POLITIQUE. Ayant l’habitude d’accueillir une poignée de citoyens, la séance du conseil de la MRC de Drummond a vu plus d’une vingtaine de personnes y débarquer ce mercredi. En raison des contraintes de distanciation sociale, seulement une dizaine a pu y accéder.
La séance a commencé avec près de 45 minutes de retard le temps de gérer cette situation inattendue. Certaines personnes présentes sur place ont montré des signes d’impatience alors que tous souhaitaient pouvoir y assister et s’y faire entendre.
En effet, plusieurs avaient répondu à l’appel à la mobilisation citoyenne de la Ville de Drummondville dans le cadre du dossier impliquant le site d’enfouissement de Waste Management.
Afin de rétablir l’ordre, le greffier et directeur général adjoint de la MRC de Drummond, Michel Royer, s’est adressé à la petite foule massée dans le hall d’entrée de l’hôtel de ville de Drummondville. Celui-ci a signalé que des policiers avaient été appelés afin d’aider à la gestion de la situation.
Également, le maire de Drummondville, Alain Carrier, est venu s’adresser aux gens présents sur place pour leur faire savoir qu’il se rendrait disponible à la fin de l’assemblée pour discuter avec ceux qui n’auraient pas pu assister à la séance. Plusieurs parmi eux ont attendu, à l’extérieur du bâtiment, la sortie des élus.
Ainsi, certains citoyens s’étaient présentés en groupes et ont désigné des représentants qui ont pu assister au conseil de la MRC. Ces représentants ont pris la parole lors de la période de questions allouées en fin d’assemblée
Waste Management
Après un début de séance plutôt mouvementé, les points à l’ordre du jour ont été traités assez rondement. Lors de la période de questions, le sujet du site d’enfouissement géré par Waste Management a été abordé par l’ensemble des citoyens qui ont pris la parole.
D’abord, Richard E Langelier, de Saint-Bonaventure et coordonnateur au collectif scientifique sur la question du gaz de schiste et les enjeux énergétiques au Québec, a affirmé que l’expansion du site d’enfouissement représente un nouveau danger pour les sources d’eau potable de la région.
«Si on a gagné la bataille pour protéger notre eau potable [des gaz de schiste], c’est parce qu’on a pu mettre ensemble les élus locaux, des scientifiques indépendants et des comités de citoyens. Je pense que, malheureusement, la diplomatie polie est de moins en moins efficace parce que le gouvernement n’écoute pas les citoyens, n’écoute plus les tribunaux et n’écoute plus les élus, même si on les reconnait comme des gouvernements de proximité. […] La question n’est pas de savoir si un jour ou l’autre, on aura des problèmes, la question est de savoir quand», a exprimé M. Langelier. Celui-ci a annoncé qu’une «véritable séance d’information avec des experts de très haut niveau» aura lieu le 31 août prochain.
Ensuite, Roger Pomerleau, ancien député fédéral du Bloc Québécois dans la circonscription de Drummond entre 2008 et 2011, a demandé «si la Ville de Drummondville avait l’intention de se tenir debout jusqu’au bout et contester le décret de Québec. Est-ce que les municipalités de la MRC vont s’engager dans la défense des intérêts de leurs commettants en faisant bloc avec la Ville de Drummondville parce que la question de la rivière touchera tout le monde?», a-t-il exposé.
De plus, ce dernier a proposé au conseil de la MRC de se joindre à son groupe de citoyens pour peaufiner une pétition présentement en rédaction pour qu’elle représente au mieux les intérêts de chaque municipalité. Cette pétition sera déposée à l’Assemblée nationale.
Alain Carrier a répondu que la position de la Ville et de la MRC contre la prolongation du site d’enfouissement est connue depuis longtemps. Concernant la pétition, le maire de Drummondville s’est questionné sur la pertinence d’inclure les élus municipaux dans le dossier, compte tenu du dépôt d’un mémoire par la Ville et les municipalités à ce sujet. Il a cependant encouragé ce groupe à poursuivre ses démarches avec sa pétition.
Par la suite, Lyne Bélanger, de Drummondville, a invité les élus à se déplacer le 24 août en avant-midi à l’entrée du site de Waste Management. «On a pensé que vous, les élus, ou un de vos représentants, soyez présents avec une pancarte identifiant votre municipalité. Démontrant ainsi votre appui inconditionnel à la Ville de Drummondville et que vous dénoncez le gouvernement du Québec qui entend passer par-dessus la réglementation municipale, la volonté de la population et les tribunaux», a-t-elle dit.
La séance du conseil de la MRC de Drummond a finalement été levée à 21 h 29 à la suite de huit interventions citoyennes.