FAITS DIVERS. L’adolescente qui reposait dans un état critique, après avoir été happée par une automobiliste vendredi soir, a succombé à ses blessures, a annoncé la Sûreté du Québec.
Selon l’oncle de la victime, Patrice Demers, rencontré sur place par L’Express, il s’agit d’Emily Villeneuve, âgée de 13 ans.
L’ambiance était au recueillement, samedi, alors que la communauté de Saint-Majorique-de-Grantham est en deuil. Sur les lieux de l’accident, sur le boulevard Saint-Joseph Ouest, une croix a été érigée à la mémoire de la victime.
Trois jeunes filles s’y trouvaient, encore sous le choc des événements de la veille. «J’étais dehors quand j’ai entendu l’impact, raconte une jeune fille, âgée de 11 ans. Quand j’ai vu la scène, je suis tombée par terre et j’ai fait une crise de panique. Je n’arrivais plus à me lever. Mes parents essayaient de me relever parce que j’étais par terre dans la roche. Je criais. J’avais peur. Je ne me sentais pas bien.»
Le trio voulait absolument souligner le départ de leur amie en déposant des bouquets de fleurs, des toutous et quelques photos. «C’était une personne gentille, sociable, drôle et persévérante. C’était un vrai petit rayon de soleil. Tout le monde l’aimait», témoigne une adolescente de 12 ans.
Quelques voisins ont également été de passage par solidarité. La tristesse se lisait sur tous les visages. Une résidente de Saint-Majorique-de-Grantham, Karine Tessier, était présente en compagnie de son conjoint et ses deux enfants. «Je connais la mère. Je suis allée à l’école avec elle. On a un lien émotif là-dedans. Je voulais venir par support. On en a des enfants et on ne veut pas que ça nous arrive», exprime-t-elle, d’une voix tremblante.
Pour sa part, Guy Bourgeois est propriétaire d’une maison située à quelques pas où l’accident s’est produit. À ses yeux, la vitesse des automobilistes sur la route a toujours été inquiétante. «J’ai trois enfants, 9 ans, 11 ans et 13 ans. Je n’arrête pas de leur dire de ne pas passer ici. Je ne veux pas que mes enfants circulent ici quand je ne suis pas là. C’est dangereux.»
Un appel au changement
Rencontré à son domicile, dans le stationnement, l’oncle de la victime était bouleversé. L’accident s’est produit pratiquement devant sa maison. Quelques membres de la famille se sont joints à lui, samedi en après-midi. «On n’a pas encore encaissé la nouvelle. Mon père vient d’arriver de Sainte-Justine avec ma sœur», souffle Patrice Demers.
Dans son garage, des citoyens étaient déjà en action, en train de faire des affiches pour inciter les automobilistes à réduire leur vitesse. Par sa prise de parole, Patrice Demers désire partager la réalité de son quartier. «Ça fait six ans que je reste ici. Mes enfants vont à l’école à pied. Ils n’ont pas de corridor pour marcher. Il n’y a pas de brigadier pour les faire traverser. Les chars roulent en fou. C’est assez débile. Personne ne respecte la vitesse demandée.»
Plusieurs écoliers circulent sur la route, de jour comme de nuit. L’entourage de la victime veut changer la situation actuelle, par prévention.
«On ne pourra jamais ramener Emily, mais si on peut éviter que ça arrive de nouveau. Un jour, nos enfants seront vieux. Ce sera d’autres enfants qui auront besoin d’être en sécurité», ajoute la conjointe de Patrice Demers.
Rappelons qu’après l’accident, vendredi soir, l’adolescente a été transportée au centre hospitalier Sainte-Croix et transférée à l’hôpital Sainte-Justine.
Une veillée à la chandelle est organisée samedi soir, à 19h, pour rendre hommage à la victime.