ENVIRONNEMENT. Drummondville s’engage à conserver 7 000 hectares supplémentaires d’ici 2031, soit 45 % de la superficie totale des milieux naturels répertoriés. Pour y arriver, la Ville s’est dotée d’un premier Plan de conservation des milieux naturels.
Actuellement, les milieux naturels couvrent 15 723 hectares du territoire drummondvillois, dont 1 638 hectares ont un statut de protection officiel. Si elle atteint son objectif, la Ville aura conservé 33 % de la superficie totale de son territoire dans 10 ans.
«La cible de conservation est déclinée en trois axes. Il y en a une qui est un axe de protection, qui représente 2100 hectares. Le deuxième axe concerne l’utilisation durable. Dans les milieux naturels qu’on veut conserver, il va y avoir la possibilité de faire certaines activités. Par exemple, on peut faire un sentier récréatif. Cet axe représente 4200 hectares. Finalement, il y a la restauration. La Ville veut faire des actions parce qu’on a des milieux où à partir de nos inventaires, on s’est aperçu qu’ils s’étaient dégradés. On s’est donné une cible de 700 hectares», indique Roger Leblanc, directeur du Service de l’environnement à la Ville de Drummondville.
Le plan permettra d’identifier les milieux naturels d’intérêt à prioriser. «On a des critères de pondération. Ce sont des valeurs élevées, soit au niveau de l’aspect biologique, soit parce que les milieux naturels vont répondre à l’adaptation aux changements climatiques ou qu’ils correspondent intégralement au seuil de biodiversité», explique Roger Leblanc.
«C’est sûr que dans le périmètre urbain, il y a moins de milieux naturels parce qu’il y a eu beaucoup de développement résidentiel, industriel, mais il y en a encore. Ceux-là sont peut-être davantage visés par la conservation parce qu’on veut en garder un minimum à l’intérieur du périmètre d’urbanisation. Ensuite, il faut aller en périphérie du périmètre urbain et après sur l’ensemble du territoire. Il y a donc une répartition en fonction de leur localisation et de leur niveau de conservation», poursuit-il.
«Double couche de protection»
Le nouvel outil vise à intégrer la conservation des milieux naturels à la planification du territoire. «Le plan va permettre à la fois de développer Drummondville et de conserver ses acquis. Les milieux naturels, ce sont des infrastructures naturelles. Si on enlève un milieu humide, peut-être qu’on va être obligé de mettre un bassin de rétention. C’est donc de mieux garder et conserver notre infrastructure naturelle parce qu’on n’a pas besoin d’investir», soutient Roger Leblanc.
Quant aux milieux naturels ne figurant pas dans la cible de 45 %, la Ville rappelle qu’ils font toujours l’objet de la règlementation provinciale, en plus de celle municipale. «Si jamais un promoteur veut faire une intervention, il se doit d’aller chercher les autorisations nécessaires auprès du ministère de l’Environnement. Ça, ça ne change pas. Avec notre plan, on a voulu ajouter une double couche de protection», mentionne-t-il.
Le Plan de conservation des milieux naturels 2021-2031 ayant été adopté, la Ville travaillera à la rédaction du plan d’action, qui s’échelonnera sur cinq ans. Celui-ci doit être présenté en octobre 2022. Les citoyens seront invités à choisir certaines actions à réaliser en fonction d’un budget défini.
Les milieux naturels à Drummondville :
- Milieux hydriques : 12 % du territoire (505 kilomètres)
- Milieux humides : 9 % du territoire
- Milieux boisés : 36 % du territoire
- Milieux ouverts : 3 % du territoire
- Réseau de connectivité écologique traversant le territoire sur une distance de 146,5 kilomètres
- Milieux naturels d’intérêt écologiques : 12,5 % du territoire (3237 hectares)