TRANSPORT. Le dossier du train à grande fréquence (TGF) a franchi une nouvelle étape ce mardi, le gouvernement du Canada ayant annoncé le début des travaux préparatoires.
En conférence de presse ce mardi, le gouvernement du Canada a soutenu être résolu à moderniser les services ferroviaires interurbains pour les voyageurs afin de mieux répondre à leurs besoins tout en favorisant la création d’emplois et la croissance économique.
«Aujourd’hui, avec l’annonce du début des travaux préparatoires et de nouvelles ressources pour le bureau de projet, nous franchissons un pas de plus vers la réalisation de ce projet important pour notre ville et notre région. Dans quelques années, des milliers de travailleurs opteront pour cette solution plutôt que la voiture ou l’avion, car elle sera plus rapide, fiable, économe et écologique», a indiqué Jean-Yves Duclos, président du Conseil du trésor.
Les travaux préparatoires consisteront en l’organisation de consultations : l’une visera à obtenir l’opinion des groupes autochtones et des communautés sur le projet; l’autre impliquera des intervenants du secteur privé, qui auront à se prononcer sur le type de modèle de prestations des services qu’il faudra privilégier. À noter que le gouvernement du Canada prévoit finaliser le modèle de prestation des services et le lancement du processus pour sélectionner un partenaire du secteur privé au cours de l’automne.
Ce dernier entend aussi accélérer les pourparlers avec les compagnies de chemin de fer partenaires pour négocier l’établissement d’itinéraires exclusifs permettant d’accéder au cœur des villes et d’en sortir.
Soulignons que la proposition du train à grande fréquence dans le corridor Toronto-Québec consiste à construire des voies ferrées réservées aux voyageurs. Les trains rouleront à une vitesse maximale de 200 kilomètres à l’heure. Les usagers pourraient sauver 90 minutes sur un trajet entre Toronto et Ottawa puis 30 minutes pour un circuit entre Montréal et Québec.
Invité à commenter le dossier, Dominic Guévin, le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond (CCID) – une organisation qui a milité pour que la rive sud du fleuve Saint-Laurent soit retenu pour le tracé – a fait savoir que le projet de créer une plaque tournante (ou un hub) à Drummondville demeure quant à lui toujours d’actualité.
«C’est un projet en parallèle. Ça voudra dire que les trains dorment à Drummondville, et que le matin, ils partent vers Québec ou Trois-Rivières. Il y aurait donc une porte d’entrée ici. Le projet est toujours dans les cartons et on savait qu’il ne serait pas inclus dans l’annonce d’aujourd’hui», a-t-il indiqué, en rappelant que la CCID a finalement appuyé le tracé du corridor de la rive nord.
«C’est sûr qu’en tant que citoyen de Drummondville, on aurait préféré que le tracé soit sur la rive sud, mais ce n’est pas faisable dans les conditions actuelles, notamment parce que les rails appartiennent au CN», précise le président.
Rappelons qu’en février dernier, la CCID a demandé à la Ville de Drummondville de considérer le terrain de l’ancienne entreprise Larocque & fils au centre-ville pour implanter le hub, si le projet se concrétise.
Le député de Drummond, Martin Champoux, n’était pas disponible pour commenter le dossier au moment d’écrire ces lignes, mais son collègue, Xavier Barsalou-Duval, porte-parole du Bloc québécois en matière de Transports, n’a pas manqué de relever que l’annonce du gouvernement fédéral arrive à quelques semaines du déclenchement d’une possible campagne électorale.
«Encore une fois, il s’agit d’un énoncé d’intention qui a toute la nature d’une promesse électorale. Cela fera maintenant six ans et trois élections que le projet figure parmi les promesses électorales libérales et il n’y a toujours aucune garantie que le projet se concrétisera dans les faits. Ce énième engagement des libéraux ne pourra toutefois être oublié et nous comptons bien veiller à ce qu’il se réalise, en talonnant notamment le gouvernement afin que les bottines suivent les babines», a-t-il déclaré.
Soulignons que ce projet est estimé à au moins 12 milliards de dollars.