ARCHÉOLOGIE. Des artéfacts associés à différentes périodes d’occupation ont été trouvés lors des fouilles archéologiques au stationnement de la place d’Armes, ce qui confirme la valeur historique du site.
Une équipe constituée de cinq archéologues étaient sur le terrain, pour une période de huit jours. Une méthodologie précise a été employée afin de déterminer le potentiel archéologique du site.
Un géoradar a été utilisé pour déceler les anomalies dans le sol pour trouver de potentiels vestiges ou artéfacts. «Ensuite, on a enlevé mécaniquement l’asphalte et le remblai qu’il y avait par-dessus. On a fait des sondages dans ces couches-là», explique Geneviève Treyvaud, archéologue au Bureau du Ndakina.
Un total de 12 sondages a été réalisé sur le site. Plus de la moitié se sont révélés positifs.
Aux yeux de l’experte, le plus bel artéfact trouvé est un encrier. «Il n’était pas loin de la première école. L’encrier est sûrement lié à cet endroit. Il est cassé», mentionne-t-elle. Des pièces de céramique ont aussi été déterrées, datant entre autres de l’époque anglaise.
Des bouteilles, des os animaux de boucherie et des fragments de pipe font partie des trouvailles. «On retrouve beaucoup d’artéfacts, mais ce sont tous de petits morceaux. Il n’y a pas d’artéfacts complets ou plus ou moins complets. On est quand même capable de reconstruire quelques pièces.»
En milieu urbain, il arrive souvent que les objets soient brisés. L’intervention humaine a pour conséquence de perturber le sol. Par exemple, l’équipe d’archéologues a découvert des vestiges en mauvais état. «Il reste seulement des pierres tombées les unes à côté des autres avec du mortier. Le mur n’est plus en place.»
Rappelons que le site a eu plusieurs interventions au fil du temps, comme la démolition et la reconstruction de certains bâtiments ou de routes. D’ailleurs, des éléments des anciennes glissades d’eau du parc Woodyatt et des objets du Mondial des cultures ont aussi été découverts par les archéologues. «C’est drôle de voir comment ce lieu a changé à travers le temps», commente-t-elle.
Même si les éléments trouvés sont incomplets, il est tout de même possible de retracer la vie quotidienne des Drummondvillois, à différentes époques historiques. Le site a bel et bien un potentiel à exploiter. «Ce que je vais recommander, c’est de faire d’autres sondages ciblés un peu partout dans le stationnement. On sait environ où sont les maisons. Il faudrait cibler les arrière-cours de maison. À l’époque, c’est à cet endroit qu’on jetait les restes de table. On peut voir ce que les gens mangeaient à la fondation de Drummondville, au début du 19e siècle jusqu’au début 20e siècle.»
Par contre, Geneviève Treyvaud ne voit pas la pertinence de réaliser des fouilles archéologiques à «aire ouverte», comme sur le site de Pointe-à-Callière à Montréal.
Notons qu’aucun artéfact lié à la période précontact n’a été trouvé, en lien avec le portage. «Probablement que le site a été très nettoyé ou nous n’étions pas à la bonne place.»