ENVIRONNEMENT. L’assemblée publique concernant le projet de décret pour la création d’une zone d’intervention spéciale (ZIS) au site d’enfouissement Saint-Nicéphore a lieu ce soir.
Initialement prévue au Best Western Hôtel Universel Drummondville le 2 août, la consultation aura finalement lieu le 24 août, à 19h, au Centrexpo Cogeco.
Selon le cabinet du maire de Drummondville, Alain Carrier, le Best Western Hôtel Universel Drummondville ne voulait plus être l’hôte de cette assemblée publique relative au projet d’agrandissement du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore. «On a cru au départ que c’était le ministère qui reportait, mais c’est le Best Western qui ne souhaite plus recevoir la consultation. On a voulu maintenir l’activité malgré les réticences, mais ça n’a pas été possible», indique le directeur de cabinet, Claude Proulx, ajoutant que la Ville a été mise au fait tardivement de la situation par le MELCC.
De son côté, Best Western Hôtel Universel Drummondville indique que la controverse entourant le projet de décret a mené à cette décision. «De fil en aiguille, on s’est rendu compte que c’était un projet très controversé. Dernièrement, la Ville a distribué des flyers, la radio en a parlé, les réseaux sociaux se sont un peu enflammés et la réception de l’hôtel a reçu des appels concernant cet événement. Ça prit une ampleur plus grande qu’on croyait au début. On se faisait associer au projet. Nous, comme entreprise, on est neutre. À la base, ce genre de consultation doit se tenir dans un lieu neutre. On a tellement eu une période difficile durant la pandémie, on ne pouvait pas se permettre ça. L’impact était trop grand sur notre entreprise, trop imprévisible aussi», explique Michael Bazinet, directeur des opérations de l’établissement.
Rappelons que l’assemblée publique devait d’abord se tenir le 28 juillet, durant les vacances de la construction. À la demande des élus municipaux, qui déploraient la date retenue par le ministère, elle a été remise au 2 août.
Depuis l’annonce d’une zone d’intervention spéciale autorisant Waste Management (WM) à poursuivre ses activités à Drummondville ainsi que la poursuite de 5,5 M$ déposée par la multinationale, le conseil municipal a demandé à la population de se mobiliser. Les citoyens ont été invités à participer à l’assemblée publique ou à s’exprimer sur le projet de décret en transmettant leur avis au gouvernement.
En plus d’avoir relayé l’information via les médias, son site web et ses réseaux sociaux, la Ville a envoyé par la poste un feuillet informatif à tous les résidents, comprenant entre autres la date, l’heure et le lieu de la consultation. «C’est une autre déception pour nous. En vue du 2 août, on a fait quand même pas mal de battage publicitaire. On a invité beaucoup de gens à venir. On a préparé un mémoire. On était prêt», commente Claude Proulx.
Par lettre ouverte le 13 juillet dernier, les élus ont indiqué que la création d’une ZIS «représente, à [leurs] yeux, une grave atteinte à l’autonomie des municipalités». «Nous déplorons que le gouvernement en vienne à passer par-dessus notre réglementation municipale, par-dessus la volonté populaire et même par-dessus les tribunaux, qui nous ont donné raison à plus d’une reprise, pour parvenir à ses fins. Nous avons réitéré à maintes reprises au ministre que le projet ne bénéficie d’aucune acceptabilité sociale, mais il n’y a rien à y faire : nous sommes mis au pied du mur, et ce, malgré les nombreuses démarches que nous avons entreprises depuis des années», ont-ils écrit.
La tenue d’une assemblée publique de consultation s’inscrit dans le processus visant à déclarer la ZIS. Elle doit être tenue par le ministre sur le territoire visé avant l’adoption du décret et sera par la suite en vigueur jusqu’à ce que le gouvernement décide d’abroger son décret.
De passage à Drummondville le 9 juillet, le ministre Benoit Charette a informé le conseil municipal de la volonté du gouvernement de prolonger par décret les opérations au site d’enfouissement de Saint-Nicéphore, et ce, pour au moins les 10 prochaines années. La Ville évalue toujours les possibilités judiciaires entourant l’imposition d’un éventuel décret.