COVID-19 : la situation est «très fragile», mais encore contrôlée

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Par Cynthia Martel
COVID-19 : la situation est «très fragile», mais encore contrôlée
(Photo : Deposit)

COVID-19. Premier décès depuis deux mois, hausse des cas quotidiens et variants qui gagnent du terrain. Le portrait épidémiologique de la Mauricie et du Centre-du-Québec a rapidement évolué en une semaine. La situation est «préoccupante» et «très fragile», mais la Dre Marie-Josée Godi, directrice régionale de la santé publique, estime néanmoins que la tendance peut encore s’inverser.

«Depuis le 4 avril, nous constatons une hausse graduelle du nombre de nouveaux cas quotidiens. Il est fort probable que le long week-end de Pâques ne soit pas étranger à cette hausse de même que les rassemblements des derniers jours. Mais au niveau des indicateurs, la tendance demeure au palier orange et la situation est contrôlée», a souligné la Dre Godi en conférence de presse tenue virtuellement, mercredi après-midi.

«Dans les prochains jours, il faut éviter que cette hausse-là s’accélère, qu’il y ait une croissance exponentielle. La situation est préoccupante, mais ce qui est important de retenir, c’est que nous avons encore la capacité comme population de pouvoir inverser la tendance, et ce, en gardant le cap pour encore plusieurs semaines», a-t-elle laissé entendre.

Celle-ci a fait savoir que selon un récent sondage réalisé par l’Institut national de santé publique (INSPQ), la perception du risque tend à s’amenuiser dans la région.

«Une telle perception conjuguée avec l’arrivée du beau temps – qui est propice aux contacts, aux rassemblements – font en sorte que les comportements à risque pourraient augmenter. Aujourd’hui, avec 63 cas, c’est un signal d’alerte. Il faut redoubler de vigilance», a insisté la directrice régionale de santé publique.

Le nombre de variants détectés par criblage a doublé en sept jours, passant de 144 à 284, établissant le taux de variants pour 100 000 habitants à 54,2.

«Avec une telle évolution, nous risquons fort bien de rejoindre, même surpasser la moyenne québécoise au cours des prochains jours», a-t-elle averti. Actuellement, le taux pour l’ensemble de la province se situe à 212,3.

La Dre Godi a souligné que tous les groupes d’âge sont maintenant touchés par la COVID-19, mais elle observe qu’une plus grande portion des jeunes de 10 à 19 ans et les 40-49 ans sont infectés par les variants.

Du côté des hospitalisations, la situation est stable, selon la Dre Godi, mais la hausse des cas quotidiens aura assurément une répercussion sur cet indicateur dans les prochains jours. Jusqu’à maintenant, la majorité des personnes soignées ont 65 ans et plus.

Quant au décès rapporté dans le bilan d’aujourd’hui, la victime demeurait dans un CHSLD et était âgée de plus de 65 ans. Aucun autre détail n’a été donné par le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec.

Par ailleurs, on note une dizaine d’éclosions de plus que la semaine dernière, principalement dans les milieux de travail et scolaires de même que dans les services de garde.

Dépistage

Évidemment, avec ces indicateurs à la hausse, le dépistage est en recrudescence depuis deux semaines. Afin de bien répondre à ce besoin, le CIUSSS a augmenté sa capacité quotidienne de tests, passant de 2500 à 2800.

«Notre grande capacité de faire ce traçage est l’une des raisons qui a pu expliquer jusqu’à présent que la troisième vague se répercute moins dans notre région», croit la Dre Godi.

Toutefois, elle note que plusieurs personnes ont passé le test uniquement par mesure préventive, ce qui n’est pas conseillé, car cette façon de faire pourrait engorger le système.

«Seules les personnes avec symptômes, ayant été en contact avec un cas positif ou ayant reçu l’ordre de la santé publique de se faire tester, sont invitées à y aller», a-t-elle précisé.

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