Site d’enfouissement de Saint-Nicéphore (Tribune libre)

Site d’enfouissement de Saint-Nicéphore (Tribune libre)
Tribune libre (Photo : Photo Deposit)

TRIBUNE LIBRE. Je vous écris à titre de chercheur dans le domaine de la gestion environnementale, spécialisé dans certaines composantes fondamentales des sites d’enfouissement et professeur à l’Université de Sherbrooke. J’y ai enseigné un cours de développement durable et j’ai été impliqué pendant plusieurs années dans la gestion de matières résiduelles de l’institution.

J’ai appris récemment que la Ville de Drummondville n’a pas accepté de modifier son zonage pour permettre l’agrandissement prévu du site, et ce, malgré le certificat d’autorisation émis par le gouvernement pour la phase 3B.

Je joins ma voix à celle de tous ceux et celles qui aimeraient réduire la quantité de déchets enfouis au Québec. Il est grand temps que notre province avance dans ce sens. Mais je suis d’accord aussi avec la remarque faite par le ministre Benoît Charette (via son attachée de presse, Mme Geneviève Richard), à savoir que « la poursuite de l’exploitation du LET de Saint-Nicéphore est nécessaire pour répondre aux besoins des MRC locales et de la communauté urbaine de Montréal » (La Presse, 6 avril; L’Express, 7 avril).

Un jour, nous arriverons à n’enfouir que des déchets ultimes. J’en suis persuadé. D’ici là, il faudra accélérer le pas vers une consommation plus judicieuse et une réduction du gaspillage. D’ici là, il faudra que les déchets générés – et qui ne peuvent être valorisés – soient enfouis de la façon la plus responsable possible, selon les plus hauts standards. Ce sont ces standards, reflétés dans un corpus législatif de plus en plus exigeant, qui assureront la qualité de notre environnement.

Les lois et règlements concernant l’enfouissement au Québec ont beaucoup évolué. Mais pour les mettre en application, il faut avoir des compagnies sérieuses, capables de bâtir des structures et de mettre en place des procédures qui obéissent en tout point à ces règlements. Ce n’est pas une mince affaire de mettre en application des standards élevés. Alors lorsqu’on trouve une entreprise ayant une feuille de route comme celle de Waste Management, il faut la considérer comme un partenaire et non comme un adversaire.

Comme chercheur, j’ai réalisé des projets de grande envergure sur le site de Saint-Nicéphore. Les recherches effectuées par les équipes que j’ai dirigées et que je dirige encore actuellement ont été financées en partie par Waste Management. Nos résultats ont été publiés dans les revues les plus prestigieuses au monde. Ces projets ont été possibles parce que Waste Management s’est toujours montrée soucieuse des nouvelles façons de faire. Et ils n’ont jamais – au grand jamais – interféré dans la conduite de nos recherches et dans la diffusion des résultats.

Mon équipe et moi allons sur ce site depuis 1995. Je suis témoin de son évolution et des façons de faire. Je suis témoin du sérieux des ingénieurs et des dirigeants de la compagnie, que j’ai rencontrés à plusieurs occasions, ici et ailleurs. Des gens respectés par plusieurs de mes collègues dans diverses universités à travers l’Amérique.

Je suis d’avis que le gouvernement devrait éviter une crise majeure dans la gestion des déchets au Québec et maintenir son autorisation de septembre dernier. En parallèle, le gouvernement doit persister dans ses intentions de mettre en place des actions musclées visant à réduire l’enfouissement. La population doit faire sa part aussi!

Alexandre R. Cabral, ing., Ph.D.
Professeur titulaire
Département de génie civil et génie du bâtiment, Faculté de génie
Université de Sherbrooke


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