ENVIRONNEMENT. Le Groupe des opposants au dépotoir de Drummondville (GODD) martèle le même message depuis plusieurs années : il veut la fermeture du site d’enfouissement de Saint-Nicéphore. Il demande maintenant à être entendu par le premier ministre François Legault.
«On aimerait rencontrer le premier ministre. Depuis 1994, il n’y a pas d’acceptabilité sociale pour un projet de site d’enfouissement. On aimerait qu’il y ait un premier ministre qui nous écoute et comprenne la situation. Il ne faut pas oublier que le premier ministre est aussi coupable que le ministre Benoit Charette d’avoir émis un décret. Quand on se trompe, il faut reconnaître et surtout corriger ses erreurs», indique le porte-parole du GODD, Jean-Guy Forcier, qui a récemment rencontré le ministre et député de Johnson, André Lamontagne, ainsi que le député de Drummond–Bois-Francs, Sébastien Schneeberger.
M. Forcier a réagi aux propos tenus par deux hauts fonctionnaires du ministère de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques (MELCC) dans un récent article de L’Express, où ils mentionnaient qu’actuellement «il n’y a pas de surcapacité d’élimination autorisée au Québec».
«Je trouve ça regrettable que le ministre Charette nous a d’abord envoyé un ministre et un député pour l’annonce du décret, puis là deux fonctionnaires. Ce sont tous des hommes de main du ministre qui viennent essayer de nous rentrer dans la gorge un dépotoir qu’on ne veut pas», critique M. Forcier.
Dans cette même entrevue, les deux hauts fonctionnaires ont mentionné que fermer le site d’enfouissement de Saint-Nicéphore «risque de déplacer le problème» et que le gouvernement serait capable «de palier à court moyen terme, mais à long terme, il y aurait assurément des défis».
«C’est l’occasion pour le gouvernement d’avoir une sortie honorable en déplaçant à court moyen terme les déchets pour les envoyer ailleurs. Durant cette période, qu’il choisisse une place définitive pour les envoyer parce qu’à Drummondville, il n’y en aura plus. Ils disent aussi que ça risque de déplacer le problème. Ça fait longtemps qu’on veut que le problème soit déplacé», réagit le porte-parole du GODD.
Par ailleurs, Jean-Guy Forcier s’est dit en désaccord avec les explications concernant l’étanchéité des sites d’enfouissement, notamment celui de Saint-Nicéphore. «Aussi, ils disent que c’est normal les cours d’eau au Québec. Ce n’est pas parce que ça existe au Québec qu’on est obligé d’endurer un dépotoir à côté de la rivière Saint-François. Par comparaison, c’est comme construire un puits à côté d’une fosse à purin. C’est inacceptable», tranche-t-il.
Rappelons que selon les prévisions de Waste Management (WM), le site d’enfouissement de Saint-Nicéphore sera à pleine capacité aux alentours de septembre prochain. On ignore pour l’instant si le site demeurera ouvert ou fermé par la suite, d’autant plus que de nouvelles démarches judiciaires ont récemment été entreprises par WM.
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