POLITIQUE. Le conseiller municipal du district 4, Alain D’Auteuil, reproche une fois de plus au maire Alain Carrier et son équipe d’orchestrer «une campagne de dénigrement» contre lui.
Alain D’Auteuil a réagi par lettre ouverte à la question posée lors de la récente séance publique par la citoyenne Diane Léger, qui est aussi la directrice de campagne de Carole Léger de l’équipe Carrier. Cette dernière a questionné le maire sur le «statut» du conseiller municipal sortant.
«Cette question partisane, posée en violation flagrante des règles démocratiques d’un conseil municipal encore en fonction, a amené une réponse tout aussi partisane du maire Carrier. […] Car quelle fut la réponse du candidat Carrier? J’aurais, selon ses prétentions, manqué aux règles d’éthique ce qui m’aurait valu d’être exclu du comité où j’exerçais la vice-présidence, ce qui est une demi-vérité ou plutôt un demi-mensonge», a écrit Alain D’Auteuil.
Le conseiller municipal, qui souhaite être réélu le 7 novembre comme indépendant, fait référence à la décision de la Commission municipale du Québec de ne pas déclencher d’enquête après avoir été mise au fait d’une situation le concernant. En février 2020, Alain D’Auteuil a perdu la vice-présidence de la Commission de l’environnement pour avoir convoqué par courriel les 20 citoyens y ayant postulé, à une rencontre de la Coalition pour une action citoyenne solidaire dont il occupait la présidence.
Plus d’un an après avoir réintégré la Commission de l’environnement, Alain D’Auteuil a été exclu de tous les comités, commissions et chantiers de travail sur lesquels il siégeait à la Ville. Outre le principal intéressé et le conseiller municipal William Morales, les élus ont voté à la majorité en juin dernier pour le relever de ses fonctions, lui reprochant d’être contrevenu au code d’éthique et de déontologie des membres du conseil municipal et à la politique visant à prévenir la violence, le harcèlement et l’incivilité au travail de la Ville.
En plus de s’être fait montrer la porte de tous les comités, le conseiller municipal du district 4 s’est vu restreindre l’accès à l’hôtel de ville et aux bâtiments municipaux, sauf pour assister aux rencontres du conseil municipal.
Environ trois semaines plus tard, Alain D’Auteuil s’est fait retirer le droit de parole lors des ateliers préparatoires aux séances publiques. Cette décision a été prise après qu’il ait demandé au ministre de l’Environnement Benoit Charette de démissionner de ses fonctions. Le ministre était alors de passage au Centrexpo Cogeco pour rencontrer les élus à la suite de la décision du gouvernement de créer une zone d’intervention spéciale pour permettre la poursuite de l’exploitation du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore.
«À l’instar de certains citoyens qui se sont exprimés lors de la consultation gouvernementale sur le site de Saint-Nicéphore, j’ai réclamé la démission du ministre. Devant l’abus de droit et le coup de force du gouvernement que proposa Alain Carrier? Avec le concours de certains conseillers et conseillères, il décida de me retirer mon droit de parole aux ateliers, condamnant ainsi le représentant des citoyens du district 4 au silence lors de ces rencontres, nous montrant alors son véritable visage», indique-t-il dans la lettre ouverte.
Alain D’Auteuil, qui a l’interdiction de prendre la parole durant les ateliers préparatoires depuis la reprise des séances en août dernier, demande depuis plusieurs mois de rendre ces séances du conseil à huis clos accessibles à la population.
Le maire nie faire de la «propagande partisane»
Appelé à réagir aux propos d’Alain D’Auteuil, le maire Alain Carrier s’est défendu de faire de la «propagande partisane», rappelant que la première exclusion est survenue avant même qu’il ne soit élu maire.
«Je suis arrivé à l’hôtel de ville et Alain D’Auteuil avait déjà été sorti de la Commission de l’environnement à l’unanimité par les gens en place. Alain D’Auteuil m’a informé de la décision de la Commission municipale du Québec. J’ai ensuite demandé à tout le monde de le réintroduire. On lui a redonné sa place sur la Commission de l’environnement, mais pas comme vice-président», rapporte le maire.
Par la suite, selon les dires du maire, Alain D’Auteuil a été informé à plusieurs reprises d’avoir fait preuve d’incivilité envers des élus, des employés municipaux et des citoyens sur différents comités. Malgré ces avertissements, le maire soutient qu’il n’y a pas eu de changement dans son comportement, ce qui a mené à la décision de l’exclure de tous les comités de la Ville et de lui retirer le droit de parole lors des ateliers préparatoires.
«Il s’est fâché après des citoyens dans des comités. Il a tenu des propos déplacés envers des employés, mentionne Alain Carrier. Un vote a été pris pour l’exclure en vertu de notre règlement visant à contrer la violence, le harcèlement et l’incivilité au travail. Il y est contrevenu à plusieurs reprises.»
Le maire a tenu à préciser que contrairement à ce qu’avance Alain D’Auteuil, les décisions ont été prises par l’ensemble des membres du conseil municipal actuel et non par «l’équipe Carrier». «C’est le conseil qui prend la décision, je ne peux pas voter une résolution seul», indique Alain Carrier.
De son côté, l’administration municipale confirme que des actions ont été prises, mais n’a pas voulu commenter davantage puisqu’il s’agit d’un dossier de nature confidentielle.