MAGAZINE. Quand Jinny Marcotte a un but en tête, elle fonce. Celle qui excellait autrefois dans le domaine de l’automobile a fait un changement de cap pour consacrer temps et énergie au profit de sa nouvelle entreprise, la Ferme du coq à l’ail. Les prochains mois se révèlent chargés, mais la Drummondvilloise se sent d’attaque.
La pandémie a été un véritable déclic pour Jinny Marcotte et son conjoint Benoit Gélinas. «En mars l’année passée, on est tombé en arrêt, en attendant de voir ce qu’il se passerait. Je me suis assise et j’ai pris du recul. Les priorités ont changé», soutient-elle.
Des projets ont germé dans la tête de la Drummondvilloise. «Les parents de mon chum avaient une ferme laitière quand il était jeune. À la fin du printemps, il m’a dit qu’il aimerait faire un retour à la terre. Ça a commencé à mûrir comme ça», raconte-t-elle.
De son côté, Jinny Marcotte avait un emploi stable. Elle occupait le poste de conseillère technique dans un concessionnaire, travaillant depuis 17 ans dans le domaine de l’automobile.
Même si elle aimait son métier, cette dernière avait envie de vivre de nouveaux défis. Le domaine de l’agriculture l’interpellait. «Je voulais arrêter de faire du travail assis. Je veux faire du travail physique et extérieur. Je voulais être sur le terrain à 100%.»
Jinny Marcotte et son conjoint ont décidé d’approfondir leurs connaissances en s’inscrivant à des formations. «On a suivi les cours de maraîcher bio intensif de Jean-Martin Fortier. On a suivi des cours en serre et en éclairage de serre. J’ai suivi un cours dernièrement sur les tomates. J’ai suivi deux cours de formation sur l’irrigation.»
La femme d’action a prêté main-forte à un maraîcher biologique de la région afin de connaître la réalité sur le terrain. Jinny Marcotte a été marquée par la gaieté des gens qu’elle côtoyait. «Tout le monde avait le sourire dans le visage. Je n’en revenais pas. Tout le monde est content dans le champ. Ça a été un gros wow. Ça m’a confirmé que je m’en allais dans le bon sens», se remémore-t-elle, les yeux scintillants.
La Drummondvilloise s’est rendue à l’évidence. L’appel de la terre était trop grand pour qu’elle l’ignore. Elle voulait aller au bout de ses convictions.
Le saut dans le vide
Avant de se lancer dans un tel projet, le couple devait trouver une terre à cultiver. Ils ont fait appel à L’Arterre, un service de jumelage entre agriculteurs et propriétaire foncier ou agricole. Par une série de démarches, Jinny Marcotte et Benoit Gélinas ont loué une terre dans la municipalité de Saint-Guillaume.
À partir du mois de mars, la Drummondvilloise s’est dédiée à temps plein dans le développement de son entreprise. «J’ai passé par plusieurs phases. Un moment donné, j’ai eu super peur. Je prenais conscience que je lâchais tout. Après, j’ai eu la phase où je me disais que ça allait bien aller.»
Jinny Marcotte a suivi son instinct. «Je me suis dit que je devais l’essayer. Je pense qu’on ne peut pas se tromper dans la vie. Tu le fais et si tu n’es pas fait pour ça, tu vas t’en apercevoir assez vite», assure-t-elle.
Cette dernière a rapidement mis la main à la pâte. «Le mois d’avril est consacré à la préparation de la terre. On va faire de la culture sur butte. On va faire des élévations et des creux pour les allées. Je vais avoir une centaine d’élévations à préparer à la grandeur du champ. C’est pour que le sol se réchauffe et que mes cultures soient plus hautes», explique-t-elle, en précisant que son conjoint lui donnera aussi un coup de main.
Une approche écologique
Les entrepreneurs ont fait le choix de se tourner vers une production de légumes sans l’ajout de pesticide. Cette trajectoire apporte son lot de défis, mais ils sont prêts à y faire face. «C’est important de faire notre part pour améliorer le sol et arrêter de donner des cochonneries. Plus que ça va, plus la terre va devenir saturée. Elle ne répondra plus aux pesticides. La terre a commencé à être résistante à ces produits. Les gens pensent que c’est une solution miracle, mais ça détruit l’écosystème.»
Aux yeux de la Drummondvilloise, tout est une question d’équilibre. «Si tu as des vers de terre dans ton sol, c’est parce que ton sol est vivant et il y a quelque chose à manger», complète-t-elle. Éventuellement, la Ferme du coq à l’ail fera les démarches nécessaires pour avoir la certification biologique.
Les intéressés peuvent se procurer des paniers par l’intermédiaire d’une carte prépayée qui offre un rabais. Jinny Marcotte aura un kiosque au Marché public de Drummondville dès le mois de juin.