AFFAIRES. L’entreprise Annexair, de Saint-Germain-de-Grantham, a reçu une aide financière totalisant 11 millions de dollars pour poursuivre ses ambitions d’automatisation des activités et la commercialisation de ses nouvelles unités de ventilation en biocomposite. L’annonce a été faite par la ministre déléguée à l’Économie, Lucie Lecours, le 6 avril.
Cette aide servira à la réalisation de deux projets. Le premier consiste en l’acquisition de machinerie et d’équipements informatiques. Celui-ci reçoit une part de cinq millions de dollars par l’entremise d’Investissements Québec et un second prêt du même montant grâce au programme ESSOR. Ce premier projet représente un investissement total de 13 millions de dollars pour Annexair. Finalement, un million a été accordé afin de soutenir la commercialisation des unités de ventilation de biocomposite.
Ces investissements sont faits sous forme d’un prêt remboursable, dont 50% sera sans intérêt. L’entreprise prévoit aussi créer une vingtaine d’emplois à la suite de ces investissements, portant à environ 320 le total des employés.
Le développement des unités de ventilation en biocomposite avait déjà reçu un appui de 2 millions de dollars de Développement économique Canada (DEC) au début du mois de mars. Annexair affirme que celles-ci résistent à la corrosion et aux agents chimiques, tout en proposant un cycle de vie plus long que ses concurrents et des propriétés antiseptiques et antimicrobiennes.
«L’innovation, c’est l’une des clés pour réussir dans l’économie qui se dessine depuis le début de la pandémie. Dans le nouveau budget, nous avons prévu une enveloppe de 218 millions de dollars pour appuyer des projets innovants et pour stimuler l’innovation dans des secteurs stratégiques. Nous considérons que les projets d’Annexair présentent un niveau d’innovation élevé et nous encourageons les entreprises québécoises à faire comme eux et investir dans l’innovation pour relever les défis de la nouvelle économie», a commenté Lucie Lecours.
Pour François Lemieux, président d’Annexair, ce projet d’expansion de l’entreprise devenait plus que nécessaire alors que l’entreprise voit la demande pour ses produits grandir aux États-Unis. «Depuis de nombreuses années, Investissements Québec a toujours été un fidèle partenaire d’Annexair, surtout quand nous présentions des projets d’expansion et d’innovation. Cette fois-ci, notre projet était plus grandiose, beaucoup plus osé, risqué et plus coûteux que tous ceux proposés avant. Ce grand coup d’investissements amènera l’entreprise à un autre niveau, nous transformera de façon majeure et nous placera dans une catégorie à part», a fait savoir M. Lemieux.
Servir de modèle
Ces nouveaux investissements permettront à l’entreprise de confirmer sa place comme modèle d’aménagement et de conception d’usine au Québec. «Une entreprise ne vit pas, mais, plutôt, survit. Ces investissements viendront solidifier notre pérennité. Les usines manufacturières qui survivront au fil du temps seront celles qui auront renouvelé leur modèle d’affaires, osé et réinvesti leurs profits dans leur propre entreprise afin de se réinventer. Nous n’avons pas hésité une seconde et l’avons fait», a exposé M. Lemieux.
L’usine de 372 000 pieds carrés de Saint-Germain-de-Grantham, qui a nécessité des investissements de 65 millions de dollars, représente la vision qu’a l’entreprise de l’avenir du secteur manufacturier.
«Sans prétention, nous présentons ici ce que nous croyons être le renouveau manufacturier québécois. Un modèle qui peut servir de référence pour d’autres entreprises qui souhaitent se moderniser afin de mieux affronter l’avenir. Des usines sombres, malpropres où l’employé passe la majeure partie de sa vie à respirer des produits nuisibles à sa santé sont d’une époque révolue», a ajouté le président d’Annexair.
François Lemieux et Annexair croient que les usines doivent être plus humaines alors que l’humain est celui qui produit tout ce qui nous entoure. L’entreprise a repensé ses façons de faire en vue de produire en misant sur l’écoinnovation et l’écoproduction. Quelques actions restent à faire, mais l’usine devrait être en mesure de fonctionner à plein régime au courant de l’été.
Le député de Johnson et ministre responsable de la région du Centre-du-Québec, André Lamontagne, croit que l’entreprise peut se considérer comme un modèle pour le Québec. «À la base de notre activité économique, si on veut parler de pérennité, de croissance et de conserver et développer des emplois de qualité, c’est avec l’innovation qu’on y arrivera. On ne peut pas imaginer un meilleur endroit que Drummondville pour le faire. Ici, ce qu’on voit chez Annexair, c’est un fleuron en devenir pour la région», a proposé M. Lamontagne.
Sébastion Schneeberger, député de Drummond–Bois-Francs, a été impressionné par l’ampleur de l’ampleur de l’usine de l’entreprise. «Je suis abasourdi par la nouvelle usine d’Annexair. Je veux féliciter l’entreprise qui a choisi de faire une usine avec beaucoup de fenestrations. J’espère vraiment que l’entreprise sera capable d’aller au bout de ses ambitions de capacité à produire et exporter ses produits. Je pense que c’est la plus belle usine de la région de Drummondville», a renchéri M. Schneeberger.
Annexair prévoit augmenter la production de ses caissons de ventilation, de chauffage et de climatisation de nouvelle génération au cours des prochaines années. Cette nouvelle génération de caissons est fabriquée, en grande partie, à partir de bouteille de plastique recyclée. À terme, l’entreprise vise à éliminer totalement l’utilisation de l’acier dans la fabrication de ses produits aux alentours de 2024. En moyenne par année, l’entreprise estime réutiliser environ 50 millions de bouteilles de plastique. On espère doubler ce nombre d’ici les cinq prochaines années.
Un système de ventilation d’Annexair peut contenir entre 30 000 et 250 000 bouteilles recyclées selon la taille de l’appareil.