MAGAZINE. Ce qui a commencé par une blague s’est transformé en projet d’apiculture pour Cendrine D’Amour et son conjoint. Le couple possède aujourd’hui ses propres ruches et produit son miel.
Native de Lefebvre, Cendrine D’Amour vit à Meleb, au Manitoba, depuis 2019. Partie y vivre avec son amoureux, elle enseigne en immersion française. Ses temps libres, elle les passe en famille dans les champs voisins de leur ferme.
«Ça partit quand j’étais enceinte de Connor. Avec le congé parental, on voulait trouver quelque chose pour s’occuper, raconte la femme de 24 ans. À la blague, j’ai acheté le livre L’apiculture pour les nuls. Finalement, on a été intrigué. On s’est dit qu’on allait acheter une ruche pour faire notre propre miel et voir comment ça fonctionne.»
C’est en approchant un apiculteur du coin pour de l’équipement qu’ils ont véritablement été initiés. «D’habitude, des travailleurs étrangers venaient l’été, mais à cause de la COVID-19, ils n’ont pas pu. L’apiculteur et son fils étaient seuls pour s’occuper de quelque 1500 ruches. Ils ont dit que si on les aidait, ils nous montreraient comment ça fonctionne et nous donneraient de l’équipement», indique Cendrine D’Amour.
En échange d’heures travaillées, le couple a bénéficié des connaissances de ces experts, pour qui les abeilles n’ont plus de secret. «Ç’a été la meilleure opportunité. Où ç’a été le plus bénéfique, c’est au niveau du nombre de détails cruciaux. On a possiblement sauvé dix années d’essais et erreurs en travaillant avec eux», souligne-t-elle.
Un passe-temps devenu gagne-pain
Les jeunes apiculteurs derrières KC Farms possèdent actuellement une vingtaine de ruches. «On a commencé avec cinq ruches l’année dernière. Les abeilles se divisent par elles-mêmes. Quand tu veux en avoir plus, tu dois être capable de les gérer et de les diviser au bon moment. On a fini avec 11 ruches l’hiver passé. Quand on a recommencé ce printemps, on en avait sept. L’an prochain, on veut monter à 85 ruches. Le plus grand défi, c’est le contrôle de population. On doit faire un bon travail à l’automne pour s’assurer que les abeilles ont toutes les ressources alimentaires dont elles ont besoin pour passer l’hiver. Au printemps, il y a un travail extrêmement important aussi qui doit être fait quand elles s’activent. C’est de s’assurer qu’elles progressent bien pour qu’elles arrivent dans la saison du miel le plus fortes possible pour avoir la meilleure production», explique-t-elle.
En déménageant à Meleb, Cendrine D’Amour et son conjoint ont découvert une communauté tissée serrée où l’agriculture est bien présente. Aux alentours de leur ferme, les champs, de luzerne et de canola notamment, servent de terrain de jeu aux abeilles. «Nos voisins nous laissent y mettre nos ruches», mentionne-t-elle.
Pour leur première récolte l’an dernier, le couple a produit environ 400 livres de miel. Cette année, il compte doubler, voire tripler la production. «On est émerveillé d’extraire notre miel, de voir qu’on a réussi à produire un produit de qualité. Les gens nous disent toujours comme commentaire que notre miel goûte comme celui quand ils étaient jeunes. Notre miel est pur, il n’y a aucune modification», fait-elle valoir.
En plus de livrer ses produits au Québec, de bouche à oreille, KC Farms s’est entendu avec la coopérative Bee Maid Honey. «On remplit nos barils de miel et on leur envoie. Il n’y a pas de limite à ce qu’on peut expédier, précise-t-elle. À chaque étape de notre projet où d’autres personnes ont été impliquées, dont la coopérative, ç’a été très simple. On a eu beaucoup d’accompagnement. Tout le monde a été très encourageant et aussi réaliste parce qu’il y a certains risques, comme la météo. Dernièrement, il y a eu des sécheresses. On reçoit beaucoup de conseils. On vit beaucoup d’entraide.»
Ayant eu la piqûre pour ce loisir, le couple a des projets pour le futur. Le conjoint de Cendrine D’Amour songe à prendre sa retraite d’ici quelques années pour se consacrer à temps plein à l’apiculture. «Notre objectif est d’avoir 800 ruches. On y va graduellement, affirme Cendrine D’Amour. Être dehors, dans les champs, c’est relaxant. On n’a pas l’impression de travailler. On aime ce mode de vie rural. On adore la vie ici!»