEMENT. Trois organismes unissent leur voix afin de dénoncer «le saccage environnemental» mené par Waste Management (WM), qui a entrepris des actions afin de poursuivre l’exploitation du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore.
La Coalition pour une action citoyenne solidaire (COACS), le Comité vigilance hydrocarbures de Drummondville (CVHD) et le Groupe d’opposition au dépotoir de Drummondville (GODD) estime que cette démarche de la multinationale n’a pas lieu d’être puisque la Cour supérieure du Québec doit examiner la légalité des décrets émis par le gouvernement du Québec.
«La compagnie veut mettre la population devant le fait accompli et tente donc de rendre très difficile tout retour en arrière advenant que la Cour supérieure juge illégaux les décrets gouvernementaux. C’est tout à fait inacceptable pour une compagnie qui affirme être un bon citoyen corporatif», indique le porte-parole du GODD, Jean-Guy Forcier, par voie de communiqué.
Roger Pomerleau, du CVHD, n’a pas mâché ses mots envers le gouvernement du Québec qui est intervenu à plus d’une reprise, alors que se déroulaient des processus judiciaires. «Après avoir tenté d’intimider le juge Immer de la Cour supérieure en lançant un premier décret au milieu des audiences du tribunal, puis la Cour d’appel en créant une zone d’intervention spéciale alors que le plus haut tribunal du Québec s’apprêtait à examiner les prétentions de la compagnie, voilà qu’on dévaste le territoire convoité alors que le débat sur la légalité des décrets allait s’enclencher», soutient-il.
«Cette politique de la terre brûlée montre aussi tout le mépris de la compagnie pour la population de Drummondville et cela met en lumière aussi les mensonges du gouvernement Legault qui avait toujours affirmé qu’aucun projet ne serait autorisé sans acceptabilité sociale», poursuit Roger Pomerleau.
Alain D’Auteuil de la COACS et conseiller municipal sortant du district 4, s’inquiète pour sa part des «menaces à la qualité de l’eau potable» : «J’ai déjà utilisé le budget de recherche dont je disposais pour faire réaliser des études sur les contaminants qui sont rejetés par le site vers nos sources d’eau potable et là, sans étude d’impact et sur la base d’une consultation bidon, on va de l’avant en détruisant des zones humides si essentielles pour faire face aux dérèglements climatiques, c’est complètement inadmissible.»
Les porte-parole des trois organismes travaillent à l’élaboration d’un plan d’action s’étendant sur plusieurs mois afin de mettre fin au site d’enfouissement de Saint-Nicéphore. (MD)