REVENDICATIONS. Plus d’un an après l’échéance de leur convention collective, les professionnels et techniciens du CIUSSS de la Mauricie et du Centre-du-Québec se sont prononcés à 87,4 % pour un mandat de grève, d’une durée d’au plus 10 jours. Ils souhaitent infléchir la position intransigeante du gouvernement Legault face aux demandes légitimes des 60 000 membres de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS), dont 5000 oeuvrent sur le territoire.
«Ça fait près de 18 mois que nous proposons des solutions concrètes pour améliorer l’attraction et la rétention dans le réseau de la santé et des services sociaux. Pire que l’absence de réponses, la présidente du Conseil du trésor fait preuve de mépris envers les salariés du réseau de la santé et des services sociaux dans ses offres nettement insuffisantes. Pourtant, il nous paraît particulièrement simple, pour améliorer la situation, de mettre l’accent sur l’importance d’éliminer la surcharge de travail et l’amélioration de la reconnaissance du travail du personnel professionnel et technique. Pire, l’impression que les propositions du gouvernement nous laissent, c’est qu’il cherche à accentuer l’exode du personnel possédant une grande expertise. Il cherche à créer un système dans lequel les personnes vulnérables seront encore plus défavorisées. Il veut que vos services publics et universels qui font la fierté du Québec soient envoyés vers le privé pour enrichir quelques personnes au détriment de la protection de la santé et de la sécurité de l’ensemble de la population. Par ce vote, nos membres de la Mauricie et du Centre-du-Québec envoient un message clair à la députée de la circonscription de Champlain en Mauricie, Sonia Lebel : nous ne vous laisserons pas saborder nos services publics, arrêtez de favoriser les agences de placement, les laboratoires privés pour enrichir une poignée de personnes au détriment de l’ensemble de la population», dénonce Jean-Christophe Côté-Benoît, représentant national de l’APTS pour la région de la Mauricie et du Centre-du-Québec.
Rappelons que l’APTS a déposé une série de propositions à ses vis-à-vis du Conseil du trésor afin d’améliorer concrètement l’accès et la qualité des soins et services dans tous les secteurs du réseau de la santé et des services sociaux.
«Au cours de la dernière année, nous avons démontré que nous sommes indispensables. On nous a dit et répété que nous étions des «anges gardiens». Mais la reconnaissance ce n’est pas seulement de dire merci, c’est de joindre la parole aux actes. Depuis plusieurs années, nous maintenons le réseau à bout de bras. Dans la dernière année, c’est le Québec en entier que nous avons soutenu. C’est grâce à nos membres que le Québec a continué de fonctionner», soutient M. Côté-Benoît.
N’ayant plus d’autre choix que le recours à un mandat grève, l’APTS consultera ses membres dans l’ensemble des régions du Québec jusqu’à la mi-mai.
«Nous avons tenté d’en arriver à une entente de principe négociée, mais nous sommes les seuls à avoir fait des efforts. Le gouvernement n’a apporté que des changements minimes depuis sa première offre et négocie désormais sur la place publique. Il utilise une rhétorique comptable parfois trompeuse et omet certaines informations. Finalement, nous ne demandons que peu de choses : freiner l’appauvrissement des travailleuses et travailleurs qui font carrière dans le domaine de la santé et des services sociaux, dont plus de 86 % sont des femmes, et permettre à nos membres d’avoir le temps et l’autonomie nécessaire pour offrir des soins et services de qualité à la population», conclut le représentant national de l’APTS en Mauricie et au Centre-du-Québec. (CGM)