HOCKEY. Gabriel Dumont n’a pas changé d’un iota. Plus d’une décennie après avoir marqué l’histoire des Voltigeurs, le petit guerrier continue de déployer son formidable sens de la compétition… et d’empoisonner la vie de ses adversaires.
Après avoir traîné son baluchon aux quatre coins de l’Amérique du Nord, Dumont a établi ses pénates dans le Midwest américain depuis deux ans. Cette saison, l’attaquant de 30 ans s’impose comme le meilleur pointeur du Wild de l’Iowa, le club-école du Wild du Minnesota dans la Ligue américaine. Ses 23 points (9-14) en autant de matchs le placent même parmi le top dix du circuit.
«Je me sens dans ma meilleure forme des dernières années, a raconté Dumont dans une entrevue accordée à L’Express. La longue pause sans jouer au hockey m’a beaucoup aidé. Ça m’a permis de me faire opérer au genou et de régler plusieurs petits bobos. J’ai pris le temps de me rétablir. Pour la première fois depuis longtemps, je suis complètement en santé.»
Collectivement, le Wild (10-9-4-0) s’est remis à gagner après un départ difficile. Sur une lancée victorieuse, l’équipe est passée du sixième rang au quatrième échelon du classement dans sa division.
«On forme une équipe vraiment rapide. C’est là-dessus que toute l’organisation est basée. On n’est pas nécessairement les plus imposants physiquement, mais la majorité de nos joueurs possèdent beaucoup de rapidité et de combativité. On ne se laisse pas impressionner par personne et notre vitesse donne du fil à retordre à nos adversaires. C’est un style dans lequel je cadre bien», a expliqué Dumont.
«Ma façon de jouer n’a jamais changé, a ajouté l’athlète natif du Bas-Saint-Laurent. C’est avec ce style que je connais du succès. C’est ce qui m’a permis de connaître la carrière que je connais.»
Fier de sa longévité
Ayant franchi le plateau des 600 matchs dans la Ligue américaine, en incluant les séries éliminatoires, Dumont a également été rappelé pour 93 parties dans la Ligue nationale de hockey (LNH). Repêché par les Canadiens de Montréal, il a ensuite fait partie des organisations du Lightning de Tampa Bay et des Sénateurs d’Ottawa avant d’aboutir chez le Wild.
«Tout le monde rêve d’une carrière dans la LNH, mais je suis très fier de ce que j’ai accompli. Ce n’est pas tout le monde qui peut connaître une carrière professionnelle de 11 saisons et continuer d’être efficace année après année», a exprimé celui qui a participé au match des étoiles de la Ligue américaine en 2013 ainsi qu’à la finale de la coupe Calder en 2017.
Pour avoir vécu les deux côtés de la médaille, Dumont estime d’ailleurs que jouer dans les rangs professionnels mineurs s’avère souvent plus difficile que d’évoluer dans les ligues majeures. «Les conditions ne sont pas faciles. On joue plusieurs matchs en l’espace de quelques soirs. On fait de longs voyages en autobus. Dans la LNH, on se promène en avion et dans des hôtels cinq étoiles», a souligné le centre de 5 pieds, 10 pouces et 178 livres.
À ce stade-ci de sa carrière, Dumont n’espère plus nécessairement un rappel dans la LNH. Son dernier match avec le Wild du Minnesota remonte d’ailleurs à il y a 18 mois. «Disons que je n’en perds pas de sommeil le soir, a-t-il lancé avec un sourire. Je n’attends pas que le téléphone sonne, mais si jamais une équipe a besoin de moi, je sais que je suis capable de faire du bon travail dans la LNH.»
Arborant un titre d’adjoint au capitaine au sein du club-école du Wild, Dumont prend son rôle de leader très au sérieux. Le vétéran se réjouit chaque fois qu’un espoir est rappelé dans la LNH.
«J’aime ça prendre les jeunes sous mon aile. Quand ils arrivent du junior, mais qu’ils se retrouvent dans les estrades ou que le coach est sur leur dos, je les aide à rester positifs. Chaque fois qu’un d’entre eux est rappelé, je me dis que j’ai un petit quelque chose à voir là-dedans. Ça me fait presque aussi plaisir que si j’étais rappelé. Certains réussissent à avoir un impact en haut. D’autres ont gagné la coupe Stanley avec Tampa. C’est très gratifiant.»
L’ex-capitaine des Bulldogs de Hamilton et du Crunch de Syracuse souhaite continuer à jouer aussi longtemps que possible. «Je me sens encore à ma place. La saison où je vais me sentir de trop, que je n’aide plus mon équipe, ça va être ma dernière. Mais en ce moment, je ne sens pas que je suis rendu là», a affirmé le père de deux garçons âgés de 4 et 6 ans.
«Mes gars adorent le hockey, mais je ne les pousse pas. Peu importe le sport qu’ils font, l’important, c’est qu’ils aient du plaisir.»
Des souvenirs impérissables
Continuant de suivre les Voltigeurs du coin de l’œil, Gabriel Dumont s’arrête parfois à Drummondville pour visiter ses amis Marc-Olivier Vachon ou Sean Couturier.
«J’ai tellement connu de beaux moments à Drummondville. C’est parmi les meilleures années de ma vie. On était toujours ensemble, que ce soit à l’école, dans l’autobus ou à l’aréna. Ce sont des souvenirs qui vont rester avec moi toute ma vie», a-t-il confié.
«Quand je vois les résumés des matchs à la télévision, je me dis que j’étais à leur place il n’y a pas si longtemps… mais ça commence à faire longtemps», a ajouté celui qui a disputé 223 matchs dans l’uniforme des Voltigeurs entre 2006 et 2010.
Au printemps 2009, Dumont avait été un élément de premier plan dans la conquête de la coupe du Président par les Voltigeurs. Chaque été, les membres de cette édition championne se réunissent pour partager un bon moment.
«En anglais, on dit que les champions restent ensemble pour toujours. C’est vraiment vrai! Chaque fois qu’on se revoit, c’est comme si on avait pratiqué ensemble la veille. On évolue dans différentes sphères et un peu partout à travers le monde, mais c’est exactement comme dans le temps», a raconté le meilleur attaquant défensif de la LHJMQ en 2009-2010.
Par l’entremise de L’Express, l’ambassadeur des Voltigeurs a tenu à saluer chaque personne l’ayant influencé durant son parcours, de sa famille de pension jusqu’aux membres de l’organisation en passant bien sûr par les partisans de l’équipe.
«On avait les meilleurs fans. L’aréna était plein et le toit explosait à tous les matchs! Je garde toujours le monde de Drummond dans mon cœur», a-t-il conclu.