STOCK-CAR. Le bras de fer entre l’Autodrome Drummond et la direction régionale de la Santé publique vient de connaître son dénouement.
Devant l’interdiction de la Santé publique de la Mauricie et du Centre-du-Québec et malgré l’intervention de la Sûreté du Québec (SQ) dans ce dossier, le promoteur Yan Bussière a été contraint d’annuler le deuxième programme de courses de la saison qui était prévu ce samedi soir 12 juin. Après plusieurs revirements de situation, il en a fait l’annonce vendredi après-midi, sur la page Facebook de l’Autodrome.
En entrevue plus tôt dans la journée, Yan Bussière conservait encore un mince espoir de tenir son événement. «Il y a plein de monde qui essaye de m’aider dans ce dossier, a expliqué le promoteur. J’espère que les choses vont bouger dans les prochaines heures, même si je ne suis pas très optimiste. Je n’ai pas perdu espoir que la Santé publique change d’idée. J’espère encore recevoir de bonnes nouvelles, mais je suis conscient qu’à un moment donné, il va falloir que je lâche prise.»
«Je n’ai plus rien à perdre, mais je n’ai pas le goût de les défier, a-t-il ajouté. Si je tiens mon événement malgré tout, quelles seront les répercussions? Il y aura beaucoup de dommages collatéraux. C’est un gros risque que je n’ai pas les moyens de prendre.»
Rappelons que samedi dernier, l’Autodrome Drummond avait pu lancer sa saison, mais sous une curieuse formule «sport-spectacle» et «sans compétition» imposée par les autorités sanitaires régionales. Une situation jamais vue dans le milieu du sport automobile et un traitement que Yan Bussière a qualifié d’injuste.
«La Santé publique prétexte que je n’ai pas respecté les règles sanitaires et que j’ai dérogé à mes obligations. Pourtant, j’ai suivi à la lettre les directives des policiers sur place», a affirmé Yan Bussière.
Dans ce dossier, le promoteur a pu compter sur l’appui du poste de la MRC de Drummond de la Sûreté du Québec.
«La SQ a contacté la Santé publique cette semaine pour lui assurer que notre événement n’est pas dangereux pour la santé des citoyens. On fait toujours les choses de la bonne façon, en respectant les règles en place», a précisé Yan Bussière.
Horacio Arruda interpellé
Au cours des derniers jours, Yan Bussière a également discuté avec le député André Lamontage, qui l’a toutefois référé à la Santé publique. Dans un ultime cri du cœur, le promoteur a donc écrit au directeur national de la Santé publique du Québec, Horacio Arruda.
«J’aimerais comprendre pourquoi une chose est autorisée dans une région et la même chose est interdite dans la région voisine, surtout que les deux régions sont du même code de couleur. Si la Santé publique de l’Estrie a trouvé la bonne façon de faire à Granby, pourrait-elle venir m’assister au moins une fois pour partir la saison à la satisfaction de la Santé publique du Centre-du-Québec?», a demandé Yan Bussière dans cette lettre.
Par ailleurs, le promoteur a déploré les propos d’une porte-parole de la Santé publique régionale, qui a affirmé que «la majorité des autodromes du Québec ne tiennent pas d’activités, car les compétitions ne sont pas permises en vertu de ce décret.»
«Ce n’est pas vrai qu’il n’a pas de compétitions jusqu’au 25 juin au Québec. Il y a déjà eu des courses un peu partout dans les dernières semaines! Plusieurs autres événements sont prévus en fin de semaine», a fait valoir Yan Bussière en citant l’exemple des autodromes de Granby, Saint-Marcel-sur-Richelieu, Vallée-Jonction, Napierville, Thetford Mines et Montmagny.
À présent, Yan Bussière devra statuer sur la façon de dédommager les détenteurs de billets. Près de 500 amateurs de courses avaient déjà réservé leur place pour cet événement.
«C’est un gros casse-tête. Soit on va procéder au remboursement des billets, soit on va donner un crédit pour le programme du 3 juillet», a précisé le promoteur, qui espère par ailleurs pouvoir tenir les premières courses de moto de l’histoire de l’Autodrome Drummond le samedi 26 juin.
L’homme d’affaires ne cache pas que toute cette situation affecte durement son moral. «J’ai encore le goût de me battre, mais je me sens à bout! Ils vont m’avoir à l’usure», a-t-il laissé tomber en terminant.