HOCKEY. Le dernier match compétitif d’Ethan Gauthier remonte à il y a plus d’un an. Le jeune hockeyeur drummondvillois disputait alors sa deuxième saison dans la catégorie bantam AAA avec les Cascades élites de la structure Drummond/Bois-Francs.
Dirigé par l’entraîneur-chef Alexandre Labonté, Gauthier a accumulé 40 points (13 buts et 27 passes) en 23 parties durant cette campagne écourtée par la pandémie. Meilleur pointeur de la formation centricoise, le centre droitier qui était alors âgé de 14 ans a également dominé la Ligue de hockey d’excellence du Québec (LHEQ) au chapitre des passes.
Quinze mois plus tard, le fils de l’ex-hockeyeur professionnel Denis Gauthier est désormais considéré comme le meilleur espoir en vue du prochain repêchage de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ). Alexandre Labonté décrit son ancien protégé comme un athlète complet dans toutes les sphères du jeu.
«Ethan est un joueur de talent qui se démarque par sa présence physique. Il n’est pas plus gros que la moyenne, mais il est très fort. Ça vient de sa famille, comme son père à l’époque… même s’il a pas mal plus d’habiletés que son père! Il va continuer de grandir et de prendre du muscle», a souligné Labonté.
Fort de ces atouts, Ethan Gauthier déploie un style de jeu très intense sur la patinoire. «C’est un gars capable de changer l’allure d’un match à lui seul, parce qu’il s’implique en tant qu’acteur directement dans le jeu. Il n’est pas du genre à se contenter de jouer avec ses habiletés en périphérie», a expliqué Labonté, en comparant ce style tout en puissance à celui de Mark Scheifele, des Jets de Winnipeg.
«Dès que je l’ai vu jouer, j’ai su qu’il serait repêché dans le top 5 dans la LHJMQ. Il se développe encore mieux que je pensais! Il va devenir un attaquant de puissance et un leader dans cette ligue», a prédit l’ex-attaquant des Tigres de Victoriaville et des Sea Dogs de Saint-Jean.
Un joueur confiant et passionné
L’entraîneur de 33 ans a hautement apprécié le sérieux et l’enthousiasme de Gauthier, qui a disputé deux saisons dans l’uniforme des Cascades après un séjour avec les Sénateurs du Collège Saint-Bernard, dans la Ligue préparatoire scolaire (LHPS).
«Au début, il manquait un peu de maturité, mais il a travaillé sur son attitude. Jusque-là, il avait toujours joué avec des gars plus vieux que lui. Il était toujours le joueur plus jeune et très talentueux, mais ce n’était pas à lui de transporter l’équipe. Quand il est tombé avec des joueurs de son âge, il est aussitôt devenu l’un des leaders de son équipe. Tous les rôles d’un leader, il les a accomplis à merveille», a affirmé Labonté.
«C’est un kid qui a confiance en ses moyens, a-t-il poursuivi. Parfois, ça peut attirer l’attention sur lui, mais cette confiance est nécessaire si tu veux réussir dans ce milieu-là. Tous les jours, il y a 17 autres joueurs qui sont prêts à prendre ta place. Tu dois faire la tienne, comme Ethan.»
L’instructeur originaire de Saint-Majorique-de-Grantham dépeint également le jeune Gauthier comme un athlète passionné. «Il s’implique à 100 % dans le hockey. Il n’a qu’une seule idée en tête. Quand on lui demande ce qu’il veut faire dans la vie, la réponse est immédiate : il veut jouer dans la Ligue nationale. Il n’y a pas d’autre option pour lui.»
Pour atteindre cet objectif, le frère cadet du défenseur Kaylen Gauthier ne ménage pas ses efforts, tant dans le gymnase que dans les séances entraînements sur glace. «Comme entraîneur, tu ne peux pas demander mieux! Je le citais en exemple dans plusieurs situations. Les gars qui jouent moins ont parfois tendance à ne pas écouter le coach. Je leur faisais remarquer que les meilleurs joueurs comme Ethan écoutent toujours les suggestions du coach. Ça explique leurs succès.»
Au moment de l’arrêt des activités en raison de la pandémie, les Cascades montraient une fiche de 13 victoires et 10 défaites. «Mon but comme coach, c’est de faire performer mon équipe au plus gros tournoi de l’année, celui de la coupe Dodge. Nos performances s’en allaient dans ce sens.»
Ayant par la suite fait le saut avec les Cantonniers de Magog, Gauthier aura été limité à quelques joutes hors-concours dans la Ligue midget AAA du Québec en raison du contexte sanitaire. «C’est sûr qu’il aurait été dominant dans le midget AAA. Il a connu un gros camp, même si c’était du jeu à quatre contre quatre et sans contact. Ça n’avantageait pas son style de jeu.»
Labonté s’attend également à voir ses anciens protégés Lyam Jacques et Louis-Félix Charrois être repêchés dans la LHJMQ. L’attaquant et le gardien natifs de Drummondville sont aussi des membres des Cantonniers. «Lyam est un attaquant de puissance comme il s’en fait très peu aujourd’hui. C’est un gars avec beaucoup de caractère. Il est d’un naturel très fort physiquement, mais il a aussi de bonnes habiletés en offensive. C’est un joueur d’impact dans le genre de Tom Wilson.»
«Quant à Louis-Félix, c’est un gardien ultra-calme et très rapide, a ajouté Labonté. Son attitude est irréprochable. Il est toujours en train d’écouter et de travailler. Avec lui devant le filet, on devenait une équipe de premier plan plutôt qu’un club de milieu de peloton.»
Entraîneur au sein du programme sport-études des Cascades depuis maintenant quatre ans, Alexandre Labonté n’ambitionne pas nécessairement de faire le saut dans la LHJMQ. «J’aime ce que je fais ici. J’ai déjà beaucoup voyagé dans ma vie. Je ne me vois pas travailler ailleurs que dans ma région», a conclu celui qui a disputé quatre saisons en France après son stage à l’Université St-Thomas, au Nouveau-Brunswick.