GRÈVE. Pour une deuxième journée consécutive, des salariés du Centre de protection et de réadaptation pour les jeunes et les mères en difficulté d’adaptation Edgar-Laforest sortent dans la rue pour réclamer de meilleures conditions et un rattrapage salarial.
Ces employés, membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), sont en grève générale alors que l’impasse subsiste après 18 mois de travaux aux tables de négociation pour le renouvellement de leur convention collective.
«Tout ce qu’on veut, c’est que le gouvernement s’assoit à la table avec un mandat clair. On demande de meilleures conditions et un rattrapage salarial de 7,4 %. La dernière offre sur la table était de 5 % sur trois ans, avec une majoration possible de 1 % selon l’inflation. Le gouvernement ajoutait aussi des montants forfaitaires, mais ils ne sont pas applicables sur tous les types d’emplois. Bref, quand on se compare avec les employés du secteur privé et des autres niveaux de gouvernement, on affiche un retard d’environ 8 % pour la rémunération globale», a indiqué à L’Express Véronique Neth, présidente de l’APTS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, qui représente notamment des travailleurs sociaux, des nutritionnistes, des psychologues et des techniciens en laboratoire et en radiologie, lesquels sont en majorité des femmes.
N’ayant pas eu d’augmentation de salaire depuis 2019, Mme Neth estime que le gouvernement, en agissant de la sorte, a contribué à creuser l’écart entre les hommes et les femmes.
«Le gouvernement nous dit qu’il faut respecter la capacité de payer des contribuables, mais il ne répète pas cette phrase lorsqu’il est question de projets importants de construction. Nous aussi, on contribue à l’économie québécoise et si j’ai un meilleur salaire, je vais investir davantage. On est tanné de se faire voir comme une dépense!» a-t-elle soutenu.
Pendant ce temps, nombre d’employés tombent au combat.
«Ils sont à bout de souffle. On paie énormément d’assurance-salaire présentement, ça coûte cher ça! Nos types d’emploi, ça demande des gens qui ont fait des cours collégiaux et universitaires, ça ne se trouve pas facilement», déplore-t-elle.
Les 60 000 membres de l’APTS, dont 5200 de la Mauricie et du Centre-du-Québec, comptent débrayer à nouveau les 21 et 22 juin.
«On souhaite cependant rassurer la population qu’on respecte l’entente qu’on a avec le Tribunal administratif du travail concernant les services essentiels : on ne mettra pas la vie en danger de quelqu’un, mais il est possible que certains rendez-vous soient déplacés», a conclu Mme Neth.