ENVIRONNEMENT. La Ville de Drummondville planche actuellement sur un projet de règlement qui interdira l’utilisation des pesticides en milieu urbain sur son territoire, et ce, dès 2022.
Une consultation est en cours auprès d’une vingtaine d’entrepreneurs en entretien de gazon et d’exterminateurs. «On est en démarche de consultation avec les entrepreneurs. On les a invités à remplir des sondages sur le futur règlement. Certains nous ont contactés pour avoir plus d’informations. On a également contacté tous les détaillants sur le territoire qui vendent des pesticides pour les informer», indique Roger Leblanc, directeur du Service de l’environnement à la Ville de Drummondville.
En juillet dernier, le conseil municipal a donné un avis de motion en ce sens en séance publique, emboîtant le pas de plusieurs villes au Québec. Les élus municipaux devront se prononcer à nouveau lors de la séance du conseil municipal du 4 octobre. Si la majorité du conseil municipal donne le feu vert, la réglementation sera en vigueur à compter du 1er janvier 2022.
Actuellement, la Ville applique le Code de gestion des pesticides du gouvernement du Québec. Le règlement régit l’usage et l’application des pesticides, mais ne les bannit pas.
Selon les données de la Ville, en 2020, plus de 50 % des applications de pesticides de synthèse effectuées sur son territoire concernaient l’esthétique des pelouses. Elle a répertorié pour cette même période 11 203 applications du produit Vanquish, utilisé pour traiter les mauvaises herbes, et 9 330 applications d’autres produits.
«On avait déjà un règlement en 2016 qui encadrait l’utilisation des pesticides et des matières fertilisantes. Il a évolué avec le temps et à la demande du conseil, on a travaillé un règlement qui va dorénavant comporter le bannissement des pesticides. Comme ces produits seront interdits à partir de l’année 2022, il va y avoir une transition vers les produits biologiques et ceux qui seront autorisés», mentionne Roger Leblanc.
Exceptions
Certaines exceptions s’appliqueront si la réglementation est adoptée. En cas d’infestation, un citoyen pourra demander un permis dérogatoire au Service de l’environnement, sous certaines conditions.
«Des permis dérogatoires pourront être délivrés uniquement s’il y a des cas d’infestation qui mettent en danger la vie des gens, des animaux ou l’environnement. Cette démonstration devra être faite par du personnel de la Ville qui ira constater sur le terrain si le propriétaire a pris toutes les mesures nécessaires en termes de produits biologiques pour contrôler l’infestation», précise Roger Leblanc.
«Si, à partir de l’évaluation municipale il y a matière à utiliser un pesticide, la Ville va délivrer un permis. Il sera valide pour une période de 14 jours pour effectuer les traitements qui devront être très localisés sur le terrain», poursuit-il.
Le futur règlement fera mention d’exclusions, notamment pour le secteur agricole et les terrains de golf. À noter que la vente des produits de lutte antiparasitaire dans les quincailleries et les magasins de grandes surfaces à Drummondville est régie par les autorités fédérales et provinciales.
Toute personne ne respectant pas la réglementation municipale pourrait écoper d’une amende allant de 500 à 2000 $, selon la nature de l’infraction.